Proche-Orient
Les populations poussent au durcissement
Depuis 48 heures, les incidents violents se multiplient, entre l'armée israélienne et les Palestiniens. Et dans chaque camp, la pression populaire se renforce en faveur d'une stratégie plus agressive.
La journée de lundi 13 novembre 2000, qui a vu quatre Israéliens (dont une femme colon) tués dans des embuscades, a marqué un tournant dans les hostilités israélo-palestiniennes. Les autorités israéliennes estiment que désormais, les Palestiniens ont adopté une nouvelle stratégie qualifiée de «guerre des routes», et destinée à empêcher colons et militaires de se déplacer librement. En réplique, le Premier ministre israélien Ehoud Barak a d'abord menacé de punir «les agresseurs et ceux qui les ont envoyé», avant d'ordonner l'arrestation en Cisjordanie, ce mercredi 15 novembre, d'une quinzaine de membres du Fatah, le mouvement de Yasser Arafat. Selon un ministre israélien, il s'agit de miliciens «responsables de tirs contre des civils et des militaires israéliens».
Les colons estiment, cependant, que la politique menée par le chef du gouvernement est trop laxiste, et qu'elle met leur sécurité en danger. Mardi 14 novembre, 2000 d'entre eux se sont rassemblés sur la place Zion, à Jérusalem, pour exiger que l'armée «puisse se battre» et réprimer l'Intifada. Les partis de droite, suivis par une bonne partie de l'opinion et de la presse, réclament également plus de fermeté dans la répression, comme le parti ultra-orthodoxe Shas, sans le soutien duquel Ehoud Barak tomberait à la Knesset. L'armée elle-même le demande. Selon le chef d'état-major, le général Shaul Mofaz, «des officiers préconisent des répliques beaucoup plus dures». Ces derniers tenteraient même «d'imposer aux responsables politiques ses vues sur la manière de mener les combats». Voilà donc le Premier ministre soumis à forte pression. Combien de temps parviendra-t-il à se cantonner à ce qu'un de ses proches appelle «une politique de retenue et de responsabilité» ?
«Dangereuse escalade du conflit»
D'autant qu'en face, les dirigeants palestiniens affrontent eux aussi une opinion de plus en plus déterminée. La révolte née le 28 septembre a fait plus de 200 morts côté palestinien, dont sept ce mercredi, date anniversaire de la proclamation symbolique d'un Etat palestinien en 1988. A cette occasion, le Fatah du président palestinien Yasser Arafat a exhorté les Palestiniens à «descendre dans les rues pour imposer la souveraineté du peuple palestinien». La tension est très vive, et de nombreuses manifestation étaient prévues dans tous les territoires, où devaient se dérouler les obsèques de trois «martyrs» tués la veille.
Pour éviter des dérapages sanglants, Yasser Arafat a, certes, tenté de calmer le jeu en ordonnant, dans la matinée, l'arrêt des tirs contre des cibles israéliennes. Mais quelques heures plus tard, une fusillade éclatait près de Ramallah, en Cisjordanie, laissant planer le doute sur le respect de ces consignes. Il faut dire que la population palestinienne est largement favorable à l'affrontement. Un sondage réalisé par l'université palestinienne de Bir Zeit révèle que 80 % des Palestiniens sont favorables à des attentats-suicide contre Israël. L'arrestation des quinze membres du Fatah risque d'envenimer les choses : le chef du mouvement en Cisjordanie, Marwan Barghouti, les qualifie de «dangereuse escalade» du conflit.
Les colons estiment, cependant, que la politique menée par le chef du gouvernement est trop laxiste, et qu'elle met leur sécurité en danger. Mardi 14 novembre, 2000 d'entre eux se sont rassemblés sur la place Zion, à Jérusalem, pour exiger que l'armée «puisse se battre» et réprimer l'Intifada. Les partis de droite, suivis par une bonne partie de l'opinion et de la presse, réclament également plus de fermeté dans la répression, comme le parti ultra-orthodoxe Shas, sans le soutien duquel Ehoud Barak tomberait à la Knesset. L'armée elle-même le demande. Selon le chef d'état-major, le général Shaul Mofaz, «des officiers préconisent des répliques beaucoup plus dures». Ces derniers tenteraient même «d'imposer aux responsables politiques ses vues sur la manière de mener les combats». Voilà donc le Premier ministre soumis à forte pression. Combien de temps parviendra-t-il à se cantonner à ce qu'un de ses proches appelle «une politique de retenue et de responsabilité» ?
«Dangereuse escalade du conflit»
D'autant qu'en face, les dirigeants palestiniens affrontent eux aussi une opinion de plus en plus déterminée. La révolte née le 28 septembre a fait plus de 200 morts côté palestinien, dont sept ce mercredi, date anniversaire de la proclamation symbolique d'un Etat palestinien en 1988. A cette occasion, le Fatah du président palestinien Yasser Arafat a exhorté les Palestiniens à «descendre dans les rues pour imposer la souveraineté du peuple palestinien». La tension est très vive, et de nombreuses manifestation étaient prévues dans tous les territoires, où devaient se dérouler les obsèques de trois «martyrs» tués la veille.
Pour éviter des dérapages sanglants, Yasser Arafat a, certes, tenté de calmer le jeu en ordonnant, dans la matinée, l'arrêt des tirs contre des cibles israéliennes. Mais quelques heures plus tard, une fusillade éclatait près de Ramallah, en Cisjordanie, laissant planer le doute sur le respect de ces consignes. Il faut dire que la population palestinienne est largement favorable à l'affrontement. Un sondage réalisé par l'université palestinienne de Bir Zeit révèle que 80 % des Palestiniens sont favorables à des attentats-suicide contre Israël. L'arrestation des quinze membres du Fatah risque d'envenimer les choses : le chef du mouvement en Cisjordanie, Marwan Barghouti, les qualifie de «dangereuse escalade» du conflit.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 14/11/2000