Côte d''Ivoire
Paris-Abidjan : la normalisation
La France a annoncé mercredi 31 janvier la reprise partielle de sa coopération avec la Côte d'Ivoire. Une décision qui confirme le soutien appuyé de Paris au président Laurent Gbagbo, lors du dernier sommet Afrique-France de Yaoundé, alors que la situation politique et économique de son pays inquiète toujours certains voisins.
Les relations franco-ivoiriennes reviennent à la normale. L'ambassadeur de France à Abidjan, Francis Lott, l'a annoncé : Paris redémarre la part de sa coopération suspendue après le coup d'Etat du 24 décembre 1999. En clair, «tout est repris» sauf dans les domaines militaire et policier, pour lesquels la France réserve sa décision. Les assistants techniques d'une dizaine de ministères ivoiriens, qui avaient quitté le pays après le putsch de Noël, sont de retour et l'un d'entre eux sera affecté auprès de la toute nouvelle ministre délégué chargée de la Lutte contre le sida, Assana Sangaré. «Nous relançons les concertations pour des projets qui avaient été gelés dans les domaines de santé, de l'agriculture et de l'enseignement supérieur, portant sur près de 5 milliards de FCFA», a précisé l'ambassadeur de France, qui y voit une première étape dans la réflexion menée à Paris sur la reprise de coopération entre les deux pays.
Il s'agit d'une victoire pour Laurent Gbagbo et son gouvernement. Mais elle était prévisible après le soutien appuyé dont il avait bénéficié lors du sommet Afrique-France de Yaoundé du 17 au 19 janvier dernier. Le chef de l'Etat ivoirien avait rencontré Jacques Chirac pour la première fois et avait eu de longs entretiens avec Hubert Védrine et Charles Josselin, les ministres français des Affaires étrangères et de la Coopération. «Comme la Côte d'Ivoire traverse une période difficile, personne n'a intérêt à son affaiblissement et à sa déstabilisation», avait expliqué le président français, en précisant que la France apporterait «son soutien aux autorités constituées» du pays.
Bouffée d'oxygène
La reprise de la coopération française apporte une bouffée d'oxygène à un chef de l'Etat qui peine à s'imposer en Afrique de l'ouest. La tension politique et la poussée xénophobe, qui a entraîné le départ d'un grand nombre d'étrangers de Côte d'Ivoire, est très mal perçue dans la région. Mais Abidjan a surtout un besoin urgent de liquidités. «Le chef de l'ex-junte, Robert Gueï, a littéralement vidé les caisses et le gouvernement risque pour la première fois d'être dans l'incapacité de payer ses fonctionnaires», confiait récemment un responsable français. Sur ce plan, la décision de Paris tombe à point nommé, alors que le gouvernement ivoirien doit entamer prochainement des concertations avec les institutions financières internationales et l'Union européenne. En outre, la situation politique et économique inquiète les investisseurs dont beaucoup considèrent désormais la Côte d'Ivoire comme un pays à risque.
La position française confirme en tous cas les orientations prises dès le lendemain de l'élection présidentielle du 22 octobre 2000. Le gouvernement français avait été le premier à reconnaître la victoire de l'actuel chef de l'Etat contre le chef de l'ex-junte Robert Gueï. Lors de son passage à Abidjan à la mi-novembre, Charles Josselin avait déjà envisagé une reprise de l'aide, conditionnée au bon déroulement du scrutin législatif. Après l'exclusion d'Alassane Ouattara de la course à la députation, puis le boycott de son parti, Paris s'est donné un temps de réflexion. Mais la crainte d'une déstabilisation d'un pays clé de la région a visiblement emporté ses hésitations.
Il s'agit d'une victoire pour Laurent Gbagbo et son gouvernement. Mais elle était prévisible après le soutien appuyé dont il avait bénéficié lors du sommet Afrique-France de Yaoundé du 17 au 19 janvier dernier. Le chef de l'Etat ivoirien avait rencontré Jacques Chirac pour la première fois et avait eu de longs entretiens avec Hubert Védrine et Charles Josselin, les ministres français des Affaires étrangères et de la Coopération. «Comme la Côte d'Ivoire traverse une période difficile, personne n'a intérêt à son affaiblissement et à sa déstabilisation», avait expliqué le président français, en précisant que la France apporterait «son soutien aux autorités constituées» du pays.
Bouffée d'oxygène
La reprise de la coopération française apporte une bouffée d'oxygène à un chef de l'Etat qui peine à s'imposer en Afrique de l'ouest. La tension politique et la poussée xénophobe, qui a entraîné le départ d'un grand nombre d'étrangers de Côte d'Ivoire, est très mal perçue dans la région. Mais Abidjan a surtout un besoin urgent de liquidités. «Le chef de l'ex-junte, Robert Gueï, a littéralement vidé les caisses et le gouvernement risque pour la première fois d'être dans l'incapacité de payer ses fonctionnaires», confiait récemment un responsable français. Sur ce plan, la décision de Paris tombe à point nommé, alors que le gouvernement ivoirien doit entamer prochainement des concertations avec les institutions financières internationales et l'Union européenne. En outre, la situation politique et économique inquiète les investisseurs dont beaucoup considèrent désormais la Côte d'Ivoire comme un pays à risque.
La position française confirme en tous cas les orientations prises dès le lendemain de l'élection présidentielle du 22 octobre 2000. Le gouvernement français avait été le premier à reconnaître la victoire de l'actuel chef de l'Etat contre le chef de l'ex-junte Robert Gueï. Lors de son passage à Abidjan à la mi-novembre, Charles Josselin avait déjà envisagé une reprise de l'aide, conditionnée au bon déroulement du scrutin législatif. Après l'exclusion d'Alassane Ouattara de la course à la députation, puis le boycott de son parti, Paris s'est donné un temps de réflexion. Mais la crainte d'une déstabilisation d'un pays clé de la région a visiblement emporté ses hésitations.
par Christophe Champin
Article publié le 01/02/2001