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Etats-Unis

Comment Hillary a fait mieux que Gore et Bush

De notre envoyée spéciale à New York

Les New Yorkais ont fait un choix clair en élisant Hillary Clinton et en votant massivement pour Al Gore. Ils s'étonnent que le reste des Etats-Unis n'aient pas su départager les deux principaux candidats à la présidence. Mais comme ils le disent eux même, New York n'est pas l'Amérique : « nous avons des
syndicats plus forts, des femmes plus brillantes, des minorités plus nombreuses et des gens qui viennent de partout ailleurs comme Hillary Clinton
». New York est une mosaïque et Hillary a réussi là ou Al Gore et George W. Bush ont échoué : remporter le vote des femmes très disputé entre républicains et démocrates, le vote juif, le vote des minorités en général, des jeunes et des personnes âgées. Aux Etats-Unis plus qu'ailleurs les campagnes politiques sont ciblées. Tout est calculé minutieusement, chaque intervention, chaque déplacement doit rapporter des voix.

A New York, Hillary a vite appris comment s'adresser à une communauté sans en heurter une autre. Un talent qui a manqué à son adversaire : « j'ai fait ce que j'ai pu dit-il mais je me battais non seulement contre Hillary Clinton mais aussi contre la Maison Blanche et contre un président ». En réalité, Ricky Lazio, le candidat républicain, a financé sa campagne grâce à des dons qui lui sont parvenus de tous les Etats-Unis et qui provenaient de ces républicains qui voulaient a tout prix en finir avec les Clinton. « Cette conspiration d'extrême droite » dénoncée par Hillary Clinton au moment de l'affaire Monica Lewinski. Il a dépensé 33 millions de dollars, Hillary 26.

C'était la campagne la plus chère et la plus spectaculaire dans l'histoire des Etats-Unis pour une élection sénatoriale. La première dame aux prises avec un jeune et bel avocat déjà élu au Congrès qui a réussi au moins une fois à la faire pleurer devant les caméras. Un spectacle que tous les Américains ont suivi a la télévision et qui a fait rêver les producteurs de Broadway. Sur scène, disent-ils, ils auraient fait un tabac. Les New Yorkais n'attendent désormais plus qu'une chose : que Bill Clinton quitte la Maison Blanche pour venir s'installer à Chappaqua. Leur maison n'est qu'à 50 km de Mannathan et ils espèrent bien les croiser quand ils viendront faire leur course à New York.




par Béatrice  Leveillé

Article publié le 08/11/2000