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Côte d''Ivoire

L'OUA au chevet de la Côte d'Ivoire

Dix chefs d'Etat membres de l'Organisation de l'unité africaine sont arrivés lundi 25 septembre à Abidjan pour tenter de trouver une solution à la crise ivoirienne. Après une réunion à Lomé, le 24 septembre, ils espèrent convaincre le chef de la junte de reprendre son rôle d'arbitre d'une transition sérieusement mise à mal.
La dérive de la transition ivoirienne inquiète au plus haut point les dirigeants africains. Après une première mission, au mois d'août, plusieurs chefs d'Etat membres et hauts responsables de l'Organisation de l'unité africaine sont arrivés lundi après midi à Abidjan pour tenter de trouver une solution à la grave crise politique que traverse la Côte d'Ivoire. Les présidents algérien, nigérian, sénégalais, sud-africain, burkinabé, djiboutien et togolais, ainsi que le secrétaire général de l'OUA, Salim Ahmed Salim et le secrétaire général adjoint des Nations unies devaient soumettre au chef de la junte les propositions élaborées hier à Lomé, lors d'une réunion du groupe des dix pays chargés du dossier ivoirien depuis le dernier sommet de l'organisation.

Selon des sources citées par l'Agence France presse, le «groupe des dix» - qui comprend le Togo, l'Afrique du Sud, l'Algérie, le Burkina Faso, Djibouti, le Gabon, le Ghana, le Mali, le Nigeria et le Sénégal û entendait notamment demander au général Gueï de reprendre le rôle d'arbitre du processus de transition, qu'il s'était assigné à son arrivée au pouvoir, le 24 décembre 1999. Ce qui impliquerait qu'il retire sa candidature à la prochaine présidentielle. Faute d'une réaction positive du chef du Conseil national de salut public (CNSP), ils souhaitent au moins que ce dernier accepte la mise en place d'une administration provisoire «impartiale» pour diriger le pays jusqu'aux élections.

Gueï rappelé à son rôle d'arbitre

Le «groupe des dix» de l'OUA proposerait également une modification du calendrier électoral. Ils suggérerait l'organisation des législatives avant la présidentielle, prévue pour le 22 octobre, et un report des deux scrutins de plusieurs mois. Ils proposeraient enfin que l'annonce de la liste des candidatures à la magistrature suprême retenues par la Cour suprême, fixée au plus tard au 7 octobre, soit repoussée et que tous les postulants soient autorisés à se présenter. La plupart des observateurs s'attendent en effet à l'exclusion de la course du leader du RDR Alassane Ouattara, voire de plusieurs autres personnalité politiques de premier plan, et craignent qu'elle entraîne une déstabilisation du pays.

Reste à savoir comment l'initiative peut être reçue par le général Gueï. Tout en reconnaissant que la Côte d'Ivoire traverse «une crise extrêmement grave», le chef de la junte s'était en effet opposé à toute «ingérence étrangère», jeudi 21 septembre, lors d'une réunion à laquelle il avait convoqué l'ensemble de la classe politique et des diplomates accrédités en Côte d'Ivoire.



par Christophe  Champin

Article publié le 25/09/2000