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Robots

Le robot, meilleur ami de l'homme

Les humains sont-ils obsolètes? De nombreux projets de recherche rattachés à l'intelligence artificielle s'intéressent, à l'heure actuelle, à ce que les spécialistes appellent «le robot compagnon». Des machines conçues pour développer une relation affective avec leur propriétaire.
Il jappe, il voit, il gambade, il réagit aux caresses, il renifle. Vous avez envie d'un chien mais vous n'avez pas envie de vous lever tôt le dimanche pour le sortir. Alors Sony a pensé à vous. Voici Aibo: le premier robot-chien. Programmé pour réagir en fonction de ce qu'il perçoit, Aibo est un robot d'un genre nouveau qui peut simuler des humeurs selon l'attention que vous lui portez. Aibo n'est pas un robot-esclave avec des tâches à accomplir, c'est une créature au comportement complexe dont il va falloir s'occuper, une créature qui est là pour exprimer des besoins, mais qui en tant que tel, ne sert à rien. Commercialisé exclusivement sur l'Internet au prix de 15 000 francs, il s'est vendu près de 45 000 exemplaires d'Aibo à travers le monde. Le robot compagnon semble donc promis à un bel avenir. Le jeune public japonais et américain en raffole. Ce courant a commencé avec les fameux Tamagoshi, s'est poursuivi avec les peluches Furby, bourrées de circuits intégrés et de puces, et continuent avec Aibo et autres Mummy Lovies.

Aibo, cybertoutou

Prochaine étape pour ces robots : franchir la barrière du langage pour passer dans le monde des humains. C'est ce à quoi travaille Frédéric Kaplan, chercheur au laboratoire parisien de Sony. Car si Aibo a été conçu par le Japonais Toshitada Doi, l'élaboration de son système d'intelligence artificielle revient à une équipe de chercheurs français. Pour Frédéric Kaplan, Aibo est avant tout un très bon candidat pour les recherches en matière de communication langagière. Le dernier prototype d'Aibo apprend à la manière d'un enfant. Il ne gave pas son cerveau en y stockant de l'information, mais apprend de lui-même en interagissant avec son environnement comme l'explique son maître: «Les jeux de langage auxquels participe ce prototype de recherche sont très simples, essayer de désigner des objets, puis élaborer un dialogue avec des questions et des réponses. Il parle et réagit aux ordres de son maître. L'étape suivante, c'est de lui faire acquérir davantage de vocabulaire et quelques bases de grammaire.»

Le propriétaire de l'Aibo pourra bientôt décider les mots qu'il veut que son robot produise. A quand des robots dotés d'un certain niveau de conscience. Les grands constructeurs électroniques y travaillent. Il semble aujourd'hui exister dans les laboratoires une dynamique extraordinaire autour de la robotique de divertissement. Sony a également développé le robot SDR-3X de forme humanoïde capable de marcher, de danser. Un jeune chercheur Erwann Lavarec de la société Wany va commercialiser prochainement auprès du grand public son robot évolutif: Pekee. La sortie de Pekee fait déjà figure d'événement. Car dans le futur proche, la tendance c'est le robot de loisir qui joue et communique mais peut également effectuer des tâches domestiques. Pekee peut, par exemple, surveiller les enfants ou arroser les plantes. Dans le même ordre d'idées, le robot R100 conçu par NEC, le géant électronique nippon, peut, lui, tenir une conversation ou -plus utile- programmer la machine à laver ou allumer la télévision. Et à terme devenir le cerveau du foyer. Un peu comme l'ordinateur central HAL de 2001, l'odyssée de l'espace.



par Myriam  Berber

Article publié le 25/01/2001