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Autriche

L'Autriche sous surveillance européenne

Quatorze pays européens ont suspendu leurs relations bilatérales et mis sous surveillance le nouveau gouvernement autrichien.
Quatorze pays européens ont suspendu leurs relations bilatérales et mis sous surveillance le nouveau gouvernement autrichien, qui comprend six ministres Freiheitlichen du Parti de la Liberté (FPO) de Jörg Haider. De nombreuses manifestations ont eu lieu à Vienne contre le leader populiste et xénophobe, en raison notamment de ses récentes prises de position antisémites.

Le nouveau chancelier Wolfgang Schüssel, leader du parti conservateur (démocrate-chrétien), et le vice-chancelier Susanne Riess-Passer (du FPO) dirigent désormais une coalition qui ne comprend pas Jörg Haider, qui a préféré demeurer gouverneur de la riche province (land) de Carinthie,située à la frontière avec l'Italie et la Slovénie.Mme Benita Ferrero-Waldner, ministre des Affaires étrangères, a fait savoir que l'Autriche n'a pas du tout l'intention d'utiliser le droit de veto au sein des conseils européens et ne bloquera donc pas les institutions de l'Union européenne. Elle a ajouté que l'Autriche espérait un retour progressif à des relations normales avec les autres pays de l'UE.

Celle-ci, en réalité, est bien plus divisée qu'il ne paraît sur l'attitude à avoir vis-à-vis du «cas Haider». Alors que la France, de droite comme de gauche, a aussitôt pris position contre la présence du leader populiste dans une coalition gouvernementale, la Grande Bretagne, l'Allemagne, l'Italie et la quasi totalité des pays du Nord de l'Europe ont été beaucoup plus modérés et semblent préférer la méthode du wait and see. Ce qu'a aussitôt exploité Haider lui-même, en déclarant qu'il se sentait «plus proche de Tony Blair que de Le Pen».

Israël et les Etats-Unis, par contre, ont aussitôt décidé de rappeler leurs ambassadeurs respectifs; tandis que le Vatican n'a guère condamné la nouvelle coalition noire-bleue qui dirige un pays catholique à 90% et souvent cité en exemple par le pape.



par Elio  Comarin

Article publié le 08/02/2000