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Pollution

La Grande Bleue fait grise mine

par Dominique Raizon

Article publié le 15/07/2008 Dernière mise à jour le 16/07/2008 à 12:30 TU

Le projet de dépollution de la Méditerranée à l'horizon 2020 fait l'objet d'un plan depuis 2006, mais l' l’Union Pour la Méditerranée (UPM) constitue un stimulant pour accélérer la résolution d'un problème grave, la plupart des eaux usées finissant sans traitement dans la mer. L'idée est de concentrer les financements sur les projets capables de réduire les principales sources de pollution, en soutenant la création ou le renforcement des autorités nationales chargées de la protection de l'environnement et en promouvant la recherche sur les questions environnementales.

Mer semi-fermée, la Méditerranée est particulièrement vulnérable à toutes les formes de pollution -industrielle, agricole ou ménagère et la dégradation de cette mer « porte atteinte au développement à long terme de secteurs économiques clés comme la pêche et le tourisme », peut-on lire dans l'étude.

Des bénévoles nettoient une plage recouverte d'hydocarbures, le 28 mars 2007 à Jiyeh (Liban)(Photo : AFP)

Des bénévoles nettoient une plage recouverte d'hydocarbures, le 28 mars 2007 à Jiyeh (Liban)
(Photo : AFP)

Les eaux de la Méditerranée baignent 22 pays riverains qui comptent plus de 400 millions d'habitants, dont 143 millions résident dans les zones côtières, auxquels il convient d'ajouter chaque année quelque 175 millions de visiteurs, une charge considérable. Près de 60% des villes situées sur son pourtour rejettent encore leurs eaux usées à la mer sans traitement et quantité phénoménale de détritus de toutes sortes qui transforment les fonds marins en vastes dépotoirs où s’accumulent des ferrailles, des pneus, et des sacs plastiques qui étouffent la faune. Pour noircir le tableau : les bateaux qui sillonnent la mer déversent quant à eux, chaque année, quelque 150 tonnes d’hydrocarbures.

La lutte contre la pollution en Méditerranée s’annonce en toute logique comme le premier des grands chantiers de la nouvelle Union pour la Méditerranée (UPM), destinée à relancer un processus de Barcelone assoupi et qui concerne de près les 43 pays de l’UPM réunis autour d’une même table le 13 juillet dernier.

44 projets déjà recensés dans sept pays

«La philosophie est complètement nouvelle qui consiste à substituer une logique de projets à une logique bureaucratique où l’on dispose de budget en se demandant comment les dépenser», expliquait au quotidien Libération Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy et promoteur de cette Union fondée sur la coopération.

L'exécutif européen et la Banque européenne d'investissement (BEI) ont voulu marquer leur territoire en montrant que le processus était déjà bien engagé, signe des tensions qui persistent entre Paris et Bruxelles sur ce dossier. Les deux institutions ont présenté conjointement une étude menée en coopération avec le plan d'action pour la Méditerranée (PAM) du Programme des Nations unies pour l'environnement qui identifie les investissements prioritaires dans ce domaine. La BEI va maintenant établir la liste des projets financés à partir des 44 projets déjà recensés dans sept pays.

D’autres projets de coopération scientifique en matière de gestion de l’énergie et des ressources en eau sont également à l’étude. Parmi les chantiers annoncés de cette union pour une méditerranée plus verte était évoquée l’énergie solaire avec l’esquisse d’un plan solaire, qui devrait, à terme, permettre de produire et d’exporter de l’électricité solaire depuis le sud jusqu’au nord de la Méditerranée.

Pour en savoir plus :

Consulter le site du  plan d'action pour la Méditerranée (PAM)

Consulter le site de l'institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer)

Rapport du Plan bleu sur l'environnement et le développement

Rapport de l'Agence européenne pour le développement (AEE) édité par la Documentation française.