Côte d''Ivoire
Une Assemblée très éclatée
Selon les chiffres officiels publiés par le Commission nationale électorale, le PDCI est arrivé en tête des élections partielles de dimanche, avec 15 élus (sur 24 sièges à pourvoir), contre 5 « indépendants » et 4 pour le RDR d'Alassane Ouattara, qui avait pourtant appelé au « boycott pacifique ».
Les législatives partielles de dimanche 14 janvier ont été marquées par une forte abstention, mais elles ont permis au PDCI de remporter 15 autres sièges de députés, dans le nord du pays, où le scrutin n'avait pu se tenir à cause du boycottage lancé par le RDR d'Alassane Ouattara. Le parti de feu Houphouët-Boigny compte désormais 94 députés sur un total de 225, contre 96 au FPI du président Laurent Gbagbo, qui n'en a remporté aucun dans le «fief nordiste » de Ouattara. Mais aucun parti politique ne disposera de la majorité absolue à la prochaine Assemblé nationale ivoirienne : des alliances seront donc nécessaires, alors qu'un nouveau parti devrait faire son apparition, dans les prochains jours.
Ce parti devrait regrouper de nombreux élus « indépendants », pour la plupart des anciens membres du PDCI qui ont basculé en faveur du général Robert Gueï au lendemain du putsch de Noël 1999. Leur porte-parole, Mme Boni-Claverie, ancienne collaboratrice du chef de l'ex-junte, mais aussi ancien ministre de la Communication sous le président déchu Henri Konan Bédié, a précisé que ce parti se situera clairement au centre-droit. Elle a démenti qu'il soit destiné à permettre à Robert Gueï - qui vit toujours dans une sorte de semi-clandestinité, entouré d'une importante garde personnelle - de revenir au pourvoir. « Nous ne cherchons pas à mettre qui que ce soit sur un piédestal », a-t-elle précisé.
Ce parti - dont le nom n'a pas encore été choisi - devrait comprendre une cinquantaire de cadres du PDCI et « treize députés indépendants ». Ceux-ci « se sont mis ensemble pour une nouvelle idéologie et une nouvelle philosophie politique », a ajouté Mme Boni-Claverie. Ils avaient tous été qualifiés de « traîtres, Judas et Brutus » par des militants de l'ancien parti unique lorsqu'ils avaient formellement rallié Robert Gueï.
L'« implosion » du RDR continue
Mais les élections partielles de dimanche ont aussi permis de mettre en avant une autre donnée quelque peu paradoxale. Le parti d'Alassane Ouattara, qui a constamment choisi le boycott des différents scrutins - en raison de l'exclusion de son président des présidentielles et des législatives - a néanmoins remporté quatre sièges, lors des partielles organisées exclusivement dans son fief traditionnel. Ce qui confirme que de nombreux cadres du RDR sont plus que jamais désireux de prendre leurs distances vis-à-vis du prédident-fondateur (qui séjourne toujours en France). Les quatre députés élus dimanche dans le nord pour le compte du RDR risquent, bien entendu, d'être exclus, mais cette mesure n'avait toujours pas été annoncée au lendemain du scrutin.
Lors des législatives de décembre dernier une véritable « implosion » du RDR avait vu le jour et de nombreuses critiques avaient été formulées à l'encontre d'Alassane Ouattara. L'avenir politique de celui-ci semble désormais bien compromis, surtout à cause de la campagne qui s'est développée contre cet ancien premier ministre d'Houphouët-Boigny, dont la nationalité a été qualifiée de « douteuse » par la Cour suprême ivoirienne. A vrai dire, la circonscription de Kong - où Ouattara comptait se présenter - n'a toujours pas désigné ses deux députés. Mais on voit mal comment il pourrait finalement siéger à lµAssemblée nationale, alors qu'il n'a jamais affronté le verdict des urnes, depuis les législatives de 1995, lorsque le RDR avait remporté environ 12% des suffrages.
Privé de majorité absolue le président Laurent Gbagbo a la possibilité de s'allier au Parti du Travail (PIT, quatre sièges) du professeur Francis Wodié. Parallèlement, il est confronté à une opposition plutôt atypique : d'un côté le PDCI de Laurent Dona Fologo (94 députés) qui participe toujours au gouvernement, et de l'autre des « indépendants » qui commencent à peine à se structurer. Alors que les cinq députés élus sur les listes du RDR semblent promis à l'exclusion.
« Je suis un homme serein. Le Front populaire ivoirien reste le premier parti au Parlement. La majorité se jouera avec les indépendants », a tenu a déclarer lundi soir Laurent Gbagbo, en voyage officiel au Gabon. Autant dire que les « grandes man£uvres » parlementaires ivoiriennes vont bientôt commencer.
Ce parti devrait regrouper de nombreux élus « indépendants », pour la plupart des anciens membres du PDCI qui ont basculé en faveur du général Robert Gueï au lendemain du putsch de Noël 1999. Leur porte-parole, Mme Boni-Claverie, ancienne collaboratrice du chef de l'ex-junte, mais aussi ancien ministre de la Communication sous le président déchu Henri Konan Bédié, a précisé que ce parti se situera clairement au centre-droit. Elle a démenti qu'il soit destiné à permettre à Robert Gueï - qui vit toujours dans une sorte de semi-clandestinité, entouré d'une importante garde personnelle - de revenir au pourvoir. « Nous ne cherchons pas à mettre qui que ce soit sur un piédestal », a-t-elle précisé.
Ce parti - dont le nom n'a pas encore été choisi - devrait comprendre une cinquantaire de cadres du PDCI et « treize députés indépendants ». Ceux-ci « se sont mis ensemble pour une nouvelle idéologie et une nouvelle philosophie politique », a ajouté Mme Boni-Claverie. Ils avaient tous été qualifiés de « traîtres, Judas et Brutus » par des militants de l'ancien parti unique lorsqu'ils avaient formellement rallié Robert Gueï.
L'« implosion » du RDR continue
Mais les élections partielles de dimanche ont aussi permis de mettre en avant une autre donnée quelque peu paradoxale. Le parti d'Alassane Ouattara, qui a constamment choisi le boycott des différents scrutins - en raison de l'exclusion de son président des présidentielles et des législatives - a néanmoins remporté quatre sièges, lors des partielles organisées exclusivement dans son fief traditionnel. Ce qui confirme que de nombreux cadres du RDR sont plus que jamais désireux de prendre leurs distances vis-à-vis du prédident-fondateur (qui séjourne toujours en France). Les quatre députés élus dimanche dans le nord pour le compte du RDR risquent, bien entendu, d'être exclus, mais cette mesure n'avait toujours pas été annoncée au lendemain du scrutin.
Lors des législatives de décembre dernier une véritable « implosion » du RDR avait vu le jour et de nombreuses critiques avaient été formulées à l'encontre d'Alassane Ouattara. L'avenir politique de celui-ci semble désormais bien compromis, surtout à cause de la campagne qui s'est développée contre cet ancien premier ministre d'Houphouët-Boigny, dont la nationalité a été qualifiée de « douteuse » par la Cour suprême ivoirienne. A vrai dire, la circonscription de Kong - où Ouattara comptait se présenter - n'a toujours pas désigné ses deux députés. Mais on voit mal comment il pourrait finalement siéger à lµAssemblée nationale, alors qu'il n'a jamais affronté le verdict des urnes, depuis les législatives de 1995, lorsque le RDR avait remporté environ 12% des suffrages.
Privé de majorité absolue le président Laurent Gbagbo a la possibilité de s'allier au Parti du Travail (PIT, quatre sièges) du professeur Francis Wodié. Parallèlement, il est confronté à une opposition plutôt atypique : d'un côté le PDCI de Laurent Dona Fologo (94 députés) qui participe toujours au gouvernement, et de l'autre des « indépendants » qui commencent à peine à se structurer. Alors que les cinq députés élus sur les listes du RDR semblent promis à l'exclusion.
« Je suis un homme serein. Le Front populaire ivoirien reste le premier parti au Parlement. La majorité se jouera avec les indépendants », a tenu a déclarer lundi soir Laurent Gbagbo, en voyage officiel au Gabon. Autant dire que les « grandes man£uvres » parlementaires ivoiriennes vont bientôt commencer.
par Elio Comarin
Article publié le 15/01/2001