Côte d''Ivoire
A chaque week-end son putsch ?
Une nouvelle tentative de putsch était en préparation pour ce week-end, a déclaré hier le ministre de l'intérieur ivoirien, au lendemain de l'arrestation de Jean-Jacques Béchio, un proche d'Alassane Ouattara.
« L'interpellation de Béchio n'a rien de politique. Tous le monde peut tenir des meetings et dire ce qu'il veut. M. Béchio a été interpellé pour préparation de déstabilisation de l'Etat et c'est tout ». Ces propos du ministre ivoirien de l'intérieur laissent planer peu de doutes sur ce qui semble être l'énième tentative de putsch attribuée à des membres du RDR de l'ancien premier ministre « nordiste » Alassane Ouattara. Un « coup de force » qui devait intervenir ce week-end, à Abidjan, si l'on croit les révélations d'un informateur cité par Emile Boga Doudou.
« Le premier élément de curiosité qui a attiré nos informateurs, c'est qu'il est allé téléphoner à partir d'une cabine téléphonique », a dit le ministre à propos de Jean-Jacques Béchio, le conseiller diplomatique de Ouattara interpellé mercredi. Dans cette conversation Béchio faisait état de la nécessité de déstabilisation. Il a dit qu'il devait y avoir un coup d'Etat avec des phrases comme : µon est prêt'. » Toujours selon cet informateur cité par le ministre de l'intérieur, Jean-Jacques Béchio «a téléphoné à Alassane Ouattara (qui séjourne toujours en France) et lui a dit qu'ils sont prêts pour passer à l'attaque ce week-end».
Le « sergent-chef IB » reste insaisissable
Ces informations « concordaient avec les éléments trouvés à son domicile » a précisé Emile Boga Doudou. Mercredi dernier, de nombreuses armes et munitions avaient été saisies au domicile du conseiller de Ouattara, et les gendarmes l'avaient arrêté en même temps que cinq autres membres du RDR.
Deux autres membres de ce parti ont été inculpés vendredi « d'atteinte à la sureté de l'Etat » et laissés en liberté ; tandis que les parents du « sergent-chef IB » - lui aussi considéré comme un proche de Ouattara et directement mis en cause dans la tentative de putsch du 8 janvier dernier - ont été libérés dans la nuit de jeudi à vendredi, après avoir été en vain interrogés sur le lieu d'habitation de leur fils.
Héros de la mutinerie et du putsch de Noël 1999 qui ont porté au pouvoir le général Robert Gueï, le sergent Ibrahim Coulibaly (alias « IB ») a dirigé durant des mois l'une des « milices » qui assurait la garde du général et qui s'appelait « Cosa Nostra ». Tombé en disgrâce et déjà soupçonné de préparer un putsch pour le compte de l'ancien premier ministre Alassane Ouattara, « IB » avait été éloigné d'Abidjan et envoyé comme attaché militaire au Canada par Robert Gueï. Ce qu'il a refusé de faire, en préférant la clandestinité.
Depuis la victoire de Laurent Gbagbo, « IB » est considéré comme l'une des principales menaces pour le nouveau président, en raison de ses liens anciens avec Alassane Ouattara, dont il a longtemps assuré la sécurité. Il est sous le coup d'un mandat d'arrêt pour désertion ; mais, visiblement, il demeure aussi insaisissable que la plupart des mafieux de Cosa Nostra sicilienne.
Dans la nuit du 7 au 8 janvier dernier une tentative de putsch avait été annoncée, et, selon différents sources, certains assaillants avaient pénétré en Côte d'Ivoire en passant par le Burkina. Ce qui avait provoqué de nouvelles tensions dans les relations entre les deux pays et les deux présidents respectifs : Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo. Des tensions qui n'ont apparemment pas été apaisées par la récente rencontre de Yamoussoukro entre les ministres responsables de la sécurité des pays voisins de la Côte d'Ivoire.
De son côté le RDR a dénoncé dès jeudi une « répression permanente » contre ses militants, en estimant que « toutes ces violations graves des droits humains n'ont qu'un seul but ; l'empêcher de prouver sa représentation nationale aux élections municipales du 25 mars » prochain.
« Le premier élément de curiosité qui a attiré nos informateurs, c'est qu'il est allé téléphoner à partir d'une cabine téléphonique », a dit le ministre à propos de Jean-Jacques Béchio, le conseiller diplomatique de Ouattara interpellé mercredi. Dans cette conversation Béchio faisait état de la nécessité de déstabilisation. Il a dit qu'il devait y avoir un coup d'Etat avec des phrases comme : µon est prêt'. » Toujours selon cet informateur cité par le ministre de l'intérieur, Jean-Jacques Béchio «a téléphoné à Alassane Ouattara (qui séjourne toujours en France) et lui a dit qu'ils sont prêts pour passer à l'attaque ce week-end».
Le « sergent-chef IB » reste insaisissable
Ces informations « concordaient avec les éléments trouvés à son domicile » a précisé Emile Boga Doudou. Mercredi dernier, de nombreuses armes et munitions avaient été saisies au domicile du conseiller de Ouattara, et les gendarmes l'avaient arrêté en même temps que cinq autres membres du RDR.
Deux autres membres de ce parti ont été inculpés vendredi « d'atteinte à la sureté de l'Etat » et laissés en liberté ; tandis que les parents du « sergent-chef IB » - lui aussi considéré comme un proche de Ouattara et directement mis en cause dans la tentative de putsch du 8 janvier dernier - ont été libérés dans la nuit de jeudi à vendredi, après avoir été en vain interrogés sur le lieu d'habitation de leur fils.
Héros de la mutinerie et du putsch de Noël 1999 qui ont porté au pouvoir le général Robert Gueï, le sergent Ibrahim Coulibaly (alias « IB ») a dirigé durant des mois l'une des « milices » qui assurait la garde du général et qui s'appelait « Cosa Nostra ». Tombé en disgrâce et déjà soupçonné de préparer un putsch pour le compte de l'ancien premier ministre Alassane Ouattara, « IB » avait été éloigné d'Abidjan et envoyé comme attaché militaire au Canada par Robert Gueï. Ce qu'il a refusé de faire, en préférant la clandestinité.
Depuis la victoire de Laurent Gbagbo, « IB » est considéré comme l'une des principales menaces pour le nouveau président, en raison de ses liens anciens avec Alassane Ouattara, dont il a longtemps assuré la sécurité. Il est sous le coup d'un mandat d'arrêt pour désertion ; mais, visiblement, il demeure aussi insaisissable que la plupart des mafieux de Cosa Nostra sicilienne.
Dans la nuit du 7 au 8 janvier dernier une tentative de putsch avait été annoncée, et, selon différents sources, certains assaillants avaient pénétré en Côte d'Ivoire en passant par le Burkina. Ce qui avait provoqué de nouvelles tensions dans les relations entre les deux pays et les deux présidents respectifs : Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo. Des tensions qui n'ont apparemment pas été apaisées par la récente rencontre de Yamoussoukro entre les ministres responsables de la sécurité des pays voisins de la Côte d'Ivoire.
De son côté le RDR a dénoncé dès jeudi une « répression permanente » contre ses militants, en estimant que « toutes ces violations graves des droits humains n'ont qu'un seul but ; l'empêcher de prouver sa représentation nationale aux élections municipales du 25 mars » prochain.
par Elio Comarin
Article publié le 02/02/2001