Immigration
Immigration: trois axes pour la politique européenne
La mort par étouffement dans un camion de 58 chinois, à Douvres, en juin dernier, au moment où un Sommet européen se tenait au Portugal a, bien sûr, replacé l'immigration au premier rang des préoccupations de la présidence française. Le sujet est vaste puisqu'il se rattache à l'organisation plus générale d'un espace européen de liberté, de sécurité et de justice. Avec une perspective de dizaines d'années de travail, comme ce fut le cas pour la mise en place du Marché unique ou la création de l'euro.
Mais certains évènements déterminent l'urgence et obligent les acteurs politiques à dégager des priorités. Il en est ainsi de la gestion de l'immigration. La question a profondément évolué ces dernières années. Les filières clandestines se sont multipliées devenant une des activités de la criminalité organisée. Le trafic d'êtres humains rapporte des millions de dollars aux nouvelles mafias avec moins de risque et plus de facilité que la drogue. Et si l'activité prospère, c'est qu'elle répond, bien sûr, à la loi de l'offre et de la demande.
L'offre, c'est celle des employeurs en Europe qui n'est pas appelée à diminuer, étant donnée la baisse du chômage. La demande, c'est celle de millions de personnes de pays tiers désireuses d'émigrer vers une région à la fois riche et réputée généreuse.
Au rythme actuel d'immigration, l'Europe devrait accueillir légalement 80 millions de personnes d'ici 2050, même si l'on est loin des 700 millions préconisées par l'ONU pour maintenir le ratio entre population active et retraités, déséquilibré par la baisse de la natalité européenne. La question qui se pose aux dirigeants de l'Union est donc de savoir comment organiser ces flux de population et comment les contenir car si l'immigration zéro est officiellement rejetée, l'Allemagne met en place une green card, le Royaume-Uni propose des titres de séjour aux entrepreneurs innovants, les contrôles restent plus que jamais à l'ordre du jour.
Dans les mois à venir la France va travailler dans trois directions définies par les 15. Favoriser d'abord le développement dans les pays d'émigration en négociant des partenariats pour dissuader les candidats à l'exil. Contrôler, ensuite, l'immigration clandestine en pénalisant davantage les passeurs, en harmonisant le travail des policiers, en facilitant les expulsions à travers l'ensemble de l'Union. Enfin, développer l'intégration des immigrés appelés à rester sur le sol européen en harmonisant, par exemple, les titres de séjour de longue durée. Tous sujets qui mettent en cause profondément l'exercice des souverainetés nationales de pays qui n'ont pas la même expérience de l'accueil d'immigrés.
L'Europe, et la France dans un premier temps, ouvrent donc là un chantier particulièrement délicat.
Mais certains évènements déterminent l'urgence et obligent les acteurs politiques à dégager des priorités. Il en est ainsi de la gestion de l'immigration. La question a profondément évolué ces dernières années. Les filières clandestines se sont multipliées devenant une des activités de la criminalité organisée. Le trafic d'êtres humains rapporte des millions de dollars aux nouvelles mafias avec moins de risque et plus de facilité que la drogue. Et si l'activité prospère, c'est qu'elle répond, bien sûr, à la loi de l'offre et de la demande.
L'offre, c'est celle des employeurs en Europe qui n'est pas appelée à diminuer, étant donnée la baisse du chômage. La demande, c'est celle de millions de personnes de pays tiers désireuses d'émigrer vers une région à la fois riche et réputée généreuse.
Au rythme actuel d'immigration, l'Europe devrait accueillir légalement 80 millions de personnes d'ici 2050, même si l'on est loin des 700 millions préconisées par l'ONU pour maintenir le ratio entre population active et retraités, déséquilibré par la baisse de la natalité européenne. La question qui se pose aux dirigeants de l'Union est donc de savoir comment organiser ces flux de population et comment les contenir car si l'immigration zéro est officiellement rejetée, l'Allemagne met en place une green card, le Royaume-Uni propose des titres de séjour aux entrepreneurs innovants, les contrôles restent plus que jamais à l'ordre du jour.
Dans les mois à venir la France va travailler dans trois directions définies par les 15. Favoriser d'abord le développement dans les pays d'émigration en négociant des partenariats pour dissuader les candidats à l'exil. Contrôler, ensuite, l'immigration clandestine en pénalisant davantage les passeurs, en harmonisant le travail des policiers, en facilitant les expulsions à travers l'ensemble de l'Union. Enfin, développer l'intégration des immigrés appelés à rester sur le sol européen en harmonisant, par exemple, les titres de séjour de longue durée. Tous sujets qui mettent en cause profondément l'exercice des souverainetés nationales de pays qui n'ont pas la même expérience de l'accueil d'immigrés.
L'Europe, et la France dans un premier temps, ouvrent donc là un chantier particulièrement délicat.
par Valérie Lainé
Article publié le 02/08/2000