Réchauffement climatique
L'Europe se mobilise contre Washington
En Europe, la résistance s'organise au lendemain de la décision américaine d'enterrer le protocole de Kyoto sur les changements climatiques. Après la vague d'indignation, l'heure est à la mobilisation : une délégation européenne doit se rendre la semaine prochaine à Washington.
Faire revenir le président George W. Bush sur sa décision : c'est l'objectif des responsables européens de l'environnement qui tiendront samedi et dimanche une réunion à Kiruna, dans le nord de la Suède. Après le tollé suscité par la décision de l'administration républicaine américaine, qui a balayé d'un revers de la main les engagements pris par l'ancien occupant de la Maison Blanche, Bill Clinton, les Européens tentent de sauver le protocole de Kyoto sur les changements climatiques.
Ce week end, outre la question de la remise en cause de ce protocole par les Etats-Unis, les ministres européens de l'environnement, doivent également évoquer, au cours de cette réunion informelle en Suède, celle de la biodiversité.
A plusieurs reprises, l'Union européenne a exprimé ses craintes et sa préoccupation sur un éventuel revirement des Etats-Unis. Dès l'annonce par la Maison Blanche de la «mort» du protocole de Kyoto û qui impose à 38 pays développés une réduction moyenne de 5,2% des émissions de gaz carbonique et autres gaz à effet de serre en 2010 par rapport à 1990 û la commissaire européenne à l'Environnement Margot Wallström a annoncé qu'une troïka européenne allait se rendre à Washington pour discuter avec l'administration Bush. «Nous perdrions beaucoup de temps si nous recommencions à zéro», a estimé Margot Wallström.
Tempête diplomatique
L'Union européenne souhaite obtenir des «éclaircissements» sur cette décision et convaincre les Américains de revenir à la table des négociations à la conférence de Bonn, prévue en juillet prochain. Cette réunion est d'ores et déjà considérée comme celle de la dernière chance après l'échec de la conférence de La Haye en novembre dernier. Les négociations avaient achoppé sur les moyens de faciliter la mise en oeuvre du protocole.
Si les Etats-Unis devaient maintenir leur décision, les Européens seraient contraints de plancher sur une alternative au protocole de Kyoto conclu en 1997 par la communauté internationale sous l'égide de l'ONU. Quoi qu'il en soit, le président américain peut se vanter d'avoir déclenché la première tempête diplomatique depuis son arrivée à la Maison Blanche.
Pour sa défense, il a fait valoir les intérêts des Etats-Unis. En substance, le programme de lutte contre l'effet de serre coûte plus au contribuable américain qu'il ne lui rapporte. Les Européens se sont étranglés de rage face à ce raisonnement et même les principaux alliés de Washington, le Canada et le Japon, ont fait part de leur «déception». C'est dire l'unanimité contre George W. Bush dans cette affaire qui concerne, rappelons le, les générations futures et l'avenir de la planète. L'attitude américaine a d'autant plus provoqué un tollé général que les Etats-Unis sont considérés comme les premiers pollueurs de la planète. Avec 5% de la population mondiale, ils rejettent quelque 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Seule l'Australie semble partager le point de vue américain et dit comprendre les préoccupations de Washington d'inclure les pays en voie de développement dans le traité.
De son côté, ajoutant sa voix au concert de réactions internationales, le président Jacques Chirac a dénoncé vendredi «l'inquiétante et inacceptable remise en cause du protocole de Kyoto». Le président français, qui s'exprimait devant la Commission des droits de l'Homme des Nations Unies à Genève, a plaidé pour «un droit à un environnement protégé et préservé».
Ce week end, outre la question de la remise en cause de ce protocole par les Etats-Unis, les ministres européens de l'environnement, doivent également évoquer, au cours de cette réunion informelle en Suède, celle de la biodiversité.
A plusieurs reprises, l'Union européenne a exprimé ses craintes et sa préoccupation sur un éventuel revirement des Etats-Unis. Dès l'annonce par la Maison Blanche de la «mort» du protocole de Kyoto û qui impose à 38 pays développés une réduction moyenne de 5,2% des émissions de gaz carbonique et autres gaz à effet de serre en 2010 par rapport à 1990 û la commissaire européenne à l'Environnement Margot Wallström a annoncé qu'une troïka européenne allait se rendre à Washington pour discuter avec l'administration Bush. «Nous perdrions beaucoup de temps si nous recommencions à zéro», a estimé Margot Wallström.
Tempête diplomatique
L'Union européenne souhaite obtenir des «éclaircissements» sur cette décision et convaincre les Américains de revenir à la table des négociations à la conférence de Bonn, prévue en juillet prochain. Cette réunion est d'ores et déjà considérée comme celle de la dernière chance après l'échec de la conférence de La Haye en novembre dernier. Les négociations avaient achoppé sur les moyens de faciliter la mise en oeuvre du protocole.
Si les Etats-Unis devaient maintenir leur décision, les Européens seraient contraints de plancher sur une alternative au protocole de Kyoto conclu en 1997 par la communauté internationale sous l'égide de l'ONU. Quoi qu'il en soit, le président américain peut se vanter d'avoir déclenché la première tempête diplomatique depuis son arrivée à la Maison Blanche.
Pour sa défense, il a fait valoir les intérêts des Etats-Unis. En substance, le programme de lutte contre l'effet de serre coûte plus au contribuable américain qu'il ne lui rapporte. Les Européens se sont étranglés de rage face à ce raisonnement et même les principaux alliés de Washington, le Canada et le Japon, ont fait part de leur «déception». C'est dire l'unanimité contre George W. Bush dans cette affaire qui concerne, rappelons le, les générations futures et l'avenir de la planète. L'attitude américaine a d'autant plus provoqué un tollé général que les Etats-Unis sont considérés comme les premiers pollueurs de la planète. Avec 5% de la population mondiale, ils rejettent quelque 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Seule l'Australie semble partager le point de vue américain et dit comprendre les préoccupations de Washington d'inclure les pays en voie de développement dans le traité.
De son côté, ajoutant sa voix au concert de réactions internationales, le président Jacques Chirac a dénoncé vendredi «l'inquiétante et inacceptable remise en cause du protocole de Kyoto». Le président français, qui s'exprimait devant la Commission des droits de l'Homme des Nations Unies à Genève, a plaidé pour «un droit à un environnement protégé et préservé».
par Sylvie Berruet
Article publié le 30/03/2001