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Mondialisation

Davos : un plan Marshall pour l'Afrique<br>

Le président sud-africain Thabo Mbeki a choisi Davos pour présenter à des dirigeants politiques et économiques du monde entier un plan de redressement de l'Afrique qualifié de «Plan Marshall» africain. Il est destiné à lutter contre les conflits, la pauvreté et la maladie à travers le continent.
Le plan ambitieux préparé avec l'aide des présidents Olusegun Obasanjo du Nigeria et Abdelaziz Bouteflika d'Algérie, intitulé «Programme du millénaire pour la renaissance africaine», a pour objectif d'élaborer des réponses africaines aux défis communs, avec l'appui de la communauté internationale. «En tant qu'Africains nous devons décider d'aller de l'avant mais nous avons besoin du soutien de la communauté internationale»,a-t-il déclaré à Davos où, avec trois autres chefs d'Etat africains, le nigérian Obasanjo, le tanzanien Benjamin William Mkapa et le sénégalais Abdoulaye Wade, il a plaidé contre la marginalisation de l'Afrique.

Cet appel commun a toutefois été nuancé par le président Wade pour lequel les Africains n'ont pas besoin d'un Plan Marshall, tel celui qui a permis la reconstruction de l'Europe avec l'aide américaine après la deuxième guerre mondiale, mais de quelque chose de nouveau. Il a en revanche réclamé la tenue d'un sommet spécial des Nations-unies sur une nouvelle stratégie en matière d'infrastructures et d'éducation afin que l'Afrique puisse participer au commerce mondial où sa part ne dépasse pas 1%.

Par les Africains, pour les Africains

Pour le président nigérian Obasanjo, le programme de redressement doit être perçu comme «un plan élaboré par les Africains pour les peuples d'Afrique» et non par d'autres comme cela a été le cas dans le passé. Le «Programme du millénaire» dont le coût n'a pas encore été évalué précisément est toujours en préparation. Il devrait être prêt en mai et présenté ensuite au sommet annuel de l'OUA qui avait déjà donné un premier feu vert à ce projet.

Le dirigeant sud-africain qui se veut le porte-parole de l'Afrique auprès du monde industrialisé, y compris pour l'allègement du fardeau de la dette, a affirmé que le principe de base du programme n'était pas davantage d'aide mais plus d'investissements. Dans un document distribué au Forum économique mondial, Thabo Mbeki a indiqué que le programme constituait un engagement ferme des dirigeants africains en faveur d'un développement durable de leur continent. Les priorités en sont la paix, la stabilité et la gouvernance démocratique, le développement des ressources humaines et d'une stratégie industrielle, des investissements accrus dans les secteurs de la technologie de l'information et des communications ainsi que le développement des infrastructures de transport et d'énergie.

Ce programme sera ouvert à tous les pays du continent et non seulement à l'Afrique subsaharienne, laissant entendre que ceux qui ont des gouvernements militaires en seront exclus. Pour lui, le moment est bien choisi de lancer un tel plan en raison des progrès de la démocratie dans les pays africains. Le président sud-africain tout comme son homologue tanzanien met aussi l'accent sur la lutte contre la corruption et pour une plus grande transparence.



par Marie  Joannidis

Article publié le 29/01/2001