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Proche-Orient

Blocus israélien contre <br>la «<i>guerre des routes</i>»

Israël a mis en place, mardi 14 novembre 2000 au matin, un blocus des huit villes autonomes de Cisjordanie, après la mort la veille de quatre israéliens tués dans des embuscades. Les autorités israéliennes voient dans ces attaques une «nouvelle stratégie de guerre des routes».
Depuis l'aube, les Palestiniens ne peuvent ni entrer ni sortir de Bethléem, Hébron, Jénine, Jéricho, Kalkiliya, Naplouse, Toulkarem, et Ramallah. Dans la nuit, l'armée israélienne a instauré un dispositif de blocus. Huit villes de Cisjordanie coupées du monde, en riposte aux attaques de la veille : quatre israéliens (deux soldats et deux civils, dont une femme colon) ont été tués et huit autres blessés dans trois embuscades tendues par des Palestiniens, près de la colonie juive d'Ofra, au nord de Ramallah, et au barrage de Kissoufim, près de Gaza. Tous ont été tués par balles, alors qu'ils circulaient en voiture ou en autobus. C'est le bilan le plus lourd, côté israélien, depuis le début des affrontements le 28 septembre dernier.

Le ministre israélien des Communications, Binyamin Ben Eliezer, estime que «Yasser Arafat a adopté une nouvelle stratégie de guerre des routes». Admettant que la violence pourrait monter d'un cran, il prévient que «si cela va mal pour nous, notamment sur les routes, cela ira encore plus mal pour les Palestiniens».

«Les agresseurs seront punis».

Signe que la tension s'est séruesement accrue, le Premier ministre israélien Ehoud Barak a décidé d'avancer son retour des Etats-Unis, en renonçant à une escale à Londres, où il devait rencontrer son homologue britannique Tony Blair et le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan. Dès son arrivée en Israël, il devait participer à des consultations «urgentes» du cabinet de sécurité pour évaluer les mesures à prendre face à l'escalade de la violence. Ehoud Barak tient l'Autorité palestinienne de Yasser Arafat pour responsable directe des attaques «très graves» de lundi, l'accusant «d'encourager la violence et d'appeler au Jihad (guerre sainte) contre Israël. Les agresseurs et ceux qui les ont envoyé seront punis».

Dans les territoires palestiniens, on s'attend donc à des représailles de la part de l'armée israélienne, qui bombarde déjà régulièrement, depuis plusieurs jours, les grandes villes de Cisjordanie. «Il n'y a aucune restriction des activités opérationnelles de l'armée, affirme Ehoud Barak. Celle-ci prendra des mesures sévères contre ceux qui essaient d'attaquer des civils ou des soldats israéliens».

Cependant, le Premier ministre semble craindre que face aux embuscades meurtrières tendues par les Palestiniens, les colons juifs, fortement armés, ne soient tentés de répondre directement, enclenchant ainsi un engrenage qui pourrait devenir incontrôlable. Aussi Ehoud barak leur demande-t-il de «continuer à agir avec réserve, et permettre à l'armée et aux forces de sécurité de mener à bien leurs missions et agir contre la violence».



Article publié le 14/11/2000