Concorde
Concorde a-t-il encore un avenirß?<br>
L'accident tragique du Concorde d'Air France remet- il en cause l'exploitation du seul avion supersonique en service au mondeß?
Avant même que le BEA (Bureau enquêtes-accidents) ait apporté un premier élément de réponse sur les causes du crash , British Airways (l'autre compagnie qui exploite le Concorde) avait déjà répondu par la négative. Après l'accident la compagnie a annoncé une interruption provisoire des «vols Concorde» mais 24 heures seulement après le drameß? elle les remettait en service. «Nous avons entière confiance dans notre Concorde, a expliqué le responsable du service clientèle de British Airways, et nous pensons qu'il n'y a aucun élément technique, de sécurité ou opérationnel laissant penser que le Concorde ne pourra voler en toute sécurité à l'avenir». Pour ce premier vol post-catastrophe, British Airways n'a enregistré que deux désistements. Autrement dit, pour les clients du supersonique, Concorde reste un avion sûr. Ce qu'il est objectivement, puisqu'en 24 ans de service commercial l'appareil n'a connu aucune défaillance majeure.
Historiquement, un accident ne remet pas en cause l'exploitation d'un type d'appareil. Le crash de l'Airbus A-320 d'Habsheim au tout début de l'exploitation de cet avion révolutionnaire par sa conception, n'a pas empêché l'A-320 de devenir le plus gros succès commercial d'Airbus.
D'ailleurs, Air France et British Airways peuvent-ils se passer du Concordeß? British Airways se veut la «Concorde company» quant à Air France, elle a construit son image en partie sur le Concorde. Sans oublier que les deux compagnies réalisent de confortables bénéfices grâce à l'exploitation du supersonique.
Il reste aujourd'hui 12 Concorde en serviceß: 7 chez British Airways et 5 chez Air France. L'appareil n'est plus fabriqué depuis 20 ans, aussi la maintenance va t-elle devenir de plus en plus difficile faute de pièces de rechange. Déjà, Air France a cannibalisé l'un de ses appareils et l'a transformé en une réserve de pièces détachées. En théorie, le deux compagnies ont prévu d'exploiter leurs supersoniques jusqu'en 2010, voire 2015. Il sera intéressant de constater combien d'appareils seront effectivement en service à ce moment-là, quarante ans après le vol inaugural.
Aucun successeur en vue
Concorde n'aura probablement pas de successeur. Les Européens consacrent 60 millions de francs par an en études dans le domaine supersonique, ce qui est dérisoire. Dassault a, un temps, envisagé de lancer un petit avion d'affaires supersonique mais a fini par y renoncer tant les problèmes à résoudre sont considérables. Aujourd'hui, les Européens consacrent leur énergie financière à l'A-3XX le futur super-jumbo d'Airbus... Les priorités ont changé.
Paradoxalement ce sont les Américains qui aujourd'hui croient dans l'avenir du supersonique. Boeing, qui a raté le coche dans les années soixante, mobilise 200 ingénieurs qui disposent d'un budget de 17 milliards de francs jusqu'en 2006 pour mettre au point un démonstrateur et valider les choix technologiques. Si un successeur du Concorde doit un jour prendre son envol... il sera probablement américain.
Historiquement, un accident ne remet pas en cause l'exploitation d'un type d'appareil. Le crash de l'Airbus A-320 d'Habsheim au tout début de l'exploitation de cet avion révolutionnaire par sa conception, n'a pas empêché l'A-320 de devenir le plus gros succès commercial d'Airbus.
D'ailleurs, Air France et British Airways peuvent-ils se passer du Concordeß? British Airways se veut la «Concorde company» quant à Air France, elle a construit son image en partie sur le Concorde. Sans oublier que les deux compagnies réalisent de confortables bénéfices grâce à l'exploitation du supersonique.
Il reste aujourd'hui 12 Concorde en serviceß: 7 chez British Airways et 5 chez Air France. L'appareil n'est plus fabriqué depuis 20 ans, aussi la maintenance va t-elle devenir de plus en plus difficile faute de pièces de rechange. Déjà, Air France a cannibalisé l'un de ses appareils et l'a transformé en une réserve de pièces détachées. En théorie, le deux compagnies ont prévu d'exploiter leurs supersoniques jusqu'en 2010, voire 2015. Il sera intéressant de constater combien d'appareils seront effectivement en service à ce moment-là, quarante ans après le vol inaugural.
Aucun successeur en vue
Concorde n'aura probablement pas de successeur. Les Européens consacrent 60 millions de francs par an en études dans le domaine supersonique, ce qui est dérisoire. Dassault a, un temps, envisagé de lancer un petit avion d'affaires supersonique mais a fini par y renoncer tant les problèmes à résoudre sont considérables. Aujourd'hui, les Européens consacrent leur énergie financière à l'A-3XX le futur super-jumbo d'Airbus... Les priorités ont changé.
Paradoxalement ce sont les Américains qui aujourd'hui croient dans l'avenir du supersonique. Boeing, qui a raté le coche dans les années soixante, mobilise 200 ingénieurs qui disposent d'un budget de 17 milliards de francs jusqu'en 2006 pour mettre au point un démonstrateur et valider les choix technologiques. Si un successeur du Concorde doit un jour prendre son envol... il sera probablement américain.
par Daniel Désesquelle
Article publié le 28/07/2000