Serbie
Tâche difficile pour Carla del Ponte
Dès son arrivée à Belgrade, Carla del Ponte, procureur du Tribunal pénal international a été reçue par le président yougoslave Vojislav Kostunica, mais rien n'a filtré de la rencontre. Une seule chose est certaine: la mission de Mme del Ponte ne sera pas aisée.
De notre correspondant à Belgrade
Lors de cette première visite à Belgrade d'un représentant du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), Carla del Ponte devait remettre au président Kostunica un mandat d'arrêt portant contre un ou plusieurs inculpés figurant sur la liste secrète du Tribunal international, en appelant les autorités yougoslaves à arrêter et déférer devant la juridiction internationale ces personnes dont le témoignage serait déterminant pour la suite des procès déjà engagés.
A ce stade, l'entourage de Mme del Ponte refuse d'apporter le moindre commentaire sur les premières réactions yougoslaves après cette rencontre. De nombreux inculpés résident encore librement en Serbie, notamment d'anciens ministres de Slobodan Milosevic, ainsi que le général Ratko Mladic, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, dont on suppose qu'il n'a pas quitté le pays. Le ministre fédéral de l'Intérieur, Zoran Zivkovic, a cependant déclaré lundi qu'il n'avait reçu aucun mandat d'arrêt du Tribunal international contre le général considéré, entre autres faits, comme un responsable direct des massacres de Srebrenica.
Carla del Ponte veut juger Milosevic à La Haye
Le sort de Slobodan Milosevic constitue bien sûr l'autre point chaud de la visite. Selon la militante des Droits de l'homme Natasa Kandic, qui s'est entretenue mardi après-midi avec Carla del Ponte, celle-ci aurait catégoriquement écarté l'hypothèse que l'ancien président puisse être jugé en Serbie. Selon Natasa Kandic, qui cite le procureur, « des discussions sur l'organisation d'un procès de M. Milosevic en Serbie sont impossibles, le TPIY ne peut pas accepter une dérogation, car des personnes inculpées, comme Mme Biljana Plavsic, ancienne présidente de la Repuplika Srpska, sont déjà à La Haye et ne vont pas comparaître devant des tribunaux nationaux ».
Le jour même de l'arrivée de Carla del Ponte, un groupe d'experts a tenu une conférence de presse sur les conséquences des bombardements de l'OTAN, et l'utilisation de munitions à uranium appauvri. Selon l'avocat belgradois Slobodan Sisic, qui a également rencontré Mme Del Ponte, celle-ci aurait affirmé que «la question de la responsabilité des bombardements de l'OTAN n'était pas un dossier clos et pouvait encore être examinée». Slobodan Sisic défend des familles des victimes du bombardement de l'immeuble de la Radiotélévision de Serbie (RTS), et il aurait apporté à Mme del Ponte des preuves confirmant que Slobodan Milosevic était au courant de l'imminence de ce bombardement, et que les autorités yougoslaves auraient délibérément appelé les journalistes et les techniciens à demeurer sur les lieux, afin de multiplier le nombre de victimes, dans le but de mettre l'OTAN en position délicate. Le «dossier RTS» pourrait donc, au final, accabler lui aussi l'ancien président.
Le Parti socialiste de Serbie, la formation toujours présidée par Slobodan Milosevic a dénoncé la visite de Mme del Ponte, et quelques groupes « patriotiques » ont appelé à des rassemblements de protestation, estimant que la place du «héros» Milosevic était dans «les chansons de geste serbes et non pas dans les cachots de La Haye». La population n'a guère répondu à ces appels à la mobilisation, mais la télévision d'Etat répétait, mardi soir, que la souveraineté de l'Etat yougoslave devait l'emporter sur les exigences du Tribunal international. Carla del Ponte semble en tout cas se heurter à une intransigeance plus grande que prévue des autorités yougoslaves.
Lors de cette première visite à Belgrade d'un représentant du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), Carla del Ponte devait remettre au président Kostunica un mandat d'arrêt portant contre un ou plusieurs inculpés figurant sur la liste secrète du Tribunal international, en appelant les autorités yougoslaves à arrêter et déférer devant la juridiction internationale ces personnes dont le témoignage serait déterminant pour la suite des procès déjà engagés.
A ce stade, l'entourage de Mme del Ponte refuse d'apporter le moindre commentaire sur les premières réactions yougoslaves après cette rencontre. De nombreux inculpés résident encore librement en Serbie, notamment d'anciens ministres de Slobodan Milosevic, ainsi que le général Ratko Mladic, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, dont on suppose qu'il n'a pas quitté le pays. Le ministre fédéral de l'Intérieur, Zoran Zivkovic, a cependant déclaré lundi qu'il n'avait reçu aucun mandat d'arrêt du Tribunal international contre le général considéré, entre autres faits, comme un responsable direct des massacres de Srebrenica.
Carla del Ponte veut juger Milosevic à La Haye
Le sort de Slobodan Milosevic constitue bien sûr l'autre point chaud de la visite. Selon la militante des Droits de l'homme Natasa Kandic, qui s'est entretenue mardi après-midi avec Carla del Ponte, celle-ci aurait catégoriquement écarté l'hypothèse que l'ancien président puisse être jugé en Serbie. Selon Natasa Kandic, qui cite le procureur, « des discussions sur l'organisation d'un procès de M. Milosevic en Serbie sont impossibles, le TPIY ne peut pas accepter une dérogation, car des personnes inculpées, comme Mme Biljana Plavsic, ancienne présidente de la Repuplika Srpska, sont déjà à La Haye et ne vont pas comparaître devant des tribunaux nationaux ».
Le jour même de l'arrivée de Carla del Ponte, un groupe d'experts a tenu une conférence de presse sur les conséquences des bombardements de l'OTAN, et l'utilisation de munitions à uranium appauvri. Selon l'avocat belgradois Slobodan Sisic, qui a également rencontré Mme Del Ponte, celle-ci aurait affirmé que «la question de la responsabilité des bombardements de l'OTAN n'était pas un dossier clos et pouvait encore être examinée». Slobodan Sisic défend des familles des victimes du bombardement de l'immeuble de la Radiotélévision de Serbie (RTS), et il aurait apporté à Mme del Ponte des preuves confirmant que Slobodan Milosevic était au courant de l'imminence de ce bombardement, et que les autorités yougoslaves auraient délibérément appelé les journalistes et les techniciens à demeurer sur les lieux, afin de multiplier le nombre de victimes, dans le but de mettre l'OTAN en position délicate. Le «dossier RTS» pourrait donc, au final, accabler lui aussi l'ancien président.
Le Parti socialiste de Serbie, la formation toujours présidée par Slobodan Milosevic a dénoncé la visite de Mme del Ponte, et quelques groupes « patriotiques » ont appelé à des rassemblements de protestation, estimant que la place du «héros» Milosevic était dans «les chansons de geste serbes et non pas dans les cachots de La Haye». La population n'a guère répondu à ces appels à la mobilisation, mais la télévision d'Etat répétait, mardi soir, que la souveraineté de l'Etat yougoslave devait l'emporter sur les exigences du Tribunal international. Carla del Ponte semble en tout cas se heurter à une intransigeance plus grande que prévue des autorités yougoslaves.
par A Belgrade, Jean-Arnault Dérens
Article publié le 24/01/2001