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Ressentis de fatigue et besoins de dormir, une inégalité génétique

par  RFI

Article publié le 14/08/2009 Dernière mise à jour le 14/08/2009 à 15:13 TU

(Photo : Alessandro Zangrilli/ domaine public)

(Photo : Alessandro Zangrilli/ domaine public)

Le temps moyen de sommeil nécessaire chez un individu se situe entre 8 heures et 8 et demie, et 7 heures 45 minutes après une journée non-travaillée. Selon une étude effectuée par des chercheurs américains et publiée jeudi dans la revue Science, la mutation d'un gène pourrait expliquer le fait que certaines personnes aient moins besoin de dormir que les autres.

Une équipe de chercheurs, menée par Ying-Hui Fu, professeur de neurologie à l'Université de Californie (ouest des Etats-Unis), a découvert, alors qu'elle menait une vaste étude sur le sommeil, un gène mutant chez une mère et sa fille qui ne dormaient que six heures par nuit sans ressentir de fatigue : l'analyse d'un gène, le DEC2, réputé réguler les cycles du sommeil, a montré une modification chez ces deux personnes.

Le gène DEC2

Pour confirmer leur hypothèse, les chercheurs ont introduit ce gène mutant dans l'organisme de souris et ont observé leur sommeil : « Les souris dormaient moins (...) et avaient moins besoin de récupérer lorsqu'elles avaient été privées de sommeil », a affirmé Ying-Hui Fu. Selon elle, le gène DEC2 « pourrait être impliqué dans la modulation de quantité de sommeil seule ou bien dans le processus de maintien en éveil ».

« Le cas des souris doit nous donner l'occasion d'étudier de façon plus précise si il y a d'autres comportements ou d'autres conditions physiologiques associés à ce syndrome du sommeil court », conclut l'auteur principale de l'étude.

Le professeur suisse Medhi Tafti

Auteur de l'article paru dans la revue américaine Science

« C'est la première fois que l'on identifie la mutation d'un gène chez de petits dormeurs. »

14/08/2009 par Camille Magnard

Le gène Sleepless

Le 11 juillet 2008, la revue Science faisait état par ailleurs d’une découverte concernant le gène appelé sleepless (littéralement « sans sommeil »), identifié sur la mouche et directement impliqué dans la régulation du sommeil. L’étude américaine conduite par le chercheur Kyunghee Koh et son équipe de l’Howard Hughes Medical Institute à Philadelphie (Etats-Unis) a poursuivi ses recherches auprès de souris mutantes dépourvues de la protéine codée par ce fameux gène. Ces dernières ont présenté une très forte réduction de leur sommeil quotidien : ces souris ont perdu jusqu’à quelque 85 % de leur sommeil -d’autres, la quasi totalité.

La comparaison avec les mouches ayant des niveaux moins faibles de la protéine codée par sleepless a permis de constater que ces insectes n'étaient pas aussi affectés mais qu’ils avaient un sommeil de récupération plus court après une période de veille.

L’ensemble des travaux devrait permettre de mieux comprendre le fonctionnement du sommeil et de mieux traiter les anomalies. Les chercheurs suggèrent que cette protéine est libérée dans le cerveau pour créer le besoin de dormir et qu’elle agit en ce sens en réduisant l'excitabilité de la membrane des cellules nerveuses.

Pour en savoir plus :

Consulter les sites de

- la revue Science

- du Centre national de recherche scientifique (CNRS)