Logiciels
Linux versus Windows
Le logiciel libre est-il une alternative au logiciel propriétaire ? Le débat est lancé depuis longtemps dans la communauté des internautes. Le procès Microsoft a contribué à l'alimenter.
Il est bien loin le temps où Linux et les logiciels libres étaient réservés aux seuls informaticiens. Le système d'exploitation Linux n'est plus anonyme. A la différence de Windows, Linux est un logiciel libre c'est-à-dire un système non propriétaire dont les codes sources (les programmes que le font fonctionner) sont offerts gratuitement à la communauté. Le procès Microsoft a-t-il apporté de l'eau au moulin des standards ouverts tels que Linux ? Réponse de Bernard Lang, secrétaire de l'Association francophone des utilisateurs de Linux et des logiciels libres (Aful) et directeur de recherche à l'Institut National de la Recherche en Informatique et en Automatique (Inria) : «Ce procès a donné un caractère officiel à l'identification de pratiques qui étaient connues depuis longtemps. Mais paradoxalement, le succès des logiciels libres, antérieur à ce procès, a aidé Microsoft. Ce dernier peut maintenant arguer de l'existence de concurrents de plus en plus efficaces tels que Linux ou Apache.
Si les logiciels propriétaires entraînent une compétition entre firmes, les logiciels libres, eux, provoquent une émulation entre chercheurs. La création d'un logiciel doit être considérée comme une ressource à l'instar des découvertes scientifiques, et non comme un produit de l'industrie. La recherche logicielle pourrait prendre modèle sur la recherche en mathématiques dont les travaux fondamentaux sont devenus patrimoine de l'humanité. En clair, faut-il opposer les réseaux au marché ? Bernard Lang rejette cette vision quelque peu manichéenne. Pour lui, le développement des logiciels libres reste compatible avec l'économie de marché. Explications : «Le développement des logiciels libres est un développement extrêmement concurrentiel. Pour chaque système, chaque application, il existe plusieurs développements en concurrence. La sélection se fait sur des critères de qualité.» C'est tellement vrai que des géants de l'informatique comme Netscape ou IBM développent des produits libres, certes pour leur image de marque. Mais avant tout pour monnayer ensuite des produits sous forme d'expertise ou de produits.
Si les logiciels propriétaires entraînent une compétition entre firmes, les logiciels libres, eux, provoquent une émulation entre chercheurs. La création d'un logiciel doit être considérée comme une ressource à l'instar des découvertes scientifiques, et non comme un produit de l'industrie. La recherche logicielle pourrait prendre modèle sur la recherche en mathématiques dont les travaux fondamentaux sont devenus patrimoine de l'humanité. En clair, faut-il opposer les réseaux au marché ? Bernard Lang rejette cette vision quelque peu manichéenne. Pour lui, le développement des logiciels libres reste compatible avec l'économie de marché. Explications : «Le développement des logiciels libres est un développement extrêmement concurrentiel. Pour chaque système, chaque application, il existe plusieurs développements en concurrence. La sélection se fait sur des critères de qualité.» C'est tellement vrai que des géants de l'informatique comme Netscape ou IBM développent des produits libres, certes pour leur image de marque. Mais avant tout pour monnayer ensuite des produits sous forme d'expertise ou de produits.
par Myriam Berber
Article publié le 28/08/2000