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Philippines

Manille, théâtre d'attentats meurtriers

Manille, la capitale des Philippines, a été touchée samedi par une série d'explosions qui a fait plus d'une dizaine de morts et près d'une centaine de blessés. Les attentats non revendiqués pour le moment, seraient l'£uvre de rebelles musulmans et de communistes.
Samedi, une série d'attentats presque simultanés a fait plus d'une dizaine de morts et près d'une centaine de blessés, à Manille. C'est la première fois que la capitale des Philippines est frappée par une vague d'attentats à la bombe aussi importants. Les explosions ont d'habitude surtout lieu dans le Sud du pays, théâtre d'une insurrection musulmane séparatiste.

La première bombe, la plus meurtrière, a explosé dans un wagon du métro aérien, faisant au moins neuf morts et une trentaine de blessés. Au même moment, une autre explosion avait lieu sous un autobus tuant une personne et endommageant les véhicules alentours. Une troisième, placée sous un banc, faisait une quinzaine de blessés et une dernière, placée à l'aéroport international de Manille blessait plusieurs personnes. Un policier serait même mort alors qu'il tentait de désamorcer une cinquième bombe, à proximité d'un hôtel de luxe du quartier d'affaires de Makati.

Peu après ces explosions, dans le hurlement des sirènes d'ambulances et de voitures de police, alors que des mouvements de panique étaient perceptibles dans toute la ville, Joseph Estrada, le Président philippin a tenu a lancé un appel au calme : «nous allons mobiliser toute la force de la loi pour mettre fin à cette violence» avant d'imputer ces attentats à des «lâches et des désespérés» aux motivations «politiques».

Les musulmans et les communistes fortement soupçonnés

Pour le moment, personne n'a revendiqué ces attentats, mais la police et l'armée soupçonnent les rebelles musulmans et leurs alliés communistes d'en être les auteurs. La rébellion musulmane et communiste constitue depuis des années un défi permanent à l'autorité du gouvernement philippin.

Le chef de la police de Manille, Edgardo Aglipay a jugé possible que ces attentats soient liés à l'arrestation, cette semaine, à Manille, du frère d'un dirigeant du groupe séparatiste Abou Sayyaf, «depuis nous sommes en alerte» a-t-il déclaré. Autre piste avancée par la police, celle des communistes qui pourraient être de mèche avec les musulmans. Un officier a rappelé que la Nouvelle armée du peuple, bras armé du parti communiste philippin, avait des liens avec le Front Moro de libération islamique (MILF), principal mouvement rebelle aux Philippines.

Les services de renseignements militaires estiment que ces deux groupes rebelles ont choisi de se lancer ensemble dans une campagne terroriste urbaine. En effet, les deux mouvements ont conclu une alliance «tactique» a reconnu, samedi, un porte-parole du MILF, qui nie cependant l'implication de son mouvement dans les attentats perpétrés.

Ces attentats sont intervenus alors que le climat de tension politique est très vif aux Philippines, depuis plusieurs semaines, en raison du procès en destitution pour corruption du Président Joseph Estrada.





par Clarisse  Vernhes

Article publié le 30/12/2000