Proche-Orient
Les propositions de Clinton en discussion
Israéliens et palestiniens, réunis à Washington pendant cinq jours, se sont quittés samedi sans parvenir à un accord. Mais ils ont promis de s'y efforcer avant la fin du mandat de Bill Clinton et de se prononcer rapidement sur les propositions de la Maison Blanche.
Bill Clinton ne bouderait à l'évidence pas la conclusion d'un accord entre Israël et les Palestiniens avant la fin de son mandat, le 20 janvier. Mais au terme de cinq jours de négociations ardues à Washington, le pari est loin d'être gagné. Après une rencontre de deux heures, samedi, avec le chef de la Maison Blanche, les deux chefs de délégations, l'Israélien Shlomo Ben Ami et le Palestinien Saeb Erakat, ont clairement exprimé leurs divergences, même si la porte n'est manifestement pas fermée entre les deux camps.
Côté israélien, le ministre des Affaires étrangères a parlé de «négociations très sérieuses et très encourageantes avec les palestiniens» et a estimé «qu'il y a place pour une poursuite des pourparlers», alors que le négociateur palestinien a insisté sur les «profondes divergences» entre les deux camps. Ce dernier a notamment évoqué le sort des réfugiés, de Jérusalem et des questions sécuritaires et territoriales.
Les «idées» de Bill Clinton
Consciente du chemin qui reste à parcourir, la Maison Blanche a donc estimé prématuré de prendre une décision, en particulier à propos de la la tenue d'un sommet sur le Proche Orient, avant que les parties n'annoncent leurs intentions et se prononcent sur les propositions faites par Bill Clinton, ces derniers jours.
L'offre en question n'était pas connue en détail ce dimanche matin. Mais selon un responsable de la délégation israélienne à Washington, les idées proposées par Bill Clinton sont proches de celles des Palestiniens, pour ce qui concerne l'avenir de Jérusalem-est et des frontières du futur Etat palestinien, et se rapprochent de celles des Israéliens, en ce qui concerne le droit au retour des 3,7 millions de réfugiés.
Les Palestiniens réclament la création d'un état, avec pour capitale la partie orientale de Jérusalem, ainsi que le retour d'Israël aux lignes du 4 juin 1967, avant la guerre des Six jours. Les Israéliens, de leur coté, entendent conserver dix pour cent des territoires conquis, arguant de questions de sécurité et de la présence de colons juifs dans les zones revendiquées par les palestiniens.
Si les israéliens excluent la reconnaissance d'un droit au retour, considéré comme non-négociable, le ministre de la Justice Yossi Beilin, une «colombe» du gouvernement travailliste, n'a pas écarté une division du pouvoir entre Israël et le futur Etat palestinien. «En fait, il ne s'agit pas d'une division dans la mesure où la soi-disant unification de la ville en 1967 (lors de la conquête israélienne de la partie orientale de Jérusalem) était artificielle», a-t-il déclaré à la radio publique israélienne.
En quittant Washington, les deux parties ont manifesté le souhait de parvenir à un compromis avant la fin du mandat de Bill Clinton. «Il y a une volonté de se rapprocher d'un accord-cadre sur le statut final des territoires», a estimé Gilad Sher, l'un des membres de la délégation israélienne. Saeb Erakat a souligné, pour sa part, que Yasser Arafat avait «clairement fait savoir qu'il souhaitait un accord sous la présidence de Clinton». Ehoud Barak, le premier ministre travailliste, et Yasser Arafat, le chef de l'Autorité palestinienne, doivent d'ailleurs donner mercredi leur réponse aux «idées» du président américain.
La pérennité d'un éventuel accord, dont certains craignent que le chef de la Maison Blanche n'accélère trop la conclusion pour quitter le pouvoir en beauté, serait toutefois largement conditionnée par le résultat des législatives israéliennes du 6 février prochain, selon Yossi Beilin. «Si par malheur nous perdons les élections, a-t-il averti, un accord qui aurait été conclu n'engagerait pas Israël, dans la mesure où il n'aurait pas été entériné par le Parlement.»
Côté israélien, le ministre des Affaires étrangères a parlé de «négociations très sérieuses et très encourageantes avec les palestiniens» et a estimé «qu'il y a place pour une poursuite des pourparlers», alors que le négociateur palestinien a insisté sur les «profondes divergences» entre les deux camps. Ce dernier a notamment évoqué le sort des réfugiés, de Jérusalem et des questions sécuritaires et territoriales.
Les «idées» de Bill Clinton
Consciente du chemin qui reste à parcourir, la Maison Blanche a donc estimé prématuré de prendre une décision, en particulier à propos de la la tenue d'un sommet sur le Proche Orient, avant que les parties n'annoncent leurs intentions et se prononcent sur les propositions faites par Bill Clinton, ces derniers jours.
L'offre en question n'était pas connue en détail ce dimanche matin. Mais selon un responsable de la délégation israélienne à Washington, les idées proposées par Bill Clinton sont proches de celles des Palestiniens, pour ce qui concerne l'avenir de Jérusalem-est et des frontières du futur Etat palestinien, et se rapprochent de celles des Israéliens, en ce qui concerne le droit au retour des 3,7 millions de réfugiés.
Les Palestiniens réclament la création d'un état, avec pour capitale la partie orientale de Jérusalem, ainsi que le retour d'Israël aux lignes du 4 juin 1967, avant la guerre des Six jours. Les Israéliens, de leur coté, entendent conserver dix pour cent des territoires conquis, arguant de questions de sécurité et de la présence de colons juifs dans les zones revendiquées par les palestiniens.
Si les israéliens excluent la reconnaissance d'un droit au retour, considéré comme non-négociable, le ministre de la Justice Yossi Beilin, une «colombe» du gouvernement travailliste, n'a pas écarté une division du pouvoir entre Israël et le futur Etat palestinien. «En fait, il ne s'agit pas d'une division dans la mesure où la soi-disant unification de la ville en 1967 (lors de la conquête israélienne de la partie orientale de Jérusalem) était artificielle», a-t-il déclaré à la radio publique israélienne.
En quittant Washington, les deux parties ont manifesté le souhait de parvenir à un compromis avant la fin du mandat de Bill Clinton. «Il y a une volonté de se rapprocher d'un accord-cadre sur le statut final des territoires», a estimé Gilad Sher, l'un des membres de la délégation israélienne. Saeb Erakat a souligné, pour sa part, que Yasser Arafat avait «clairement fait savoir qu'il souhaitait un accord sous la présidence de Clinton». Ehoud Barak, le premier ministre travailliste, et Yasser Arafat, le chef de l'Autorité palestinienne, doivent d'ailleurs donner mercredi leur réponse aux «idées» du président américain.
La pérennité d'un éventuel accord, dont certains craignent que le chef de la Maison Blanche n'accélère trop la conclusion pour quitter le pouvoir en beauté, serait toutefois largement conditionnée par le résultat des législatives israéliennes du 6 février prochain, selon Yossi Beilin. «Si par malheur nous perdons les élections, a-t-il averti, un accord qui aurait été conclu n'engagerait pas Israël, dans la mesure où il n'aurait pas été entériné par le Parlement.»
par Christophe Champin
Article publié le 24/12/2000