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Etats-Unis

Avantage Bush

Le deuxième grand débat télévisé entre le républicain George W. Bush et le démocrate Al Gore à eu lieu mercredi depuis l'université de Winston-Salem, en Caroline du Nord. Cette fois-ci, la politique étrangère a largement occupé les discussions, sans d'ailleurs provoquer de débat passionné.
Contrairement au premier débat télévisé où les deux candidats se faisaient face derrière leur pupitre, le deuxième duel a eu lieu autour d'une table où Al Gore et George Bush se sont efforcés d'adopter un ton plus conciliant et courtois.

Largement absente du premier débat du 3 octobre, la politique étrangère et le rôle des Etats-Unis dans le monde ont occupé la moitié des discussions, retransmis sur les principales chaînes nationales. Proche-Orient, Yougoslavie, Irak, Somalie, Haïti, Rwanda : tous les grands sujets actuels de diplomatie ont été passés en revue opposant à plusieurs reprises les deux candidats sur les interventions américaines.

Evoquant la situation au Proche-Orient, les deux hommes sont tombés d'accord pour demander l'arrêt des violences dans la région. « Notre priorité est de mettre un terme aux violences, réduire la tension » a déclaré le vice-président Al Gore. Le gouverneur du Texas, George Bush a expressément demandé à Yasser Arafat, le président de l'Autorité palestinienne « d'intervenir pour que ses gens cessent les violences » ajoutant que la « paix dans cette région est dans l'intérêt de notre nation ». En parallèle, Bush et Gore ont tenu un discours similaire très ferme à l'égard du Président irakien, Saddam Hussein. Finalement, les deux hommes ont admis ne pas avoir de divergences de vues majeures sur les relations entre les Etats-Unis et le Proche-Orient.

Abordant le dossier yougoslave, George Bush a contre toute attente, salué la politique menée par l'administration Clinton. Puis les deux candidats se sont opposés sur la multiplication des interventions militaires des Etats-Unis dans le monde. Le gouverneur texan a souhaité que « les Européens deviennent les gardiens de la paix en Bosnie et dans les Balkans » afin que les troupes américaines puissent se retirer. « Je ne suis pas si sûr que le rôle des Etats-Unis soit de se promener de part le monde et de dire c'est comme cela que cela doit fonctionner ». Le vice-président Gore a riposté : « que cela vous plaise ou non, les Etats-Unis sont les dirigeant naturel du monde. (à) Ce n'est pas parce que nous ne pouvons pas être impliqués partout, et nous ne devons pas l'être, que nous devons éviter d'aller où que ce soit ».

Armes à feu et mariages homosexuels

La dernière demi-heure du débat a vu Bush et Gore, sous la conduite du journaliste Jim Leher, ferrailler sur différents sujets de politique intérieure, comme le contrôle des armes à feu, les mariages homosexuels ou la législation contre les crimes de « haine ».

Concernant les armes à feu, les deux hommes sont restés sur leurs positions respectives. « Je suis pour l'établissement par les Etats de licences pour les achats de nouvelles armes » a déclaré Al Gore, tout en souhaitant un contrôle plus strict des ventes d'armes lors des foires aux armes, très populaires aux Etats-Unis. « Je ne suis pas pour les permis avec photo d'identité » a répondu George Bush, tout en se prononçant pour un relèvement de l'âge légal pour acheter des armes.

Quant aux mariages homosexuels, les deux candidats se sont prononcés contre de concert. « Je ne suis pas pour les mariages des gays ou des lesbiennes. Le mariage est une institution sacrée entre un homme et une femme » a déclaré le républicain. « Je suis d'accord avec cela » a répondu le démocrate.

A l'issue du débat, deux sondages express réalisés par les chaînes de télévisions américaines, CNN et ABC ont donné George Bush vainqueur de cette rencontre, respectivement avec 49% et 46% des avis favorables, contre 36% et 30% à Al Gore.

Les deux candidats à la Maison Blanche s'affronteront de nouveau, pour l'ultime débat télévisé, le 17 octobre à Saint-Louis, dans le Missouri, trois semaines avant l'élection présidentielle.




par Clarisse  Vernhes

Article publié le 12/10/2000