Argent sale
«Révélation)» sur une société financière luxembourgeoise<br>
Avant même sa parution, le 28 février, «Révélation)» le livre du journaliste français Denis Robert et du financier luxembourgeois Ernest Backes (éditions Les Arènes) fait parler de lui dans les médias, mais pas dans les rubriques littéraires. Il met en cause une institution financière luxembourgeoise, Clearstream, dont les pratiques favoriseraient le blanchiment.
Les deux auteurs dénoncent les dérives de cette chambre de compensation financière entre établissements bancaires qui, outre les «comptes publiés» permet l'ouverture de «comptes non publiés» susceptibles d'accueillir des opérations illégales. De plus, réservée à l'origine aux règlements entre banques et entre maisons-mères et filiales, Clearstream aurait ouvert ses activités à des entreprises étrangères au secteur bancaire.
Une société de compensation sert à limiter les entrées et sorties d'argent entre établissements bancaires en procédant à des jeux d'écriture entre comptes qui y sont domiciliés. Jusque là, rien d'anormal à faciliter les opérations courantes entre établissements et avec leurs filiales. En revanche, ce que les auteurs de «Révélation)» dénoncent, c'est l'ouverture, parallèlement à ces comptes, de comptes non publiés ou «sous-comptes» auprès de la société Cedel devenue Clearstream en 1999. Ernest Backes, ancien haut-dirigeant de Cedel, licencié en 1983, affirme bien connaître le système puisqu'il en est à l'origine.
Soupçons
Ces comptes non publiés ne sont pas nécessairement le lieu de pratiques de blanchiment, est-il précisé, mais ils peuvent se révéler un outil de choix pour y parvenir. Leur confidentialité peut faire naître le soupçon. Surtout que, selon les auteurs, l'habitude c'est instaurée de permettre l'ouverture de comptes non publiés par des entreprises dont l'activité n'est pas financière, et cela sans même passer par l'étape initiale du compte «transparent», ouvrant la voie à des dissimulations de toutes sortes, y compris fiscales. C'est ainsi qu'on peut découvrir les noms d'Unilever, Accor, Shellà
La société russe Menatep, impliquée dans le détournement d'argent du FMI, est également citée parmi les titulaires d'un compte non publié, ce que les dirigeants actuels de Clearstream refusent de confirmer. En revanche, ils réfutent les accusations de blanchiment, affirment appliquer les procédures de lutte contre la criminalité financière et rappellent qu'ils sont contrôlés par un cabinet d'audit indépendant.
Il n'empêche, l'affaire a paru suffisamment sérieuse au président de la mission parlementaire française sur le blanchiment Vincent Peillon. Il a convoqué Denis Robert et Ernest Backes afin qu'ils viennent d'ici fin mars apporter les preuves de ce qu'ils avancent, dont les microfiches retraçant les opérations qui étayent leur enquête.
Une société de compensation sert à limiter les entrées et sorties d'argent entre établissements bancaires en procédant à des jeux d'écriture entre comptes qui y sont domiciliés. Jusque là, rien d'anormal à faciliter les opérations courantes entre établissements et avec leurs filiales. En revanche, ce que les auteurs de «Révélation)» dénoncent, c'est l'ouverture, parallèlement à ces comptes, de comptes non publiés ou «sous-comptes» auprès de la société Cedel devenue Clearstream en 1999. Ernest Backes, ancien haut-dirigeant de Cedel, licencié en 1983, affirme bien connaître le système puisqu'il en est à l'origine.
Soupçons
Ces comptes non publiés ne sont pas nécessairement le lieu de pratiques de blanchiment, est-il précisé, mais ils peuvent se révéler un outil de choix pour y parvenir. Leur confidentialité peut faire naître le soupçon. Surtout que, selon les auteurs, l'habitude c'est instaurée de permettre l'ouverture de comptes non publiés par des entreprises dont l'activité n'est pas financière, et cela sans même passer par l'étape initiale du compte «transparent», ouvrant la voie à des dissimulations de toutes sortes, y compris fiscales. C'est ainsi qu'on peut découvrir les noms d'Unilever, Accor, Shellà
La société russe Menatep, impliquée dans le détournement d'argent du FMI, est également citée parmi les titulaires d'un compte non publié, ce que les dirigeants actuels de Clearstream refusent de confirmer. En revanche, ils réfutent les accusations de blanchiment, affirment appliquer les procédures de lutte contre la criminalité financière et rappellent qu'ils sont contrôlés par un cabinet d'audit indépendant.
Il n'empêche, l'affaire a paru suffisamment sérieuse au président de la mission parlementaire française sur le blanchiment Vincent Peillon. Il a convoqué Denis Robert et Ernest Backes afin qu'ils viennent d'ici fin mars apporter les preuves de ce qu'ils avancent, dont les microfiches retraçant les opérations qui étayent leur enquête.
par Francine Quentin
Article publié le 28/02/2001