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L''affaire Elf

Sirven très convoité par les magistrats

Le retour d'Alfred Sirven en France a provoqué quelques remous au sein de l'institution judiciaire. Qui des magistrats l'interrogera, le premier ? Les uns et les autres se disputent la primeur de ses déclarations. Laurence Vichnievsky, la juge d'instruction en charge du dossier des frégates vendues à Taiwan, qui souhaitait l'auditionner le 15 février, devra attendre la fin du procès Dumas/Deviers-Joncour, pour l'entendre.
Alfred Sirven est décidément un homme très demandé et convoité. En effet, depuis quelques jours, la presse française se fait l'écho de vives tensions entre Eva Joly, juge d'instruction chargée de l'affaire Elf et Sophie Portier, présidente du tribunal correctionnel de Paris qui juge actuellement l'un des volets du dossier de la compagnie pétrolière. Le retour du «french fugitive» sur le sol français provoque décidément des polémiques : qui des magistrats du siège ou du parquet l'interrogeront les premiers ?

Pour faire taire toutes les rumeurs, Jean-Pierre Dintilhac, le procureur de la République de Paris, a diffusé en toute hâte, lundi en fin d'après-midi, un communiqué précisant qu'il fallait «déterminer la meilleure articulation possible des présentations successives de M. Sirven tant devant les juges d'instruction saisis que devant le tribunal de grande instance». Le procureur a cependant regretté que «l'interpellation et la conduite devant les juges d'une personne recherchée depuis plus de quatre ans (à) soient partiellement occultées par la présentation en termes de conflit de ce qui est, tout au contraire, l'expression d'une réflexion collective».


La convocation de Laurence Vichnievsky

Dernier couac en date : l'audition de Sirven qu'a demandée Laurence Vichnievsky sur l'affaire des six frégates vendues par Thomson à Taiwan en 1991. Le rendez-vous qui devait initialement avoir lieu le 15 février a été repoussé à une date ultérieure, soit après le procès Dumas-Deviers-Joncour qui reprendra le 12 mars prochain. La magistrate qui désirait entendre Alfred Sirven n'a pas eu gain de cause. Cette convocation aurait été signifiée à l'ex-fuyard «avant l'accord» intervenu entre les juges en charge du tentaculaire dossier Elf, assure-t-on de source judiciaire.

Avant ce report, Me Pierre Haïk, l'un des trois avocats de Sirven, avait indiqué que son client répondrait «bien évidemment» à cette convocation, précisant qu'il ne souhaitait «en aucune manière servir d'arbitre dans le conflit existant semble-t-il entre deux magistrates».



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 13/02/2001