Liban
Chebaa : les fermes de la discorde
Dix-huit hameaux revendiqués par le Liban n'ont pas été restitués par Israël: la Syrie les occupait depuis 1957. Israël ne les rendra qu'à la Syrie. Colère et déception à Beyrouth.
Au début du mois de mai, une délégation des Nations Unies venue à Beyrouth discuter avec les autorités libanaises des conditions du retrait israélien a eu la surprise d'entendre tous ses interlocuteurs évoquer en c£ur le cas des fermes de Chebaa. Ces fermes, éparpillées sur dix-huit hameaux riches en eau situés au pied du mont Hermon, ne figuraient pas dans le périmètre que devait évacuer l'armée israélienne. Mais pour les dirigeants de Beyrouth, les fermes de Chebaa sont en territoire libanais et donc doivent être évacuées en même temps que le reste du Sud-Liban.
Riposte immédiate d'Israël: ces fermes ont été capturées en 1967 à la Syrie qui les occupait depuis 1957, elles relèvent donc de la résolution 242 (adoptée après la guerre des Six jours) et non de la 425 (adoptée après l'invasion israélienne du Sud-Liban en 1978).
La Syrie apporte son appui au Liban. Pour Damas, ces fermes sont bien libanaises et donc, Israël doit les restituer au Liban. A Beyrouth, c'est l'union sacrée pour la défense de Chebaa. Jamais le Liban ne considérera comme complet un retrait israélien qui n'inclurait pas les fermes en question. Le Hezbollah affirme que «la résistance militaire contre Israël se poursuivra tant que les hameaux de Chebaa resteront occupés». Embarras aux Nations-Unies où la perspective d'un redéploiement ordonné de l'armée libanaise et de la Finul s'éloigne à grande vitesse.
Pour Israël, le coup est bien joué. En conditionnant le départ de Chebaa à un accord de paix avec la Syrie, l'Etat hébreu remet la pression sur Damas et enfonce un coin entre le Liban et la Syrie. D'autant que sur ce point au moins, Israël reçoit le soutien de la communauté internationale. Dans son rapport adopté le 23 mai par le Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU Kofi Anan précise que ce territoire, qui couvre 25 km2, relève de la Force des Nations Unies pour le désengagement syro-israélien et n'est par conséquent pas inclus dans les lignes du retrait israélien du Sud-Liban.
Le Liban dénonce aussitôt l'«attitude partiale» des cartographes de l'ONU, mais le 31 mai, la Syrie porte le coup de grâce. Recevant à Damas l'émissaire de l'ONU, Terje Roed-Larsen, le ministre syrien des affaires étrangères Farouk Al Chareh concède que «les fermes israéliennes doivent être restituées au Liban, ou bien Israël doit s'en retirer conformément à la résolution 242 exigeant un retrait sans délai du Golan syrien».
Le 2 juin, le premier libanais Selim Hoss en tire les conséquences: «Le Liban ne considérera pas que le retrait israélien est complet si ces fermes ne sont pas restituées au Liban. Mais nous respecterons la décision de l'ONU quelle qu'elle soit».
Riposte immédiate d'Israël: ces fermes ont été capturées en 1967 à la Syrie qui les occupait depuis 1957, elles relèvent donc de la résolution 242 (adoptée après la guerre des Six jours) et non de la 425 (adoptée après l'invasion israélienne du Sud-Liban en 1978).
La Syrie apporte son appui au Liban. Pour Damas, ces fermes sont bien libanaises et donc, Israël doit les restituer au Liban. A Beyrouth, c'est l'union sacrée pour la défense de Chebaa. Jamais le Liban ne considérera comme complet un retrait israélien qui n'inclurait pas les fermes en question. Le Hezbollah affirme que «la résistance militaire contre Israël se poursuivra tant que les hameaux de Chebaa resteront occupés». Embarras aux Nations-Unies où la perspective d'un redéploiement ordonné de l'armée libanaise et de la Finul s'éloigne à grande vitesse.
Pour Israël, le coup est bien joué. En conditionnant le départ de Chebaa à un accord de paix avec la Syrie, l'Etat hébreu remet la pression sur Damas et enfonce un coin entre le Liban et la Syrie. D'autant que sur ce point au moins, Israël reçoit le soutien de la communauté internationale. Dans son rapport adopté le 23 mai par le Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU Kofi Anan précise que ce territoire, qui couvre 25 km2, relève de la Force des Nations Unies pour le désengagement syro-israélien et n'est par conséquent pas inclus dans les lignes du retrait israélien du Sud-Liban.
Le Liban dénonce aussitôt l'«attitude partiale» des cartographes de l'ONU, mais le 31 mai, la Syrie porte le coup de grâce. Recevant à Damas l'émissaire de l'ONU, Terje Roed-Larsen, le ministre syrien des affaires étrangères Farouk Al Chareh concède que «les fermes israéliennes doivent être restituées au Liban, ou bien Israël doit s'en retirer conformément à la résolution 242 exigeant un retrait sans délai du Golan syrien».
Le 2 juin, le premier libanais Selim Hoss en tire les conséquences: «Le Liban ne considérera pas que le retrait israélien est complet si ces fermes ne sont pas restituées au Liban. Mais nous respecterons la décision de l'ONU quelle qu'elle soit».
par Olivier Da Lage
Article publié le 06/06/2000