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Jeux Olympiques

Pékin attend sa médaille d'or

par Gérard Dreyfus

Article publié le 12/07/2001 Dernière mise à jour le 11/07/2001 à 22:00 TU

Pékin fait partie des cinq villes finalistes, candidates pour accueillir les Jeux olympiques 2008. La capitale chinoise avait été supplantée par Sydney pour les JO 2000, puis, s'était abstenue pour l'olympiade d'été suivante, finalement remportée par Athènes. Cette fois, le comité d'organisation de la candidature pékinoise entend bien remporter la victoire.
De notre envoyée spéciale à Pékin

Cinq anneaux qui s'entremêlent, dont les couleurs se mélangent et qui dessinent la silhouette d'un adepte du Taiji -la boxe traditionnelle chinoise-, c'est le logo choisi par Pékin pour sa candidature à la 29e olympiade d'été. Une allégorie à l'amour des Chinois pour le sport, mais aussi un symbole d'harmonie et de vitalité pour illustrer «Citius, Altius, Fortius» -plus rapide, plus haut, plus fort-, la devise olympique. Depuis le 28 août 2000, date à laquelle Pékin a été retenue par le Comité international olympique comme ville finaliste pour les JO 2008, toute la population chinoise s'attend à une victoire. Personne ici ne peut, en effet, imaginer que Pékin, distancée par Sydney pour les JO 2000, pourrait perdre une seconde fois.

La capitale chinoise a donc peaufiné sa candidature. Un dossier développé autour de deux thèmes principaux: technologie et environnement. Le respect de la nature constitue le plus gros défi. Dans son rapport, la commission d'évaluation du CIO explique en effet, que «Pékin est en ce moment confrontée à des problèmes d'environnement, notamment à la pollution de l'air». Une pollution qui gênerait les athlètes. Les autorités municipales ont donc prévu d'investir 90 milliards de francs, dont 23 milliards de francs ont déjà été dépensés, pour développer l'utilisation du gaz naturel, améliorer la qualité de l'eau ou développer le recyclage des déchets. Autre symbole: la construction du boulevard olympique, le 4e périphérique de Pékin, bordé de plusieurs hectares d'arbres, ouvert depuis le mois dernier et qui dessert la majorité des 37 sites de compétition.

Ces derniers, tout comme les enceintes d'échauffement ou les bâtiments qui accueilleront les athlètes, seront équipés de la technologie dernier cri. Les Chinois envisagent notamment de faire du village olympique un lieu interactif, muni de lignes d'accès à Internet à haut débit. Le BOBICO, le comité de candidature de Pékin pour les JO 2008, entend également développer l'utilisation des nanotechnologies. Ainsi, des enduits crées à partir de cette haute technologie étoufferont les bruits dans les stades, tandis que, dans les salles fumeurs, des appareils de purification de l'air du même type, transformeront la fumée de cigarette en gaz inoffensif.

Une candidature décriée

«La stabilité sociale est favorable à l'organisation des JO. Depuis l'ouverture et la réforme, les conditions de vie du peuple chinois se sont beaucoup améliorées», expliquent les responsables du BOBICO pour donner un peu plus de poids à leur dossier. Mais leur point de vue est loin d'être partagé par les défenseurs des droits de l'Homme. La répression qui sévit toujours, notamment à l'égard des Tibétains et des adeptes du mouvement Falun Gong, a ainsi suscité de nombreuses manifestations ces derniers mois pour alerter le CIO. Le Parlement européen a, lui aussi, annoncé son opposition à la victoire de Pékin, en raison notamment de l'utilisation de la peine de mort et de la torture par les autorités chinoises. Pourtant, d'habituels détracteurs de la Chine ont proclamé leur soutien à la candidature de Pékin. Ainsi, Chen Shui-Bian, le président taïwanais, a annoncé que la victoire de Pékin forcerait le gouvernement à calmer sa répression politique pour ne pas se voir enlever l'organisation des JO par la suite.

Malgré cette controverse, le Comité International Olympique pourrait accorder la victoire à Pékin. Car, avec plus d'un milliard et demi d'habitants, la Chine représente, en effet, le plus grand marché mondial. Un marché auquel les sponsors des JO s'intéressent de très près.