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Internet Nouvelle Génération

IPv6, le successeur

Le point crucial de l'explosion de l'Internet est le manque d'adresses disponibles. Le nouveau protocole de l'Internet devrait régler la gestion des adresses dans le futur. Reste le problème de la migration de l'actuel protocole IPv4 vers IPv6.
Après vingt années d'existence, IP (le protocole réseau à la base de l'Internet) montre clairement ses limites. La version actuelle du protocole IPv4 n'est plus adaptée au développement du réseau Internet. La source des adresses IPv4 commence à se tarir. En effet, un ordinateur est identifié dans l'Internet par une adresse IP unique comparable à une adresse postale identifiant clairement la localisation de notre domicile. Avec IPv4, ces adresses sont codées dans un mode binaire de 32 bits. Cela permet d'adresser 2 32 machines, soit près de 4 milliards d'adresses théoriquement disponibles.

En codant chaque machine sur 128 bits et non plus sur 32, la nouvelle version IPv6 orchestré depuis 1992 par l'IETF (Internet Engineering Task Force), l'organisme de standardisation de l'Internet, règle de manière définitive ce problème de pénurie. On peut alors envisager des milliards de milliards de milliards d'adresses disponibles. A besoins importants réponses importantes : l'adressage IP ne s'adresse pas seulement aux ordinateurs mais à toutes sortes d'appareils.

Pour Alain Durand,co-chairman d'un groupe de travail de l'IETF chargé de l'étude de la migration d'IPv4 vers IPv6, le point fondamental d'IPv6 est un retour à l'Internet d'origine : « IPv4 fige l'Internet dans l'état actuel. IPv6 redonne cette liberté de créer n'importe quel type d'application que les pionniers de l'Internet avaient. Avec IPv6, je peux connecter mon frigo, mon magnétoscope au réseau mondial. » Un autre acteur s'inscrit dans cette démarche de partage de l'intelligence. La technologie Jini développée par Sun Microsystems va permettre d'interconnecter tous les appareils et les équipements d'une maison et d'intégrer à terme des réseaux domestiques au réseau Internet.

Non seulement IPv6 va étendre l'espace d'adressage, mais devrait également fournir davantage de sécurité et des techniques de routages plus efficaces. Les routeurs, ces panneaux d'intersection qui dirigent l'information sur le réseau, pourront intégrer une plus grande vitesse de transmission des paquets. Et instaurer des priorités dans cette transmission d'où des améliorations concrètes en matière de transfert de données multimédias en temps réel comme la vidéoconférence ou la téléphonie.

De nombreuses expérimentations sont en cours. Reste la migration d'IPv4 vers IPv6. Pour Alain Durand, cela va va prendre énormément de temps, de 4 à 5 ans voire beaucoup plus : «Cette transition se fera en douceur. Il y aura différents Internet pour différents types de clientèles. » Le risque de créer un Internet à deux vitesses, redouté par beaucoup, est du coup un scénario à envisager. Encore faut-il convaincre les constructeurs, les fabricants d'équipement, les fournisseurs d'accès et les opérateurs de télécom d'adopter ce nouveau standard pour éviter une telle menace. Seule l'adoption par le plus grand nombre en fera spontanément une norme.

Pour en savoir plus :
IPv6, Gisèle Cisault, Editions O'Reilly




par Myriam  Berber

Article publié le 15/08/2000