Proche-Orient
Soutien à l'Intifada et dissensions sur l'Irak
Le 13e sommet ordinaire d'Amman s'est clôturé sur un renouvellement du soutien des pays arabes à l'Intifada palestinienne mais n'est pas parvenu à réconcilier les frères ennemis koweitiens et irakiens. Il a également entériné l'accession de l'Egyptien Amr Moussa au poste de Secrétaire général de la Ligue arabe.
Au terme du sommet d'Amman, les Arabes ont affiché un front uni sur l'Intifada, mais les divisions entre le Koweït, soutenu par l'Arabie Saoudite, et l'Irak ont pesé tout au long des débats. Bagdad a d'ailleurs rejeté une résolution approuvée par le Koweït et la plupart des pays arabes. C'est pourquoi, le sommet a confié au roi Abdallah II de Jordanie la mission de poursuivre les consultations afin d'améliorer les relations entre Bagdad et l'émirat du Golfe, au nom de la «solidarité arabe». Au demeurant, la déclaration finale du sommet appelle à la levée des sanctions contre l'Irak et à la mise en place de solutions humaines au problème des prisonniers de guerre et des personnes disparues tant côté koweïtien qu'irakien.
«Ce n'est pas un échec total, estime un diplomate arabe, car le climat entre le Koweït et Bagdad s'est tout de même amélioré au cours des discussions. C'est un premier pas vers une réconciliation future». Tous les observateurs ont d'ailleurs noté que les interventions publiques irakienne et koweïtienne avaient évité les diatribes enflammées.
Dans un discours lu par Ezzat Ibrahim, le chef de la délégation irakienne, Saddam Hussein ne s'est en effet livré à aucune attaque verbale contre l'émirat, évitant de mettre de l'huile sur le feu. De son côté, Cheikh Sabah al Ahmed al Jaber, le ministre koweïtien des affaires étrangères, a lui aussi choisi de calmer le jeu vis-à-vis de l'Irak, écartant les mises en cause directes. Bref, le différend irako-koweitien n'est pas pour autant réglé, mais explique un diplomate jordanien, «cette question ne constituera plus un bâton dans les roues de la machine arabe».
240 millions de dollars pour les Palestiniens
Sur le dossier palestinien, beaucoup plus consensuel, une aide d'urgence de 240 millions de dollars sur six mois a été décidée pour donner une bouffée d'oxygène à l'Autorité palestinienne, durement touchée par le blocus israélien. Le sommet a également accepté l'offre irakienne de fournir aux Palestiniens un milliard d'euros. Les pays arabes ont enfin «profondément regretté» le veto américain au Conseil de Sécurité de l'ONU relatif à l'envoi d'observateurs dans les Territoires palestiniens, une initiative «en contradiction avec le rôle des Etats-Unis dans le processus de paix», a commenté Esmat Abdel Meguid, le Secrétaire général de la Ligue arabe.
Le sommet aura aussi été le théâtre d'une rencontre entre Yasser Arafat et Bachar Al-Assad. «Oublions le passé !», a lancé le président syrien qui a tendu la main aux «frères palestiniens». Un début de réconciliation immédiatement salué par Yasser Abed Rabbo, le ministre palestinien de l'information, qui a évoqué lors d'une conférence de presse l'ouverture d'une page nouvelle dans les relations syro-palestiniennes. Car il faut dire que les rapports entre Damas et l'Autorité palestinienne s'étaient franchement détériorés depuis la signature des accords d'Oslo en 1993, des accords rejetés par la Syrie qui les considérait comme un affaiblissement du pouvoir de négociation des Arabes face à Israël.
Mais aujourd'hui le contexte a radicalement changé.
«Ce rapprochement s'explique par des intérêts communs face à Israël et par une situation très incertaine au Proche-Orient», confie un membre de la délégation syrienne. Même s'ils n'ont pas obtenu une «synchronisation» des négociations syro-israéliennes et israélo-palestiniennes, les deux parties ont convenu de mieux se coordonner. Mais au total, analyse un diplomate arabe, «le sommet d'Amman aura été en dessous des attentes des peuples. Les problèmes vont commencer dès maintenant car la situation dans les Territoires palestiniens risque de s'aggraver rapidement et il n'est pas exclu qu'il faille reconvoquer un sommet extraordinaire».
«Ce n'est pas un échec total, estime un diplomate arabe, car le climat entre le Koweït et Bagdad s'est tout de même amélioré au cours des discussions. C'est un premier pas vers une réconciliation future». Tous les observateurs ont d'ailleurs noté que les interventions publiques irakienne et koweïtienne avaient évité les diatribes enflammées.
Dans un discours lu par Ezzat Ibrahim, le chef de la délégation irakienne, Saddam Hussein ne s'est en effet livré à aucune attaque verbale contre l'émirat, évitant de mettre de l'huile sur le feu. De son côté, Cheikh Sabah al Ahmed al Jaber, le ministre koweïtien des affaires étrangères, a lui aussi choisi de calmer le jeu vis-à-vis de l'Irak, écartant les mises en cause directes. Bref, le différend irako-koweitien n'est pas pour autant réglé, mais explique un diplomate jordanien, «cette question ne constituera plus un bâton dans les roues de la machine arabe».
240 millions de dollars pour les Palestiniens
Sur le dossier palestinien, beaucoup plus consensuel, une aide d'urgence de 240 millions de dollars sur six mois a été décidée pour donner une bouffée d'oxygène à l'Autorité palestinienne, durement touchée par le blocus israélien. Le sommet a également accepté l'offre irakienne de fournir aux Palestiniens un milliard d'euros. Les pays arabes ont enfin «profondément regretté» le veto américain au Conseil de Sécurité de l'ONU relatif à l'envoi d'observateurs dans les Territoires palestiniens, une initiative «en contradiction avec le rôle des Etats-Unis dans le processus de paix», a commenté Esmat Abdel Meguid, le Secrétaire général de la Ligue arabe.
Le sommet aura aussi été le théâtre d'une rencontre entre Yasser Arafat et Bachar Al-Assad. «Oublions le passé !», a lancé le président syrien qui a tendu la main aux «frères palestiniens». Un début de réconciliation immédiatement salué par Yasser Abed Rabbo, le ministre palestinien de l'information, qui a évoqué lors d'une conférence de presse l'ouverture d'une page nouvelle dans les relations syro-palestiniennes. Car il faut dire que les rapports entre Damas et l'Autorité palestinienne s'étaient franchement détériorés depuis la signature des accords d'Oslo en 1993, des accords rejetés par la Syrie qui les considérait comme un affaiblissement du pouvoir de négociation des Arabes face à Israël.
Mais aujourd'hui le contexte a radicalement changé.
«Ce rapprochement s'explique par des intérêts communs face à Israël et par une situation très incertaine au Proche-Orient», confie un membre de la délégation syrienne. Même s'ils n'ont pas obtenu une «synchronisation» des négociations syro-israéliennes et israélo-palestiniennes, les deux parties ont convenu de mieux se coordonner. Mais au total, analyse un diplomate arabe, «le sommet d'Amman aura été en dessous des attentes des peuples. Les problèmes vont commencer dès maintenant car la situation dans les Territoires palestiniens risque de s'aggraver rapidement et il n'est pas exclu qu'il faille reconvoquer un sommet extraordinaire».
par Christian Chesnot
Article publié le 27/03/2001