Proche-Orient
Progrès dans les négociations de Washington
Négociateurs israéliens et palestiniens poursuivent leurs discussions à huis-clos à Washington. Bill Clinton a présenté les «paramètres» d'un accord acceptés par les deux parties.
A en croire le Washington Post, un haut responsable américain pourrait se rendre prochainement au Proche-Orient afin de préparer un sommet destiné à finaliser l'accord de paix israélo-palestinien. Le compte à rebours de la cérémonie est déjà connu : Bill Clinton devant céder le Bureau ovale à son successeur George W. Bush le 20 janvier, les négociateurs sont priés de se mettre d'accord avant le 10 janvier, à en croire les confidences rapportées par ces derniers.
Ce calendrier convient tout-à-fait à Ehoud Barak qui, pour sa part, doit affronter les électeurs le 6 février, face à Ariel Sharon. Dans l'état actuel des sondages, ce dernier l'emporterait haut la main face au premier ministre travailliste sortant. A moins que d'ici là, Barak puisse se prévaloir d'un accord israélo-palestinien garantissant un règlement définitif du conflit, et ouvrant la voie à une paix globale au Moyen Orient.
Certes, cette hypothèse n'assure pas le succès électoral et l'ancien premier ministre de droite Benyamin Netanyahou affirme que le peuple israélien «n'acceptera pas» un tel accord, il n'empêche que si elle se produisait, elle changerait significativement la donne pour le scrutin du 6 février.
C'est très certainement la conjugaison de tous ces facteurs qui explique les progrès enregistrés à Washington par les négociateurs israéliens et palestiniens. Même si l'on ignore les détails des discussions, il est certain que le nouveau climat de ces pourparlers est dû pour l'essentiel à un assouplissement considérable de la position israélienne par rapport aux positions adoptées par Ehoud Barak lors des négociations de Camp David II en juillet dernier.
Un vrai mandat de négociation
Les Palestiniens ont constaté que Shlomo Ben Ami, le ministre israélien des affaires étrangères, disposait d'un vrai mandat de négociation de la part d'Ehoud Barak. Compte tenu de la réticence du premier ministre israélien à déléguer, c'est un signe particulièrement encourageant. C'est ainsi que selon le quotidien israélien Haaretz, toujours très bien informé, Israël a accepté de négocier sur la base des frontières de juin 1967, avant la guerre des Six Jours, moyennant des rectifications et des échanges de territoires. On parle désormais d'une restitution par l'Etat hébreu de 95 % de la Cisjordanie, et surtout, la délégation israélienne a accepté de reconnaître la souveraineté de facto des Palestiniens sur l'Esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, en échange de la reconnaissance par les Palestiniens du «lien» d'Israël avec le Mont du Temple (le nom que donnent les juifs à ce même lieu). De même, Israël renoncerait à la souveraineté sur les quartier arabes dans la Vieille ville, mais conserverait la souveraineté sur le quartier juif et le Mur des Lamentations.
Restent bien sûr des questions non réglées, comme le fameux «droit au retour» des réfugiés palestiniens. Il faudra aussi, en cas d'accord, faire avaliser le texte par le cabinet israélien et par les principaux dirigeants palestiniens. Mais le moment de vérité approche, et à l'heure du choix, Barak et Arafat seront seuls face à eux-mêmes.
Ce calendrier convient tout-à-fait à Ehoud Barak qui, pour sa part, doit affronter les électeurs le 6 février, face à Ariel Sharon. Dans l'état actuel des sondages, ce dernier l'emporterait haut la main face au premier ministre travailliste sortant. A moins que d'ici là, Barak puisse se prévaloir d'un accord israélo-palestinien garantissant un règlement définitif du conflit, et ouvrant la voie à une paix globale au Moyen Orient.
Certes, cette hypothèse n'assure pas le succès électoral et l'ancien premier ministre de droite Benyamin Netanyahou affirme que le peuple israélien «n'acceptera pas» un tel accord, il n'empêche que si elle se produisait, elle changerait significativement la donne pour le scrutin du 6 février.
C'est très certainement la conjugaison de tous ces facteurs qui explique les progrès enregistrés à Washington par les négociateurs israéliens et palestiniens. Même si l'on ignore les détails des discussions, il est certain que le nouveau climat de ces pourparlers est dû pour l'essentiel à un assouplissement considérable de la position israélienne par rapport aux positions adoptées par Ehoud Barak lors des négociations de Camp David II en juillet dernier.
Un vrai mandat de négociation
Les Palestiniens ont constaté que Shlomo Ben Ami, le ministre israélien des affaires étrangères, disposait d'un vrai mandat de négociation de la part d'Ehoud Barak. Compte tenu de la réticence du premier ministre israélien à déléguer, c'est un signe particulièrement encourageant. C'est ainsi que selon le quotidien israélien Haaretz, toujours très bien informé, Israël a accepté de négocier sur la base des frontières de juin 1967, avant la guerre des Six Jours, moyennant des rectifications et des échanges de territoires. On parle désormais d'une restitution par l'Etat hébreu de 95 % de la Cisjordanie, et surtout, la délégation israélienne a accepté de reconnaître la souveraineté de facto des Palestiniens sur l'Esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, en échange de la reconnaissance par les Palestiniens du «lien» d'Israël avec le Mont du Temple (le nom que donnent les juifs à ce même lieu). De même, Israël renoncerait à la souveraineté sur les quartier arabes dans la Vieille ville, mais conserverait la souveraineté sur le quartier juif et le Mur des Lamentations.
Restent bien sûr des questions non réglées, comme le fameux «droit au retour» des réfugiés palestiniens. Il faudra aussi, en cas d'accord, faire avaliser le texte par le cabinet israélien et par les principaux dirigeants palestiniens. Mais le moment de vérité approche, et à l'heure du choix, Barak et Arafat seront seuls face à eux-mêmes.
par Olivier Da Lage
Article publié le 22/12/2000