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Cyclisme

Jugement le 22 décembre

par Gérard Dreyfus

Article publié le 08/11/2000 Dernière mise à jour le 07/11/2000 à 23:00 TU

Le procès Festina, ouvert le 23 octobre devant le tribunal correctionnel de Lille, s'est achevé onze jours plus tard avec la plaidoirie des avocats des neuf prévenus. Le jugement a été mis en délibéré au 22 Décembre.
L'affaire Festina est terminée. Enfin presque. Il reste désormais à attendre le jugement du tribunal de Lille qui ne sera rendu que le 22 décembre. Si le tribunal suit le réquisitoire du procureur, huit des neuf accusés seront condamnés à des peines de prison avec sursis, de deux à dix-huit mois, les peines les plus lourdes étant requises contre le directeur sportif de l'équipe, Bruno Roussel, et le soigneur-homme à tout faire de la formation, Willy Voet. Un seul, le coureur Richard Virenque, devrait échapper à toute condamanation. Pour le procureur, il est, en effet, «osé sur le plan de l'interprétation du droit pénal de considérer les usagers de produits comme complices du trafic». Ajoutant que le reproche fait à Virenque d'avoir été «le complice de l'organisation d'un trafic de produits dopants chez Festina ne résiste pas à l'examen des faits». En conséquence le quintuple meilleur grimpeur du Tour de France devrait bénéficier d'une relaxe pure et simple.

Le procès de Lille a levé un voile

Richard Virenque, qui était au début du procès l'homme le plus en vue du tribunal en raison de son acharnement depuis plus de deux ans à nier son recours au dopage, est rapidement passé aux aveux et n'est plus dès lors devenu de fait qu'un témoin des m£urs du monde cycliste. Ce que tout le monde savait depuis longtemps, à l'exception -en tout cas, c'est ce qu'ils ont dit à la barre- des dirigeants fédéraux du cyclisme, a été, cette fois, confirmé au grand jour grâce à la ténacité et au savoir-faire du président du tribunal Daniel Delegove qui connaissait son dossier sur le bout des doigts. Condamnations il y aura donc le 22 décembre. Cela ne suffira pas si quelques uns payent pour tous les autres, si la banalisation du dopage devient une affaire entendue et acceptée comme un mal nécessaire. Le tribunal de Lille, à lui tout seul, ne mettra pas fin à des pratiques qui existent depuis toujours dans une discipline sportive parmi les plus difficiles. Les instances sportives, les pouvoirs publics ont maintenant le devoir de réagir au plus vite afin que le procès Festina ait été utile. La loi du silence a été brisée à Lille. L'envie de gagner risque toutefois de demeurer longtemps encore l'alibi du dopage. On le sait, des médecins continuent d'expérimenter chaque jour dans leurs officines des produits toujours plus performants, mais surtout non décelables aux contrôles.Arrêter la machine infernale qui réduit l'espérance de vie des champions cyclistes est une bataille difficile. Le procès de Lille a levé un voile. Ce n'est déjà pas rien.

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