Côte d''Ivoire
Abidjan doit encore convaincre
Le premier ministre ivoirien revient les mains vides de sa tournée européenne. Accueilli avec une certaine méfiance à Bruxelles, en raison de la situation des droits de l'homme dans son pays, Pascal Affi N'Guessan n'aura finalement rencontré officiellement aucun haut responsable politique française et n'a pas obtenu de Paris le soutien financier attendu.
En entamant sa première tournée européenne, Pascal Affi N'Guessan ne s'attendait sans doute pas à un accueil très enthousiaste à Bruxelles. Et de fait, l'Union européenne réserve pour l'instant la reprise de son aide financière avec la Côte d'Ivoire, pour cause de mauvais bilan en matière de droits de l'homme. Le conseil des ministres de l'UE, qui a reçu le premier ministre ivoirien jeudi dernier, a donné un délai de trois mois avant toute décision sur un redémarrage de sa coopération. La position attentiste de l'Union européenne n'est qu'une demi surprise. La convention de Cotonou, qui régit les relations entre l'UE et les états ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), prévoit une période de consultations au cas où l'un de ses membres ne se conformerait pas à ses obligations en matière de droits de l'homme et de démocratie. En outre, Bruxelles entend s'en tenir au principe selon lequel toute reprise de l'aide dépend de l'issue des négociations entre Abidjan et les institutions financières internationales, qui devraient démarrer dans les prochaines semaines.
Accueil réservé à Paris
Plus étonnant est l'accueil réservé au premier ministre ivoirien à Paris, deuxième étape de son séjour européen. Ce dernier n'aura rencontré aucun haut responsable français. Pas de contacts officiels avec son homologue Lionel Jospin. De son côté, le ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine «ne pouvait le recevoir» et le ministre délégué à la Coopération, Charles Josselin, «n'était pas là», explique-t-on au Quai d'Orsay. Le premier ministre ivoirien a cependant été reçu vendredi par le secrétaire général de l'Elysée, Dominique de Villepin, et, au cours de l'entretien, le président Chirac est «venu le saluer».
La délégation ivoirienne a rencontré le directeur général de l'Agence française de développement (AFD), Antoine Pouillieute, la direction du Trésor et le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, François Huwart. Bref, la visite du premier ministre ivoirien s'avère finalement essentiellement technique, alors que la composition de la délégation ivoirienne, dont faisait partie le ministre des Affaires étrangères Abou Dramane Sangaré, indiquait qu'Abidjan entendait aussi lui donner un ton politique.
Côté ivoirien, on refuse d'y voir un camouflet ou une reculade de Paris, après le soutien appuyé apporté par le président français à Laurent Gbagbo, lors du sommet France-Afrique, mi-janvier. «Les Ivoiriens ont l'appui inconditionnel de la France, a déclaré vendredi le premier ministre ivoirien, au cours d'une conférence de presse. Depuis Yaoundé, Jacques Chirac a annoncé qu'elle est prête à nous aider. Il nous appartient maintenant de faire de propositions concrètes.»
La France a en fait opté pour la prudence. Si Paris a annoncé ce mercredi la signature prochaine de quatre conventions de financement d'un montant total de 51 Millions de FF (7,5 Millions d'Euros), elles ne concernent en fait que des actions suspendues après le coup d'Etat du 24 décembre 1999, et sont bien éloignées de l'aide financière massive que la Côte d'Ivoire attend. Pour le reste, la France s'aligne en effet sur l'Union européenne. La reprise effective des relations financières avec Abidjan «passe par la conclusion d'un accord global avec le FMI, a d'ailleurs précisé le porte-parole du Quai d'Orsay, le 15 février. C'est dans ce contexte que la France pourra elle-même contribuer au soutien de l'économie ivoirienne.» Dans l'intervalle, François Huwart l'a annoncé, la Côte d'Ivoire bénéficiera toutefois du concours technique de Paris dans ses négociations avec les institutions financières internationales.
Accueil réservé à Paris
Plus étonnant est l'accueil réservé au premier ministre ivoirien à Paris, deuxième étape de son séjour européen. Ce dernier n'aura rencontré aucun haut responsable français. Pas de contacts officiels avec son homologue Lionel Jospin. De son côté, le ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine «ne pouvait le recevoir» et le ministre délégué à la Coopération, Charles Josselin, «n'était pas là», explique-t-on au Quai d'Orsay. Le premier ministre ivoirien a cependant été reçu vendredi par le secrétaire général de l'Elysée, Dominique de Villepin, et, au cours de l'entretien, le président Chirac est «venu le saluer».
La délégation ivoirienne a rencontré le directeur général de l'Agence française de développement (AFD), Antoine Pouillieute, la direction du Trésor et le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, François Huwart. Bref, la visite du premier ministre ivoirien s'avère finalement essentiellement technique, alors que la composition de la délégation ivoirienne, dont faisait partie le ministre des Affaires étrangères Abou Dramane Sangaré, indiquait qu'Abidjan entendait aussi lui donner un ton politique.
Côté ivoirien, on refuse d'y voir un camouflet ou une reculade de Paris, après le soutien appuyé apporté par le président français à Laurent Gbagbo, lors du sommet France-Afrique, mi-janvier. «Les Ivoiriens ont l'appui inconditionnel de la France, a déclaré vendredi le premier ministre ivoirien, au cours d'une conférence de presse. Depuis Yaoundé, Jacques Chirac a annoncé qu'elle est prête à nous aider. Il nous appartient maintenant de faire de propositions concrètes.»
La France a en fait opté pour la prudence. Si Paris a annoncé ce mercredi la signature prochaine de quatre conventions de financement d'un montant total de 51 Millions de FF (7,5 Millions d'Euros), elles ne concernent en fait que des actions suspendues après le coup d'Etat du 24 décembre 1999, et sont bien éloignées de l'aide financière massive que la Côte d'Ivoire attend. Pour le reste, la France s'aligne en effet sur l'Union européenne. La reprise effective des relations financières avec Abidjan «passe par la conclusion d'un accord global avec le FMI, a d'ailleurs précisé le porte-parole du Quai d'Orsay, le 15 février. C'est dans ce contexte que la France pourra elle-même contribuer au soutien de l'économie ivoirienne.» Dans l'intervalle, François Huwart l'a annoncé, la Côte d'Ivoire bénéficiera toutefois du concours technique de Paris dans ses négociations avec les institutions financières internationales.
par Christophe Champin
Article publié le 21/02/2001