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Russie : la démission de Boris Eltsine

Vladimr Poutine,de l'ombre à la lumière<br>

La voix de petit blond aux yeux bleus délavés ne trahit aucune émotion, son visage très pâle reste imperturbable. Vladimir Poutine aurait pu être joueur de poker ou bien héros de roman d'espionnage. Il est à la fois l'un et l'autre ; c'est un personnage de John Le Carré dont le logiciel interne aurait été une fois pour toutes calé sur le programme Guerre froide. Il est vrai que ce général des services secrets a été à la meilleure école, celle des élites : le KGB.

Comme tous les espions qui venaient du froid, Poutine a un trou béant d'une quinzaine d'années dans sa biographie, période qu'il a passé en Allemagne à commettre un certain nombre d'activités répréhensibles. Cette carrière s'écroule avec l'effondrement de l'Union soviétique. La troupe quitte alors l'obscurité totale pour la pénombre des basses £uvres de la politique.


En politique, c'est un exécutant, un numéro 2, un cardinal gris, une âme damnée, toujours efficace et surtout loyal envers ses maîtres successifs.C'est ainsi qu'il arrive au service de la " Famille " qui règne au Kremlin pour défendre ses intérêts, en tant qu'homme de main.Son tempérament de tueur et ses méthodes expéditives vont faire merveille. Il sait par exemple, fabriquer des matériaux compromettants pour discréditer et faire chanter les ennemis de la famille. C'est lui qui fait filmer les prouesses amoureuses du Procureur général avec deux prostituées lorsque le curieux s'intéresse de trop près aux finances du Kremlin.

Le test passé avec succès, Poutine est sélectionné par la famille pour exécuter son contrat comme chef de guerre en Tchétchénie Nommé Premier ministre aux affaires tchétchènes, ce sera son champ de bataille et la mère de toutes ses victoires. Comme dit Mikhail Gorbatchev, cet homme est tombé brutalement sur la scène politique comme un rocher de la montagne.


En tout cas, la guerre a propulsé ce rocher en orbite géostationnaire haute pour la présidentielle avec une cote de popularité impressionnante. Le voilà donc le présidentiel despote à la poigne de fer que les Russes attendaient pour les sortir du marasme. Les élections de dimanche sont une échéance capitale dans la course d'obstacle qui doit le mener au Kremlin. Car si l'opposition l'emporte, elle pourrait renverser son gouvernement. Et il y aurait fort à parier que sa popularité n'y survivrait pas. Vladimir le Terrible n'aurait plus alors qu'à retourner dans l'ombre glacée d'où il n'aurait jamais dû sortir.



par Jacques  Rozenblum

Article publié le 17/12/1999