L''affaire Elf
Les voyages clandestins d'Alfred Sirven en France
Selon Eric Stierlen, ex-dirigeant d'une société de sécurité privée, André Tarallo et Alfred Sirven seraient les commanditaires du cambriolage effectué à la brigade financière en avril 1997 au cours duquel des documents liés à l'affaire Elf auraient été volés. Il a également affirmé aux juges chargés de l'enquête sur la société pétrolière, qu'Alfred Sirven aurait effectué deux voyages en France alors qu'il était sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Révélations du journal Le Monde daté du 8 septembre 2000.
La déposition, mercredi 6 septembre, d'un ancien responsable d'une société de sécurité privée, devant Eva Joly et Laurence Vichnievsky, deux des juges chargés de l'affaire Elf, va encore faire des remous. Eric Stierlen, incarcéré pour une autre affaire, a affirmé de son propre gré à la justice qu'André Tarallo, ex-Monsieur Afrique d'Elf et qu'Alfred Sirven, ancien bras droit du PDG de la société pétrolière, Loïc Le Floch-Prigent, étaient à l'origine du cambriolage effectué à la brigade financière de Paris, en avril 1997 et au cours duquel des documents relatifs à l'affaire en cours auraient été dérobés. Selon Eric Stierlen, le vol de ces scellés aurait été commis par une équipe au sein de laquelle figureraient au moins deux policiers: un responsable de l'IGS (la police des polices) et un capitaine de police du XVIe arrondissement de Paris. Des déclarations qui, pour le moment, n'ont pas été vérifiées et qui sont à prendre avec beaucoup de prudence.
L'ancien agent de sécurité a par ailleurs affirmé aux deux juges qu'Alfred Sirven, l'homme clé de l'affaire Elf, actuellement en fuite, aurait effectué deux retours secrets en France, sous la protection de fonctionnaires du ministère français de l'Intérieur. La première de ces visites aurait eu lieu, toujours selon le témoin, en juin-juillet 1999. Eric Stierlen aurait même rajouté qu'Alfred Sirven aurait été, à chaque fois, accueilli par un commandant de police du Service de protection des hautes personnalités (SPHP). Lors de ses déplacements, le fugitif aurait même circulé à bord d'une voiture du SPHP. A la suite de la parution dans la presse française de ces révélations, certains juges se sont insurgés «S'il existe des réseaux ocultes au ministère de l'Intérieur qui ont permis à Alfred Sirven de se promener tranquillement que le territoire français alors qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international, peut-on penser sérieusement que ce n'est le fait que d'un clan composé de quelques policiers ou ex-policiers de base, sans aucune autorité un peu influente ait été informée?» Une question, qui semble-t-il, ne hante pas seulement aujourd'hui que la justice.
Ancien directeur chargé des «affaires générales» au sein d'Elf-Aquitaine, principal conseiller de l'ex-PDG Loïck Le Floch-Prigent, entre 1989 et 1993, Alfred Sirven est considéré comme le pivot de cette affaire tentaculaire. Soupçonné d'être à l'origine de plusieurs détournements de fonds, estimés à trois milliards de francs, il est tombé sous le coup d'un mandat d'arrêt européen au printemps 1997, alors qu'il résidait en Suisse, puis sous le coup de mandats d'arrêts internationaux, qui ont, dans un premier temps, été diffusés par Interpol qu'en Europe. Bénéficiant d'une série de confusions, de retards de procès-verbaux et de dysfonctionnements judiciaires, Alfred Sirven aurait pris la fuite et se serait réfugié tout d'abord en Afrique du Sud avant de se rendre aux Philippines en 1998. Une information révélée par l'hebdomadaire français Paris-Match, il y a plus d'un an. Les recherches sur place de la police française, sont jusqu'à ce jour, restée vaines.
Si les déclarations d'Eric Stierlen concernant les voyages clandestins Alfred Sirven en France s'avèrent, tout laisse à penser que la réapparition et les aveux du fugitif pourraient gêner de nombreuses personnalités françaises.
L'ancien agent de sécurité a par ailleurs affirmé aux deux juges qu'Alfred Sirven, l'homme clé de l'affaire Elf, actuellement en fuite, aurait effectué deux retours secrets en France, sous la protection de fonctionnaires du ministère français de l'Intérieur. La première de ces visites aurait eu lieu, toujours selon le témoin, en juin-juillet 1999. Eric Stierlen aurait même rajouté qu'Alfred Sirven aurait été, à chaque fois, accueilli par un commandant de police du Service de protection des hautes personnalités (SPHP). Lors de ses déplacements, le fugitif aurait même circulé à bord d'une voiture du SPHP. A la suite de la parution dans la presse française de ces révélations, certains juges se sont insurgés «S'il existe des réseaux ocultes au ministère de l'Intérieur qui ont permis à Alfred Sirven de se promener tranquillement que le territoire français alors qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international, peut-on penser sérieusement que ce n'est le fait que d'un clan composé de quelques policiers ou ex-policiers de base, sans aucune autorité un peu influente ait été informée?» Une question, qui semble-t-il, ne hante pas seulement aujourd'hui que la justice.
Ancien directeur chargé des «affaires générales» au sein d'Elf-Aquitaine, principal conseiller de l'ex-PDG Loïck Le Floch-Prigent, entre 1989 et 1993, Alfred Sirven est considéré comme le pivot de cette affaire tentaculaire. Soupçonné d'être à l'origine de plusieurs détournements de fonds, estimés à trois milliards de francs, il est tombé sous le coup d'un mandat d'arrêt européen au printemps 1997, alors qu'il résidait en Suisse, puis sous le coup de mandats d'arrêts internationaux, qui ont, dans un premier temps, été diffusés par Interpol qu'en Europe. Bénéficiant d'une série de confusions, de retards de procès-verbaux et de dysfonctionnements judiciaires, Alfred Sirven aurait pris la fuite et se serait réfugié tout d'abord en Afrique du Sud avant de se rendre aux Philippines en 1998. Une information révélée par l'hebdomadaire français Paris-Match, il y a plus d'un an. Les recherches sur place de la police française, sont jusqu'à ce jour, restée vaines.
Si les déclarations d'Eric Stierlen concernant les voyages clandestins Alfred Sirven en France s'avèrent, tout laisse à penser que la réapparition et les aveux du fugitif pourraient gêner de nombreuses personnalités françaises.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 08/09/2000