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Etats-Unis

Colin Powell: le premier Noir à la tête de la diplomatie américaine

Le président-élu George W. Bush, qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain, a annoncé la nomination du général Colin Powell à la tête de la diplomatie américaine, faisant de lui le premier Noir à accéder à ce poste très important. Colin Powell succédera ainsi à Madeleine Albright, et deviendra le 65e secrétaire d'Etat américain.
C'est depuis son Texas d'adoption que George W. Bush a annoncé que c'est le général Colin Powell, 63 ans, ancien chef d'état-major interarmes pendant la guerre du Golfe, en 1991, sous la présidence de George Bush père, qui prendra la tête de la diplomatie américaine. Colin Powell est très respecté des Américains. Il est l'un des hommes les plus populaires des Etats-Unis depuis qu'il a mené la coalition anti-irakienne pendant la guerre du Golfe. Pour certains, cet ancien du Vietnam est l'incarnation du slogan «Conservateur avec du c£ur» sur lequel George W. Bush a fait sa campagne face à son rival Al Gore. Mais pour la majorité, il est surtout l'incarnation du rêve américain. Ce fils d'émigrés jamaïcains de la première génération, qui reçoit une éducation très stricte de parents modestes, choisit de gravir les échelons de la société américaine en s'engageant dans l'armée. Ascension impressionnante: il est nommé général à 42 ans et décroche ses quatre étoiles dix ans plus tard, en même temps que le titre de plus jeune chef d'état-major des armées dans l'administration Bush, puis dans celle de Bill Clinton, après avoir été conseiller de l'ancien président Ronald Reagan pour la sécurité nationale. Dans les esprits, il reste davantage un «général politique» qu'un général de terrain.

Une diplomatie musclée

Cette nomination, sans surprise, fut l'occasion pour George B. Bush, le successeur de Bill Clinton de définir les contours de ce qui devrait être la prochaine diplomatie américaine. George W. Bush s'est engagé à mettre en chantier une diplomatie musclée, orientée vers la défense de la démocratie et des valeurs américaines dans le monde. «Nous devons travailler étroitement avec nos alliés et amis en période de calme, pour que nous puissions travailler ensemble en période de crise», a t-il affirmé.

Pour George W. Bush, le Proche-Orient reste une préoccupation pour les Etats-Unis. A son sens, «la sécurité de l'Etat d'Israël reste la clé de la paix au Proche-Orient». De son côté, Colin Powell a brossé un bref tableau des problèmes auxquels l'Amérique risquait d'être confrontée. En matière de défense, il a annoncé son intention de rester «ferme» aux côtés des alliés de l'Amérique contre les nations qui poursuivent des programmes d'armes de destruction massive, et s'est dit partisan du «maintien de sanctions» contre l'Irak. Pour lui, Saddam Hussein «est à la tête d'un régime qui a échoué et qui ne sera plus là dans quelques années».

Enfin, après s'être prononcé en faveur du système national de défense antimissiles (NMD), et après avoir annoncé que l'une des priorités du président Bush sera un «examen» des déploiements de troupes américaines de part le monde, Colin Powell a affirmé «Nous travaillerons avec ceux des pays dans le monde qui se transforment, des pays comme la Chine et la Russie»à

Pierre Delmas (avec l'AFP



Article publié le 17/12/2000