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Sécurité alimentaire

La «vache folle» sans qu'on le sache

On s'en doutait, cette fois c'est démontré : la maladie dite de la «vache folle» peut se développer chez certains animaux sans le moindre signe clinique visible. Autrement dit, il pourrait y avoir des «porteurs sains» de l'agent infectieux et ces animaux pourraient en contaminer d'autres. Cette démonstration faite par l'équipe britannique de John Collinge montre la difficulté d'estimer l'impact possible de cette épidémie, y compris chez l'homme.
Comme pour le sida, la maladie de la vache folle se caractérise par une période dite asymptomatique, pendant laquelle l'organisme est infecté mais cela ne se voit pas. Ce que viennent de formaliser les chercheurs britanniques c'est que, pendant cette période d'incubation, un hamster infecté par la tremblante du mouton peut contaminer une souris et la faire mourir, alors que lui-même ne présente aucun signe de la maladie.

De là à imaginer des troupeaux entiers de moutons, cochons et autres poulets, apparemment résistants à la maladie de la vache folle, mais, en fait pathogènes pour l'homme, il n'y a qu'un pas que les médias proposent à leurs lecteurs de franchir.


Pourtant, un système expérimental artificiel, où des morceaux de cerveaux infectés sont inoculés d'une espèce à l'autre, et le monde réel, n'ont pas grand chose à voir. D'ailleurs on n'a encore jamais réussi à inoculer la maladie à un poulet, même en laboratoire.

La publication britannique prouve surtout la difficulté à estimer l'impact possible de cette maladie chez l'homme, alors que la Grande Bretagne vient de signaler un nouveau cas de maladie de Creutzfeld-Jakob, qui, s'il était confirmé, porterait à 80 le nombre de victimes de la forme humaine de la maladie de la vache folle.



par Anne-Laure  MARIE

Article publié le 30/08/2000