Immigration
Vieillir ou s'ouvrir, le choix de l'Europe
Dans les 50 prochaines années, la population de presque tous les pays développés, à l'exception des Etats-Unis, devrait diminuer et vieillir sensiblement, en raison de la faible natalité et de l'allongement de la durée de vie. La division de la population des Nations Unies a jeté le trouble, et lancé un vif débat, en publiant un rapport évaluant les migrations, dites de remplacement, nécessaires pour enrayer le déclin, notamment en Europe.
La baisse de la natalité a atteint des records dans les pays développés. Dans l'Europe des Quinze le taux de fécondité est désormais de 1,5 enfant par femme, ne permettant plus le remplacement des générations. En 1995, la population de l'Union européenne dépassait celle des Etats-Unis de 105 millions de personnes. En 2050, les Etats-Unis compteront 18 millions d'habitants de plus. Dans le même temps, la durée de vie est passée à plus de 76 ans en Europe, contre 67 ans dans les années 50. Résultat, la population retraitée, les plus de 65 ans, représente plus de 15% de la population et le nombre d'actifs de 15 à 64 ans a chuté de 7 à un peu plus de 4 pour un retraité. Le problème, en Europe, n'est donc pas tant celui du maintien de la population que l'avenir des systèmes de retraites et l'effort financier qu'ils impliquent.
Ce phénomène était connu. C'est la rudesse toute mathématique de l'évaluation des Nations Unies qui donne le vertige, sachant que les apports extérieurs nécessaires pour éviter le déclin de la population en âge de travailler sont beaucoup plus importants que ceux nécessaires au seul maintien du chiffre total de la population.
Ainsi, en fonction de l'objectif recherché, la division de la population présente plusieurs scénarios.
Pour simplement se maintenir à 372 millions d'habitants, l'Union européenne devrait accueillir plus de 47 millions de migrants, d'ici 2050, soit une moyenne d'un million par an. Et c'est l'Italie qui est la plus guettée par la dépopulation.
Afin de conserver une population active de l'ordre de son niveau actuel, 249 millions de personnes entre 15 et 64 ans, l'Europe devrait ouvrir ses frontières à près de 80 millions de migrants non-communautaires en 50 ans, soit une moyenne de 1,4 millions par an.
Enfin, si on cherche à maintenir un rapport de 4 ou 5 actifs par retraité de plus de 65 ans, c'est 700 millions de migrants, cette fois, qu'il faut prévoir, soit près de 13 millions par an. Or, actuellement, le mouvement migratoire vers l'Europe des Quinze s'établit à 857 000 personnes par an.
Dès leur parution ces chiffres ont lancé une polémique rarement atteinte par une étude démographique officielle. Et, de fait, ses auteurs reconnaissent qu'ils ont travaillé sur les projections de tendances actuelles, "toutes choses par ailleurs étant égales", selon la formule consacrée. Ne sont pris en compte ni l'évolution des comportements, la natalité remonte quelque peu en Europe du Nord, ni les mutations économiques et technologiques.
Ce document, qualifié de "discutable" par Jean-Pierre Chevènement, ministre français de l'intérieur, a cependant "le mérite d'avoir posé le problème des flux migratoires dans l'avenir de l'Europe". Il intervient aussi à un moment de reprise économique, d'hypothèse de manque de main d'£uvre qualifiée dans certains secteurs et dans un contexte politique où l'immigration, surtout clandestine, est un dossier "chaud". En France, le mot tabou de "quotas", pour organiser une immigration souhaitable en quantité et qualité, est désormais prononcé.
Ce phénomène était connu. C'est la rudesse toute mathématique de l'évaluation des Nations Unies qui donne le vertige, sachant que les apports extérieurs nécessaires pour éviter le déclin de la population en âge de travailler sont beaucoup plus importants que ceux nécessaires au seul maintien du chiffre total de la population.
Ainsi, en fonction de l'objectif recherché, la division de la population présente plusieurs scénarios.
Pour simplement se maintenir à 372 millions d'habitants, l'Union européenne devrait accueillir plus de 47 millions de migrants, d'ici 2050, soit une moyenne d'un million par an. Et c'est l'Italie qui est la plus guettée par la dépopulation.
Afin de conserver une population active de l'ordre de son niveau actuel, 249 millions de personnes entre 15 et 64 ans, l'Europe devrait ouvrir ses frontières à près de 80 millions de migrants non-communautaires en 50 ans, soit une moyenne de 1,4 millions par an.
Enfin, si on cherche à maintenir un rapport de 4 ou 5 actifs par retraité de plus de 65 ans, c'est 700 millions de migrants, cette fois, qu'il faut prévoir, soit près de 13 millions par an. Or, actuellement, le mouvement migratoire vers l'Europe des Quinze s'établit à 857 000 personnes par an.
Dès leur parution ces chiffres ont lancé une polémique rarement atteinte par une étude démographique officielle. Et, de fait, ses auteurs reconnaissent qu'ils ont travaillé sur les projections de tendances actuelles, "toutes choses par ailleurs étant égales", selon la formule consacrée. Ne sont pris en compte ni l'évolution des comportements, la natalité remonte quelque peu en Europe du Nord, ni les mutations économiques et technologiques.
Ce document, qualifié de "discutable" par Jean-Pierre Chevènement, ministre français de l'intérieur, a cependant "le mérite d'avoir posé le problème des flux migratoires dans l'avenir de l'Europe". Il intervient aussi à un moment de reprise économique, d'hypothèse de manque de main d'£uvre qualifiée dans certains secteurs et dans un contexte politique où l'immigration, surtout clandestine, est un dossier "chaud". En France, le mot tabou de "quotas", pour organiser une immigration souhaitable en quantité et qualité, est désormais prononcé.
par Francine Quentin
Article publié le 27/07/2000