Kosovo
Des élections auront lieu à l'automne
Le premier scrutin organisé au Kosovo depuis l'intervention de l'OTAN aura lieu dans deux mois. Les élections municipales se tiendront le 28 octobre et elles seront suivies par des législatives, annonce Bernard Kouchner, l'administrateur des Nations Unies dans la province.
Seize mois après la fin des bombardements de l'OTAN, les habitants du Kosovo vont être appelés aux urnes. La date a été choisie par l'administrateur des Nations Unies dans la province. Ce sera le 28 octobre prochain. C'est «la seule occasion de prouver au reste du monde que vous construisez la démocratie» a lancé Bernard Kouchner samedi en annonçant la nouvelle devant quelque 500 Albanais du Kosovo à Vucitrn, dans le nord de la province.
Le scrutin constituera un test déterminant pour l'administration de l'ONU. Basant son action sur la très imprécise résolution 1244 de l'ONU, la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) a pour charge d'instaurer «une autonomie partielle au sein de la République fédérale de Yougoslavie». L'objectif assigné par le Conseil de sécurité de l'ONU est également d'organiser la tenue d'élections pour doter la province «d'institutions démocratiques».
Les Serbes absents des listes électorales
Dans un premier temps, il fallu établir les listes électorales. Au total, un million de personnes, soit 90% de la population âgée de plus de 16 ans est enregistrée sur les listes électorales. L'opération, qui s'est achevée dans le calme en juillet, a été marquée par le boycottage de la population serbe du Kosovo. Des Serbes qui exigent le retour au Kosovo des quelque 200¯000 des leurs qui ont dû fuir la province depuis un an.
Face à cette situation, la MINUK a déjà pris ses dispositions. Elle sera habilitée à désigner des conseillers municipaux représentant les communautés minoritaires dans chacun des 30 municipalités que compte la province. De plus, les administrateurs locaux désignés par l'ONU et qui sont actuellement en fonction conserveront à l'issue du scrutin des pouvoirs importants dans l'administration des communes.
Autant de mesures destinées à prévenir tout recours à la violence dans un contexte de plus en plus tendu. Les violences n'opposent pas que les Serbes aux Albanais du Kosovo. Ces dernières semaines, plusieurs membres de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) d'Ibrahim Rugova ont été pris pour cible. L'un d'entre eux a été tué et deux autres blessés. Ibrahim Rugova et son parti font actuellement figures de favoris dans les sondages. Deux fois élu président lors d'élections non reconnues par le régime de Belgrade (en 1992 et 1998), Ibrahim Rugova devance son principal rival dans les enquêtes d'opinion. Un rival qui n'est autre que l'ancien chef de l'UCK (l'armée de libération du Kosovo), Hashim Thaci.
Dans un rapport rendu public le 7 juillet, l'International Crisis Group (un institut de recherche), soulignait le risque majeur de ce scrutin : " l'intimidation des partis politiques ". L'organisation d'une campagne électorale apaisée serait, au Kosovo, une première victoire.
Le scrutin constituera un test déterminant pour l'administration de l'ONU. Basant son action sur la très imprécise résolution 1244 de l'ONU, la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) a pour charge d'instaurer «une autonomie partielle au sein de la République fédérale de Yougoslavie». L'objectif assigné par le Conseil de sécurité de l'ONU est également d'organiser la tenue d'élections pour doter la province «d'institutions démocratiques».
Les Serbes absents des listes électorales
Dans un premier temps, il fallu établir les listes électorales. Au total, un million de personnes, soit 90% de la population âgée de plus de 16 ans est enregistrée sur les listes électorales. L'opération, qui s'est achevée dans le calme en juillet, a été marquée par le boycottage de la population serbe du Kosovo. Des Serbes qui exigent le retour au Kosovo des quelque 200¯000 des leurs qui ont dû fuir la province depuis un an.
Face à cette situation, la MINUK a déjà pris ses dispositions. Elle sera habilitée à désigner des conseillers municipaux représentant les communautés minoritaires dans chacun des 30 municipalités que compte la province. De plus, les administrateurs locaux désignés par l'ONU et qui sont actuellement en fonction conserveront à l'issue du scrutin des pouvoirs importants dans l'administration des communes.
Autant de mesures destinées à prévenir tout recours à la violence dans un contexte de plus en plus tendu. Les violences n'opposent pas que les Serbes aux Albanais du Kosovo. Ces dernières semaines, plusieurs membres de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) d'Ibrahim Rugova ont été pris pour cible. L'un d'entre eux a été tué et deux autres blessés. Ibrahim Rugova et son parti font actuellement figures de favoris dans les sondages. Deux fois élu président lors d'élections non reconnues par le régime de Belgrade (en 1992 et 1998), Ibrahim Rugova devance son principal rival dans les enquêtes d'opinion. Un rival qui n'est autre que l'ancien chef de l'UCK (l'armée de libération du Kosovo), Hashim Thaci.
Dans un rapport rendu public le 7 juillet, l'International Crisis Group (un institut de recherche), soulignait le risque majeur de ce scrutin : " l'intimidation des partis politiques ". L'organisation d'une campagne électorale apaisée serait, au Kosovo, une première victoire.
par Philippe Couve
Article publié le 14/08/2000
