Il n'a pas fallu une demi-heure aux Sénégalais pour reprendre place parmi les favoris de la CAN. Un festival offensif entamé dès la première minute de la rencontre a laissé sur place une formation kenyanne qui n'a cependant jamais démérité.
De notre envoyé spécial en Tunisie
Cinquante secondes de jeu, Mamadou Niang est aux avant-postes. Il manque sa reprise de la tête. On comprend très vite que les Sénégalais sont à Bizerte pour effacer leur déconvenue du premier jour face au Burkina Faso. Le festival offensif a commencé. Trois minutes plus tard, passe au laser d'El Hadji Diouf pour Mamadou Niang qui contourne le gardien Francis Onyiso. Premier but sénégalais. Une réalisation et une entente parfaites entre Diouf qui n'est pas un véritable attaquant, mais un milieu de terrain très offensif, remarquable distributeur dès qu'il dépouille son jeu, et un Niang qui est un authentique chasseur de but.
Les Kenyans répliquent par leur tandem Denis Oliech-Mike Okoth qui font admirer, surtout pour le premier, encore très jeune, un talent qui devrait bientôt être visible en Europe. A la onzième minute, Oliech donne le frisson à la défense sénégalaise; recevant une passe de Pape Malick Diop, à l'insu de son plein gré, il ne doit qu'à un bon retour de Lamine Diatta de ne pas égaliser. Oliech encore, à la quatorzième minute, sur une nouvelle erreur de la défense des Gaïndés se retrouve en possession de la balle, hélas pour lui dans une position trop excentrée pour créer un réel danger pour Tony Sylva.
Le match prend forme, les rouges kenyans ne sont nullement abattus par le but venu très tôt, mais la machine sénégalaise est en marche avec un milieu de terrain qui impose son bon placement et la fluidité de ses passes. Dix-huitième minute, Diouf s'élance sur le côté gauche, celui qu'il affectionne, alerte Niang qui pousse plus avant pour Henri Camara dont la tentative est détournée en corner par le portier kenyan. Sur le coup de pied en coin, Francis Onyiso, peut-être gêné par le soleil manque la balle que reprend victorieusement Pape Bouba Diop en dépit de la présence du défenseur Issa Kassim sur sa ligne de but.
Guy Stéphan a fait le bon choix
Aucun temps mort, nouveau départ d'Henri Camara sur le côté droit qui revient dans l'axe du but et arme son tir du pied gauche qui trouve Onyiso sur sa trajectoire. Arrive la trentième minute, encore une belle entente entre Diouf, Camara et Niang. La tête dans les épaules, ce dernier qui allie adresse, vitesse et puissance, signe son deuxième but du jour.
Guy Stephan a fait le bon choix en sortant Ferdinand Coly, Souleymane Diawara et Ousmane Ndoye. Lamine Diatta, suspendu pour le premier match, a retrouvé sa place au centre de la défense, Omar Daf est passé à droite et Ibrahima Faye rentre à gauche, et le percutant Pape Bouba Diop est de retour au milieu du terrain. Pendant la demi-heure initiale, le Sénégal, malgré quelques hésitations en défense, a joué en possible champion. Mathématiquement ce n'est pas fait avec quatre points, mais il a soigné sa différence de buts.
Un mot du Kenya de retour parmi l'élite après douze années d'absence. Il joue certainement la meilleure CAN de son histoire et, pour les efforts fournis, il aurait mérité de ne pas sortir bredouille du terrain, quand bien même à l'entame de la seconde période El Hadji Diouf a été très près d'ajouter un quatrième but au tableau de chasse des Lions de la Teranga.
Plus ouverte que jamais cette CAN 2004, très offensive, où les petits jusqu'à présent, ont tenu leur rang. Qui est grand? C'est une histoire qui est en train de s'écrire. Et les prétendants au titre suprême sont encore très nombreux. Le Sénégal a démontré contre le Kenya qu'il faudra compter avec lui. Voilà ses adversaires prévenus.
Bilan de la rencontre avec le reportage de Philippe Zickgraf.
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