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Liban

La FINUL se déploie enfin

Les casques bleus de la FINUL se sont finalement déployés samedi 5 et dimanche 6 août le long de la frontière israélo-libanaise. Tout le monde s'en félicite, mais le sens diffère selon qu'il s'agit d'Israël ou de la Syrie.
Près de trois mois après le retrait israélien du Liban sud,la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL)s'est déployée le long de la frontière israélienne. C'est la mission que lui avait assignée en 1978 le Conseil de sécurité en adoptant la résolution 425. Vingt-deux ans ont passé et il n'a fallu que quelques heures aux quelque 400 militaires onusiens pour établir treize nouvelles positions. Elles s'ajoutent aux six autres déjà établies dans l'ancienne «zone de sécurité» occupée par Israël au Sud Liban. L'opération a été conduite par des bataillons fidjien, népalais, indien et ghanéen.

Ce n'est que vendredi que le gouvernement libanais a donné son feu vert à ce déploiement. Celui-ci avait pris plusieurs semaines de retard, car Beyrouth exigeait, avant de donner son autorisation à l'opération, qu'Israël mette fin aux «empiètements» sur le territoire libanais subsistant après le retrait de l'armée israélienne. Le Liban en avait relevé treize et Israël avait fini par admettre leur réalité. Il a fallu au secrétaire général de l'ONU et à son émissaire, Terje Roed-Larsen, déployer des trésors de diplomatie et de persuasion pour amener l'Etat hébreu à y mettre fin.

De graves incidents à la frontière

Le premier ministre israélien, Ehoud Barak espère à présent que ce déploiement «va amener une stabilisation à long terme dans la région». Côté syrien, on se félicite aussi de l'arrivée des casques bleus, mais pour des raisons différentes : selon le quotidien officiel Al Baath, il s'agit d'un «nouveau triomphe» du Liban sur Israël. Quant au Hezbollah, il a réaffirmé que «tant qu'il restera un seul pouce de terre occupé, tant qu'il demeurera un seul Libanais détenu dans les prisons sionistes et tant qu'Israël menacera encore notre pays, la résistance armée reste un devoir sacré».

Comme le lui demande avec insistance la communauté internationale ûet tout particulièrement la Franceû le Liban a annoncé le déploiement imminent d'une force mixte de l'armée et de la police, composée de 500 gendarmes et 500 membres des unités d'élite de l'armée. Cependant, selon certaines sources, cette force libanaise s'occupera du maintien de l'ordre et restera à l'écart de la frontière.

De graves incidents se sont produits dimanche 6 août de part et d'autre de celle-ci. Trois Libanais ont été blessés par des tirs israéliens à la porte de Fatima, l'ancien point de passage entre le Liban Sud et Israël. Les trois hommes se trouvaient parmi un groupe d'une quinzaine de jeunes gens lançant des pierres en direction des soldats israéliens stationnés de l'autre côté de la frontière. La FINUL a réagi en se déclarant prête à se déployer à la porte de Fatima. Elle attend l'autorisation du gouvernement libanais.




par Olivier  Da Lage

Article publié le 07/08/2000