Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

FMI-Banque mondiale

Confiance dans l'avenir malgré les prévisions

Les ministres des Finances des pays riches et pauvres ont gommé toute expression de pessimisme de leur vocabulaire à l'occasion de leur rendez-vous du printemps à Washington, se déclarant confiants malgré les perspectives économiques peu reluisantes dépeintes par le Fonds monétaire international (FMI) dans ses prévisions semestrielles.
A la veille des réunions, fin avril à Washington, des instances politiques du FMI et de la Banque mondiale, les économistes du Fonds, qui avaient prévu, il y a six mois, une croissance mondiale de l'ordre de 4,2% en 2001, ont réduit ce chiffre à 3,2% contre près de 5% l'an dernier. Ils ont estimé que la croissance aux Etats-Unis ne dépassera pas cette année 1,5%, taux le plus faible depuis dix ans, tandis que le Japon connaîtra une rechute à 0,6% qui affectera ses partenaires asiatiques. En Europe, le tempo sera aussi plus modéré, mais encore raisonnablement soutenu, à environ 2,4%.

Les prévisionnistes du FMI ont ainsi souligné que les incertitudes et les risques pesant sur l'économie mondiale se sont aggravés depuis l'automne dernier. Mais ils ont admis que si tout va bien, une reprise modérée pourrait se manifester d'ici à 2002, avec un taux global de 3,9% et une amélioration à 2,7% pour les pays industrialisés.

Toutefois, les ministres des Finances de sept grands pays industrialisés du G7 ont balayé les doutes dans leurs propres rangs et les craintes des pays en développement, accentuées par la grave crise financière en Turquie et les sévères difficultés qui sévissent en Argentine, qui avait déjà bénéficié fin 2000 d'un monumental «paquet» de secours financier de 40 milliards de dollars. «Même si la croissance mondiale s'est ralentie depuis un an, il y a des bases saines pour une expansion économique», ont affirmé les ministres du G7.

Ralentissement de courte durée

«J'ai constaté un sentiment de réel optimisme» en ce qui concerne l'avenir, a affirmé le ministre américain Paul O'Neill à l'issue de la réunion. Même son de cloche à l'issue des travaux du Comité financier et monétaire international (CFMI), l'instance politique du FMI où siègent les ministres de 24 pays riches et pauvres. Présidé par le britannique Gordon Brown, le CFMI a reconnu que la balance penche à présent davantage vers les risques, mais estimé «probable que le ralentissement de la croissance globale sera de courte durée.»

Le comité a unanimement souligné que le protectionnisme serait une mauvaise réponse à la situation actuelle, mettant l'accent sur «l'importance de l'ouverture des marchés pour renforcer l'économie mondiale et les perspectives de croissance des pays en développement.» Dans son communiqué final, le comité a demandé à tous les pays de trouver une base commune pour le lancement, dès cette année, d'un nouveau cycle de négociations commerciales après l'échec de la réunion ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce à Seattle fin 1999. Une nouvelle occasion se présentera en novembre prochain lorsque les ministres de l'OMC se réuniront au Qatar.

Impact néfaste

Présentant le point de vue des pays pauvres et lourdement endettés, le ministre des finances du Niger Ali Badjo Damatie a déclaré : «Même si la dette était annulée à 100%, cela ne résoudrait pas le problème des ressources nécessaires pour notre développement.» Le CFMI a exprimé dans son communiqué final sa préoccupation à l'égard de l'impact néfaste que le ralentissement de la conjoncture pourrait avoir pour les pays les plus pauvres. Tout en précisant que ceux-ci doivent accentuer leurs propres efforts de réforme afin de réduire la pauvreté et accélérer leur croissance, le comité a reconnu que les économies avancées ont la responsabilité particulière d'assister les pays pauvres, notamment en leur assurant des flux appropriés d'aide publique au développement et une réduction de leur dette à des niveaux tolérables à travers l'initiative PPTE.

Les pays riches doivent aussi ouvrir rapidement leurs marchés aux produits des pays les moins avancés ce qui pourrait augmenter leurs revenus d'exportation de 200 milliards de dollars par an, soit plus de quatre fois le montant de l'aide qu'il reçoivent.



par Jan  Kristiansen

Article publié le 30/04/2001