Guinée
Guy Penne: «<i>La France ne peut pas déclarer <br> la guerre à la Guinée</i>»<br>
Sénateur (PS) des Français de l'étranger et ancien "Monsieur Afrique" de François Mitterrand, Guy Penne était présent à l'ouverture du procès d'Alpha Condé. Il dénonce une "farce judiciaire", mais rejette les critiques contre la France accusée par certains d'être trop conciliante vis-à-vis du régime guinéen.
RFI: Guy Penne, vous vous êtes rendu en Guinée au début du procès d'Alpha Condé, avec d'autres parlementaires. Estimez-vous, comme la plupart des observateurs, qu'il s'agit d'une procédure politique montée de toutes piècesß?
Guy Penne: Je trouve que ce procès est une farce judiciaire. En plus de cela, je trouve que c'est ridicule, parce que, le président Lansana Conté a bien connu le passé. Donc lui plus que les autres aurait dû être particulièrement attentif à l'opinion publique internationale. C'est donc une farce et de tout façon on ne peut arrêter un parlementaire. Après Sékou Touré, on pouvait penser qu'on tirerait les leçons du passé. Je ne dis pas que le régime actuel est aussi violent que le précédent. Mais le plus grave, c'est que le régime de Lansana Conté ne tient absolument pas compte des remarques, des conseils, qu'on lui donne. On enferme les gens sans aucune garantie, on les arrête dans des conditions bizarres, avec des témoignages préfabriqués de gens dont on s'aperçoit rapidement qu'ils n'ont aucune valeur. Tout est faux.
RFI: Le régime Conté a été assailli de critiques ces derniers mois. Mais on a également entendu beaucoup de remarques contre la position de la France, considérée comme pas assez ferme vis-à-vis du régime de Conakry. Qu'en pensez-vousß?
G.P.: C'est fauxß! On sait très bien que quand Charles Josselin est allé présider la commission de coopération franco-guinéenne, on avait même envoyé du Sénat une position unanime, que j'ai transmis, de la commission des affaires étrangères, pour dire ce que nous pensions de cette situation, que nous trouvions inadmissible l'incarcération d'Alpha Condé sans aucun jugement. D'ailleurs une question orale a été posée à l'Assemblée nationale par un parlementaire et monsieur Josselin a répondu qu'il était tout à fait contre la position du gouvernement guinéen. D'autre part, il se réjouissait que le député Pierre-André Wilzter (UDF) et moi-même ayons participé à une mission d'observation au moment du procès.
RFI: Beaucoup estiment que la France peut jouer un rôle clé dans cette affaire. Pensez-vous qu'en cas de condamnation d'Alpha Condé, il faille passer à des sanctions contre le régime guinéenß?
G.P.: J'ai participé récemment au Cameroun à la dernière assemblée des parlementaires francophones et j'ai été un de ceux qui a proposé qu'on tienne le plus grand compte de la situation en Guinée et qu'éventuellement le gouvernement français prenne des mesures de rétorsion. Le seul problème qui se pose est qu'on trouve des mesures qui ne nuisent pas au peuple guinéen. Maintenant, c'est peut-être une mascarade dont le gouvernement guinéen ne sait pas comment sortir et après une éventuelle condamnation a perpétuité, qui me semble ridicule, il n'est pas exclu que le président use de son droit de grâce.
Guy Penne: Je trouve que ce procès est une farce judiciaire. En plus de cela, je trouve que c'est ridicule, parce que, le président Lansana Conté a bien connu le passé. Donc lui plus que les autres aurait dû être particulièrement attentif à l'opinion publique internationale. C'est donc une farce et de tout façon on ne peut arrêter un parlementaire. Après Sékou Touré, on pouvait penser qu'on tirerait les leçons du passé. Je ne dis pas que le régime actuel est aussi violent que le précédent. Mais le plus grave, c'est que le régime de Lansana Conté ne tient absolument pas compte des remarques, des conseils, qu'on lui donne. On enferme les gens sans aucune garantie, on les arrête dans des conditions bizarres, avec des témoignages préfabriqués de gens dont on s'aperçoit rapidement qu'ils n'ont aucune valeur. Tout est faux.
RFI: Le régime Conté a été assailli de critiques ces derniers mois. Mais on a également entendu beaucoup de remarques contre la position de la France, considérée comme pas assez ferme vis-à-vis du régime de Conakry. Qu'en pensez-vousß?
G.P.: C'est fauxß! On sait très bien que quand Charles Josselin est allé présider la commission de coopération franco-guinéenne, on avait même envoyé du Sénat une position unanime, que j'ai transmis, de la commission des affaires étrangères, pour dire ce que nous pensions de cette situation, que nous trouvions inadmissible l'incarcération d'Alpha Condé sans aucun jugement. D'ailleurs une question orale a été posée à l'Assemblée nationale par un parlementaire et monsieur Josselin a répondu qu'il était tout à fait contre la position du gouvernement guinéen. D'autre part, il se réjouissait que le député Pierre-André Wilzter (UDF) et moi-même ayons participé à une mission d'observation au moment du procès.
RFI: Beaucoup estiment que la France peut jouer un rôle clé dans cette affaire. Pensez-vous qu'en cas de condamnation d'Alpha Condé, il faille passer à des sanctions contre le régime guinéenß?
G.P.: J'ai participé récemment au Cameroun à la dernière assemblée des parlementaires francophones et j'ai été un de ceux qui a proposé qu'on tienne le plus grand compte de la situation en Guinée et qu'éventuellement le gouvernement français prenne des mesures de rétorsion. Le seul problème qui se pose est qu'on trouve des mesures qui ne nuisent pas au peuple guinéen. Maintenant, c'est peut-être une mascarade dont le gouvernement guinéen ne sait pas comment sortir et après une éventuelle condamnation a perpétuité, qui me semble ridicule, il n'est pas exclu que le président use de son droit de grâce.
par Propos recueillis par Christophe CHAMPIN
Article publié le 23/08/2000