Russie
<i>Koursk</i> : au secours, il est trop tard<br>
Après plusieurs essais infructueux de la marine russe pour récupérer les 118 marins prisonniers du Koursk, les autorités du pays ont décidé en dernier recours d'accepter l'aide internationale. La Grande-Bretagne et la Norvège ont envoyé des secours sur zone. Mais pourront-ils intervenir avant qu'il ne soit trop tard pour sauver l'équipage du sous-marin ?
L'obstination de la Russie à refuser l'aide internationale pour sauver les marins du Koursk va peut-être coûter la vie à ces derniers. Depuis mercredi matin, les membres de l'équipage n'ont, en effet, plus envoyé de SOS en tapant sur la coque du submersible comme ils l'avaient fait jusque-là. Les services de renseignement américains ont confirmé qu'«aucun signe attestant que les marins étaient encore en vie » n'a pu être détecté. Quant au premier ministre russe Mikhaïl Kassianov, il a estimé que la situation était «proche de la catastrophe ». Dans le meilleur des cas, l'équipage peut disposer de réserves d'oxygène jusqu'au 25 août mais il risque peu à peu d'en manquer. C'est d'ailleurs peut-être pour économiser ces ressources en bougeant le moins possible que les marins ont arrêté d'envoyer des signaux acoustiques.
Echec des tentatives de sauvetages
Les tentatives pour arrimer des appareils de sauvetage à la coque du Koursk dans l'espoir de faire sortir des groupes de marins, ont toutes échoué. Les engins utilisés pour ces opérations ont, semble-t-il, fait la preuve de leur inefficacité. Notamment en devant abandonner leur tentative en cours de route à cause d'une défaillance des batteries. La deuxième option, qui consistait à accrocher d'énormes flotteurs au Koursk pour le faire remonter à la surface, n'a pas pu être tentée. Les autorités du pays avaient pourtant affirmé dans les premières heures qui ont suivi l'accident que la Russie disposait des ressources matérielles et humaines nécessaires pour réaliser le sauvetage des marins. Mais selon toute vraisemblance, la détérioration des équipements et le manque d'entraînement des troupes sont devenus un mal chronique dans la marine russe.
Le président Poutine aurait finalement donné le feu vert pour accepter l'aide internationale à la suite d'un entretien avec Bill Clinton au cours duquel ce dernier lui aurait fait part de sa préoccupation concernant le sort des marins et lui aurait proposé une nouvelle fois l'aide américaine. Il aura donc fallu attendre mercredi 16 août pour que les Russes envoient des représentants consulter des experts de l'OTAN et transmettent une demande officielle d'aide, qui prend des allures d'appel au secours, à la Grande-Bretagne et à la Norvège. La première a immédiatement envoyé un mini sous-marin de sauvetage capable de transporter 16 personnes à la fois, qui avait déjà été acheminé par avion jusqu'à la Norvège. Cette dernière a, quant à elle, dépêché un navire avec une équipe de plongeurs. Mais tous ces secours ne pourront pas être opérationnels avant le samedi 19 août.
Perte de temps
Perte de temps, obstination à dissimuler la gravité de la situation et désir de sauver la face, les tergiversations des Russes ont été décriées par la presse et de nombreux experts. La réaction de Vladimir Poutine, en vacances sur la mer Noire, qui est resté un peu en retrait, a même été assimilée à une tentative de désengager sa responsabilité dans le cas où on ne pourrait éviter une issue fatale pour les marins. Ses déclarations comme celles du premier ministre ou du commandant en chef de la marine, ont été marquées du sceau d'une extrême prudence laissant entendre depuis le début qu'il fallait envisager le pire.
Les explications sur les causes éventuelles de cet accident ont, elles aussi, laissé une large part à l'imagination. A l'hypothèse d'une collision avec un navire occidental, a succédé celle d'une explosion dans une rampe de missile ou d'une collision avec une mine de la seconde guerre mondiale pour revenir à un choc avec un navire marchand qui aurait croisé dans la zone. Mais des sources américaines affirment que deux explosions se sont produites avant que le sous-marin ne plonge. Certains experts envisagent même maintenant une collision avec un croiseur russe équipé d'une coque extrêmement dure destinée à briser la glace pendant les man£uvres auxquelles participaient le Koursk.
Echec des tentatives de sauvetages
Les tentatives pour arrimer des appareils de sauvetage à la coque du Koursk dans l'espoir de faire sortir des groupes de marins, ont toutes échoué. Les engins utilisés pour ces opérations ont, semble-t-il, fait la preuve de leur inefficacité. Notamment en devant abandonner leur tentative en cours de route à cause d'une défaillance des batteries. La deuxième option, qui consistait à accrocher d'énormes flotteurs au Koursk pour le faire remonter à la surface, n'a pas pu être tentée. Les autorités du pays avaient pourtant affirmé dans les premières heures qui ont suivi l'accident que la Russie disposait des ressources matérielles et humaines nécessaires pour réaliser le sauvetage des marins. Mais selon toute vraisemblance, la détérioration des équipements et le manque d'entraînement des troupes sont devenus un mal chronique dans la marine russe.
Le président Poutine aurait finalement donné le feu vert pour accepter l'aide internationale à la suite d'un entretien avec Bill Clinton au cours duquel ce dernier lui aurait fait part de sa préoccupation concernant le sort des marins et lui aurait proposé une nouvelle fois l'aide américaine. Il aura donc fallu attendre mercredi 16 août pour que les Russes envoient des représentants consulter des experts de l'OTAN et transmettent une demande officielle d'aide, qui prend des allures d'appel au secours, à la Grande-Bretagne et à la Norvège. La première a immédiatement envoyé un mini sous-marin de sauvetage capable de transporter 16 personnes à la fois, qui avait déjà été acheminé par avion jusqu'à la Norvège. Cette dernière a, quant à elle, dépêché un navire avec une équipe de plongeurs. Mais tous ces secours ne pourront pas être opérationnels avant le samedi 19 août.
Perte de temps
Perte de temps, obstination à dissimuler la gravité de la situation et désir de sauver la face, les tergiversations des Russes ont été décriées par la presse et de nombreux experts. La réaction de Vladimir Poutine, en vacances sur la mer Noire, qui est resté un peu en retrait, a même été assimilée à une tentative de désengager sa responsabilité dans le cas où on ne pourrait éviter une issue fatale pour les marins. Ses déclarations comme celles du premier ministre ou du commandant en chef de la marine, ont été marquées du sceau d'une extrême prudence laissant entendre depuis le début qu'il fallait envisager le pire.
Les explications sur les causes éventuelles de cet accident ont, elles aussi, laissé une large part à l'imagination. A l'hypothèse d'une collision avec un navire occidental, a succédé celle d'une explosion dans une rampe de missile ou d'une collision avec une mine de la seconde guerre mondiale pour revenir à un choc avec un navire marchand qui aurait croisé dans la zone. Mais des sources américaines affirment que deux explosions se sont produites avant que le sous-marin ne plonge. Certains experts envisagent même maintenant une collision avec un croiseur russe équipé d'une coque extrêmement dure destinée à briser la glace pendant les man£uvres auxquelles participaient le Koursk.
par Valérie Gas
Article publié le 17/08/2000