Proche-Orient
La sale guerre va continuer
Après les attentats islamistes meurtriers du début de la semaine, et la riposte de l'armée israélienne mercredi soir, Ariel Sharon et Yasser Arafat sont engagés dans un dangereux bras de fer, dont nul ne peut prédire, à ce stade, le vainqueur.
En visant la Force 17, la garde prétorienne du chef de l'autorité palestinienne, le Premier ministre israélien lui a adressé un «avertissement clair», lui intimant l'ordre de faire arrêter les violences, dont l'Etat hébreu le tient «responsable» à travers cette unité d'élite chargée de sa protection. L'état-major répète depuis qu'il ne s'agit, non pas d'une «riposte» à l'attentat de mercredi, mais du «début d'une offensive qui se poursuivra dans le temps contre ceux qui organisent les attaques anti-israéliennes».
Poussée par une opinion publique traumatisée par la violence, et soutenu par une presse radicalisée, M. Sharon n'avait pas d'autre choix que de passer à l'action. Mais au lendemain de la punition, les spécialistes de la lutte anti-terroriste doutent déjà de l'efficacité des frappes. Même si elles n'ont pas été précédées d'avertissement à l'autorité palestinienne -c'est la principale différence avec celles lancées par Ehoud Barak en octobre et novembre dernier - ces attaques, loin de restaurer le pouvoir de dissuasion d'Israël comme M. Sharon l'a promis, étaient d'abord destinées à une population qui voulait «écouter la différence» d'Ariel Sharon par rapport à son prédécesseur travailliste, accusé de mollesse face aux manifestants palestiniens. Mais une fois le fracas des armes apaisé, l'impasse reste entière.
Sept kamikazes du Hamas prêts pour des attentats
A son retour d'Amman, où ses pairs arabes ont apporté leur soutien à l'Intifada, Yasser Arafat n'a pas donné l'impression en effet de fléchir face aux menaces. «L'intifada se poursuivra jusqu'à ce que le drapeau palestinien soit hissé sur Jérusalem», a lancé le chef de l'OLP à Ramallah. Pour lui, ces raids marquent la «première étape du plan Sharon de cent jours» destiné à mater la révolte en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, qui en six mois a causé la mort de 373 Palestiniens, et 69 Israéliens juifs.
Alors que la population s'inquiète face à l'éventualité de nouveaux bombardements, une spirale de la violence est à craindre, d'autant que la branche armée du Hamas, responsable de l'attentat de mercredi, menace de lancer sept autres kamikazes contre des objectifs civils israéliens, et -ce qui est plus nouveau- que la propre faction de Yasser Arafat, le Fatah, se dit prêt à entrer dans cette danse macabre, si l'Etat hébreu continue son «agression».
Fort du soutien arabe, Arafat n'entend pas céder aux injonctions du président américain George W. Bush, qui peu après les attaques israéliennes l'avait appelé à «exprimer publiquement son rejet de la violence et du terrorisme, arrêter les auteurs d'attentats et reprendre la coopération en matière de sécurité» avec Israël. Autant d'exigences qui paraissent des voeux pieux, tant que l'impasse politique se prolongera. Faute d'avoir une idée claire sur les intentions de M. Sharon, les Palestiniens, à l'unisson, n'ont nullement envie de satisfaire la condition préalable qu'il a posée pour un retour à la table des négociations, c'est-à-dire un arrêt de la violence pendant trois mois. Dans ces conditions, «la sale guerre» à laquelle se livrent les deux camps risque de se creuser encore davantage, et avec elle, les risques dramatiques de débordement.
Poussée par une opinion publique traumatisée par la violence, et soutenu par une presse radicalisée, M. Sharon n'avait pas d'autre choix que de passer à l'action. Mais au lendemain de la punition, les spécialistes de la lutte anti-terroriste doutent déjà de l'efficacité des frappes. Même si elles n'ont pas été précédées d'avertissement à l'autorité palestinienne -c'est la principale différence avec celles lancées par Ehoud Barak en octobre et novembre dernier - ces attaques, loin de restaurer le pouvoir de dissuasion d'Israël comme M. Sharon l'a promis, étaient d'abord destinées à une population qui voulait «écouter la différence» d'Ariel Sharon par rapport à son prédécesseur travailliste, accusé de mollesse face aux manifestants palestiniens. Mais une fois le fracas des armes apaisé, l'impasse reste entière.
Sept kamikazes du Hamas prêts pour des attentats
A son retour d'Amman, où ses pairs arabes ont apporté leur soutien à l'Intifada, Yasser Arafat n'a pas donné l'impression en effet de fléchir face aux menaces. «L'intifada se poursuivra jusqu'à ce que le drapeau palestinien soit hissé sur Jérusalem», a lancé le chef de l'OLP à Ramallah. Pour lui, ces raids marquent la «première étape du plan Sharon de cent jours» destiné à mater la révolte en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, qui en six mois a causé la mort de 373 Palestiniens, et 69 Israéliens juifs.
Alors que la population s'inquiète face à l'éventualité de nouveaux bombardements, une spirale de la violence est à craindre, d'autant que la branche armée du Hamas, responsable de l'attentat de mercredi, menace de lancer sept autres kamikazes contre des objectifs civils israéliens, et -ce qui est plus nouveau- que la propre faction de Yasser Arafat, le Fatah, se dit prêt à entrer dans cette danse macabre, si l'Etat hébreu continue son «agression».
Fort du soutien arabe, Arafat n'entend pas céder aux injonctions du président américain George W. Bush, qui peu après les attaques israéliennes l'avait appelé à «exprimer publiquement son rejet de la violence et du terrorisme, arrêter les auteurs d'attentats et reprendre la coopération en matière de sécurité» avec Israël. Autant d'exigences qui paraissent des voeux pieux, tant que l'impasse politique se prolongera. Faute d'avoir une idée claire sur les intentions de M. Sharon, les Palestiniens, à l'unisson, n'ont nullement envie de satisfaire la condition préalable qu'il a posée pour un retour à la table des négociations, c'est-à-dire un arrêt de la violence pendant trois mois. Dans ces conditions, «la sale guerre» à laquelle se livrent les deux camps risque de se creuser encore davantage, et avec elle, les risques dramatiques de débordement.
par Georges Malbrunot
Article publié le 29/03/2001