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Proche-Orient

Unis sur la Palestine, divisés sur l'Irak

Le sommet arabe s'est ouvert mardi matin à Amman. Les Palestiniens en attendent un soutien à l'envoi d'une force d'observation internationale. Mais les relations avec l'Irak continuent de diviser les dirigeants arabes.
Le sommet d'Amman devait être celui du soutien des pays arabes aux Palestiniens face à Israël. Nul doute que les chefs d'Etat réunis dans la capitale jordanienne produisent un document appuyant Arafat avant de se séparer. Mais le leader palestinien n'en sortira pas nécessairement renforcé pour autant : ce qui risque de rester du sommet d'Amman est moins le soutien unanime des Arabes aux Palestiniens que leur incapacité à mettre un terme aux divisions nées de l'invasion irakienne du Koweït.

Depuis des mois ûdes années pour certainsû des dirigeants arabes tentent de s'entremettre entre le Koweït et l'Irak pour parvenir à une forme de réconciliation. Voici quelques semaines, à la suite d'une médiation du roi Abdallah II de Jordanie, on avait pu penser y être arrivé : le chef de la diplomatie koweïtienne, Cheikh Sabah, s'était publiquement prononcé pour une levée de l'embargo contre l'Irak.

Bagdad joue les opinions contre les dirigeants

Cependant, à l'approche du sommet, les échanges acrimonieux ont repris de plus belle entre Bagdad et Koweït, les dirigeants irakiens refusant catégoriquement de s'excuser d'avoir envahi l'émirat en 1990. Présent à Amman, le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz a dénoncé les complicités arabes (autrement dit, le Koweït et l'Arabie saoudite) dans les bombardements de son pays par les Etats-Unis et la Grande Bretagne. Le calcul de l'Irak est simple : alors que le mur de l'embargo se fissure à ses frontières, Bagdad utilise la popularité retrouvée de Saddam Hussein parmi les masses arabes pour exercer une pression sur leurs dirigeants.

Cette énième répétition des réunions arabes précédentes a tout pour désespérer les Palestiniens qui attendent du sommet, outre un soutien verbal, un appui prononcé à leur demande d'envoi d'une force de protection internationale dans les territoires occupés. Ce sujet est d'ailleurs au c£ur des difficiles tractations qui se déroulent parallèlement à New York au Conseil de sécurité. Israël, cela va sans dire, ne veut pas en entendre parler et les Etats-Unis, qui viennent de recevoir chaleureusement Ariel Sharon à Washington, opposeront leur veto même à un projet de «force d'observation». Le compromis proposé par l'Union européenne pour satisfaire à la fois les demandes palestiniennes et les réserves américaines ne paraît pas suffisant pour arracher un consensus.



par Olivier  Da Lage

Article publié le 27/03/2001