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Proche-Orient

La tentation des armes<br>

A Gaza, Yasser Arafat est apparu en public avec une arme à la main. Le signe de la tension grandissante qui règne dans les territoires palestiniens.
C'est une image que l'on n'avait pas vue depuis des années. Yasser Arafat tenant une arme. Le président de l'Autorité palestinienne, co-lauréat du prix Nobel de la paix, a pris l'habitude de laisser ses gardes du corps assurer sa protection. Mais ce lundi, de retour d'une visite dans le Golfe, Yasser Arafat explique à la presse qu'il a dû prendre lui-même une arme pendant que sa voiture effectuait le trajet entre l'aéroport et la ville de Gaza. « On m'a dit que la route était fermée par les colons et j'ai dû prendre ça », a expliqué le leader palestinien.

Yasser Arafat a également accusé l'armée israélienne d'avoir «commis un massacre (dimanche) dans le village de Hossan ». Selon des sources palestiniennes, 35 Palestiniens ont été blessés dans ce village au cours des heurts qui les ont opposés à un groupe de colons appuyés par l'armée israélienne. Par ailleurs, des hélicoptères israéliens ont tiré sur le camp de réfugiés d'Aida dans la zone autonome palestinienne de Bethléem faisant trois blessés.

La crainte d'un regain de tension

L'armée israélienne a ouvert un tronçon de route long de 4 km en plein territoire palestien. Cette violation des accord d'autonomie aboutit «à couper la bande de Gaza en trois», constate Yasser Arafat qui en appelle à la communauté internationale et demande à nouveau l'envoi d'observateurs internationaux sur le terrain.

En ce début de semaine, nombre d'observateurs redoutent un nouvel accès de violence d'autant que plusieurs mouvements palestiniens (dont les islamistes) appellent à une «escalade générale» du soulèvement vendredi et samedi à l'occasion de l'anniversaire de l'Intifada de 1987.

Au cours des dernières heures, Israël avait pourtant fait un geste de décrispation en acceptant la venue de la commission d'enquête internationale sur les violences au Proche-Orient. Au terme d'un entretien téléphonique entre Bill Clinton et le Premier ministre israélien Ehoud Barak, le chef du gouvernement de l'Etat hébreu a accepté le principe de sa venue sur place, mais aucune date n'a été fixée. «Des détails doivent encore être réglés avant que la commission (dirigée par l'ancien sénateur américain George Mitchell) ne puisse se rendre dans la région» a expliqué un porte-parole de la Maison Blanche.



par Philippe  Couve (avec AFP)

Article publié le 04/12/2000