Présidentielle 2000
Laurent Gbagbo élu dès le premier tour ?
Selon des résultats partiels rendus publics en début d'après-midi par son parti, le FPI, Laurent Gbagbo semble sur le point de remporter l'élection présidentielle dès le premier tour, avec une avance confortable sur principal rival, le général Robert Gueï : 61% des suffrages contre 25%. Il s'agit de résultats portant sur la moitié des inscrits et comprennent notamment la ville d'Abidjan, ainsi que la plupart des casernes, où le leader socialiste aurait remporté la plupart des suffrages.
Quelques heures plus tôt le leader du FPI avait déclaré : «Tous les résultats que nous avons jusqu'à présent vont dans le même sens, c'est-à-dire le sens de notre victoire ». Le président du FPI a même félicité le général Robert Gueï d'avoir « conduit une transition difficile ». «On a cru que cette élection n'aurait pas lieu, le général Gueï l'a organisée, c'est à son honneurà Un jour nouveau pourra se lever sur la Côte d'Ivoire. J'espère que ceux qui n'ont pas été choisis par le peuple vont féliciter les gagnants », a ajouté Laurent Gbagbo. Mais le camp du général-président continue d'affirmer qu'il est bien parti pour emporter la présidentielle de dimanche.
Le dépouillement des bulletins de vote pour l'élection présidentielle ivoirienne avait commencé dès 18 heures dimanche soir. Notre envoyé spécial s'est rendu dans un bureau de vote où il assisté au décompte des voix et à l'annonce de résultats. Reportage.
Quelques heures plus tôt le leader du FPI avait déclaré : «Tous les résultats que nous avons jusqu'à présent vont dans le même sens, c'est-à-dire le sens de notre victoire ». Le président du FPI a même félicité le général Robert Gueï d'avoir « conduit une transition difficile ». «On a cru que cette élection n'aurait pas lieu, le général Gueï l'a organisée, c'est à son honneurà Un jour nouveau pourra se lever sur la Côte d'Ivoire. J'espère que ceux qui n'ont pas été choisis par le peuple vont féliciter les gagnants », a ajouté Laurent Gbagbo. Mais le camp du général-président continue d'affirmer qu'il est bien parti pour emporter la présidentielle de dimanche.
Le dépouillement des bulletins de vote pour l'élection présidentielle ivoirienne avait commencé dès 18 heures dimanche soir. Notre envoyé spécial s'est rendu dans un bureau de vote où il assisté au décompte des voix et à l'annonce de résultats. Reportage.
De notre envoyé spécial en Côte d'Ivoire
Dimanche 22 octobre, 19 heures, Treichville. Dans les locaux de l'école du pont, le décompte des voix obtenues par les cinq candidats à l'élection présidentielle ivoirienne a commencé depuis une heure. La cour est plongée dans l'obscurité. Seules quelques salles de classe sont éclairées. Dans l'une d'entre elles, un grand homme à lunette parle d'un ton sentencieux. «Gbagbo Laurent», annonce Samuel Ecrabet, président du bureau de vote 002B, en montrant à une petite assemblée un bulletin flanqué de l'effigie des cinq prétendants à la magistrature suprême. Sur un grand tableau, derrière lui, un jeune homme ajoute un trait à la craie dans la colonne réservée au leader du Front populaire ivoirien. Le responsable du bureau de vote ouvre une autre enveloppe. «Bulletin nul. La personne a signé au lieu de mettre une croix dans la case réservé à Robert Gueï», lance-t-il. Avant de préciser : « moi je ne suis pour aucun candidat, je fais mon travail, c'est tout». Sur les 395 inscrits, 180 ont votés et à ce stade du dépouillement, Laurent Gbagbo l'emporte par 56 voix contre 38 au général Gueï.
"On ne sait jamais ce qui peut m'arriver en route"
Une demi-heure plus tard, Samuel Ecrabet brandit le dernier bulletin dépouillé. D'une voix solennelle, il donne les résultats : « Robert Gueï : 51 voix. Laurent Gbagbo : 84. Nicolas Dioulo : 5. Francis Wodié : 14. Mel Théodore : 4. Nuls : 22 suffrages exprimés : 162.» Reste à remplir les procès verbaux et à transporter les urnes à la mairie, puis au siège de la Commission nationale électorale. «Nous y allons tous. Je serai accompagné de tous les assesseurs. On ne sait jamais ce qui peut m'arriver en route», explique le directeur d'école.
A Abidjan, comme dans le reste du pays, l'élection du 22 octobre semble également s'être déroulée sans incidents majeurs. Dans la capitale économique, les bureaux de vote visités par les envoyés spéciaux de RFI dans les quartiers populaires d'Abobo et Yopougon, comme dans celui des affaires au Plateau, au centre ville, les présidents et les représentants des candidats tirent généralement un bilan positif de cette journée électorale. Une impression partagée par Gwyn Morgan, chef de la délégation des observateurs de l'Union européenne qui précise toutefois que sa satisfaction concerne pour l'instant seulement le vote. «Jusqu'à la fermeture des bureaux, le choses se sont passées raisonnablement bien», a-t-il précisé en fin de soirée.
Dans le bureau de vote 002B de Treichville en tous cas, les assesseurs toutes tendances confondues ont applaudi le président une fois le décompte des voix achevé. A l'entrée de l'établissement, gardé par des policiers en arme, un groupe de jeunes massés près du portail attendent impatiemment les résultats. Pour eux Laurent Gbagbo a déjà gagné l'élection. Mais la nuit est encore longue avant que la Commission nationale électorale (CNE) annonce officiellement les premiers chiffres nationaux.
Dimanche 22 octobre, 19 heures, Treichville. Dans les locaux de l'école du pont, le décompte des voix obtenues par les cinq candidats à l'élection présidentielle ivoirienne a commencé depuis une heure. La cour est plongée dans l'obscurité. Seules quelques salles de classe sont éclairées. Dans l'une d'entre elles, un grand homme à lunette parle d'un ton sentencieux. «Gbagbo Laurent», annonce Samuel Ecrabet, président du bureau de vote 002B, en montrant à une petite assemblée un bulletin flanqué de l'effigie des cinq prétendants à la magistrature suprême. Sur un grand tableau, derrière lui, un jeune homme ajoute un trait à la craie dans la colonne réservée au leader du Front populaire ivoirien. Le responsable du bureau de vote ouvre une autre enveloppe. «Bulletin nul. La personne a signé au lieu de mettre une croix dans la case réservé à Robert Gueï», lance-t-il. Avant de préciser : « moi je ne suis pour aucun candidat, je fais mon travail, c'est tout». Sur les 395 inscrits, 180 ont votés et à ce stade du dépouillement, Laurent Gbagbo l'emporte par 56 voix contre 38 au général Gueï.
"On ne sait jamais ce qui peut m'arriver en route"
Une demi-heure plus tard, Samuel Ecrabet brandit le dernier bulletin dépouillé. D'une voix solennelle, il donne les résultats : « Robert Gueï : 51 voix. Laurent Gbagbo : 84. Nicolas Dioulo : 5. Francis Wodié : 14. Mel Théodore : 4. Nuls : 22 suffrages exprimés : 162.» Reste à remplir les procès verbaux et à transporter les urnes à la mairie, puis au siège de la Commission nationale électorale. «Nous y allons tous. Je serai accompagné de tous les assesseurs. On ne sait jamais ce qui peut m'arriver en route», explique le directeur d'école.
A Abidjan, comme dans le reste du pays, l'élection du 22 octobre semble également s'être déroulée sans incidents majeurs. Dans la capitale économique, les bureaux de vote visités par les envoyés spéciaux de RFI dans les quartiers populaires d'Abobo et Yopougon, comme dans celui des affaires au Plateau, au centre ville, les présidents et les représentants des candidats tirent généralement un bilan positif de cette journée électorale. Une impression partagée par Gwyn Morgan, chef de la délégation des observateurs de l'Union européenne qui précise toutefois que sa satisfaction concerne pour l'instant seulement le vote. «Jusqu'à la fermeture des bureaux, le choses se sont passées raisonnablement bien», a-t-il précisé en fin de soirée.
Dans le bureau de vote 002B de Treichville en tous cas, les assesseurs toutes tendances confondues ont applaudi le président une fois le décompte des voix achevé. A l'entrée de l'établissement, gardé par des policiers en arme, un groupe de jeunes massés près du portail attendent impatiemment les résultats. Pour eux Laurent Gbagbo a déjà gagné l'élection. Mais la nuit est encore longue avant que la Commission nationale électorale (CNE) annonce officiellement les premiers chiffres nationaux.
par A Abidjan, Christophe Champin
Article publié le 23/10/2000 Dernière mise à jour le 19/10/2010 à 15:02 TU