FMI-Banque mondiale
Les critiques à l'égard du FMI et de la Banque mondiale n'émanent pas seulement des pays du Sud.
Les critiques à l'égard du FMI et de la Banque mondiale n'émanent pas seulement des pays en développement qui dépendent étroitement de leurs financements. Leur opacité de fonctionnement et leurs interventions sont également contestées dans les pays industrialisés. En France, le député socialiste Yves Tavernier met le doigt sur les dysfonctionnements et appelle à des réformes profondes de ces institutions financières internationales.
«Fonctionnement peu démocratique», «résultats peu convaincants», «orientations discutables» ou même «cheval de Troie des Etats-Unis» : cette charge contre le FMI et la Banque mondiale n'est pas le fait de militants d'ONG tiers-mondistes. Elle vient d'un député socialiste français, auteur d'un rapport au nom de la très sérieuse commission des finances de l'Assemblée nationale. Yves Tavernier estime en effet qu'à «Seattle, Washington, Prague, Nice, la société civile s'est emparée de la mondialisation et de ses effets non maîtrisés. Jusqu'à présent, les parlements se sont peu intéressés à cette question». Il entend donc y remédier, en commençant par le FMI et la Banque mondiale, «institutions opaques qui échappent traditionnellement au contrôle démocratique».
Que reproche-t-on à ces institutions financières internationales? Leur légitimité étant entamée par leur relative incapacité à lutter contre les crises financières des dernières années, les institutions dites de Bretton-Woods ont défini, à l'intention des pays en développement, les notions de bonne gouvernance et de lutte contre la pauvreté, «censées prouver une prise de conscience des erreurs passées», afin de justifier leurs interventions présentes. Pour le rapporteur cette «rhétorique» masque une absence de réflexion sur le développement économique et social et l'accroissement des inégalités dans le monde.
Hégémonie intellectuelle
D'ailleurs, les résultats obtenus ne sont guère à la hauteur des espérances. Une commission présidée par un universitaire américain, Allan Meltzer, évalue à 73% l'échec des programmes de la Banque mondiale dans les pays africains. Quant aux activités du FMI, elles auraient eu pour conséquences la fuite de l'épargne, la perturbation des marchés naissants, la hausse du chômage et auraient encouragé des pratiques dangereuses de financement.
L'initiative d'allégement de la dette des pays pauvres lourdement endettés recèle des «incohérences, voire des contradictions» affirme le député. Alléger la dette relève du consensus, certes, mais la procédure est jugée extrêmement contraignante et inadaptée à la situation des pays concernés. En outre, «ce sont les institutions financières internationales qui décident si tel ou tel pays peut prétendre à une aide, à quel moment et à quelles conditions».
En résumé, Yves Tavernier invite à combattre la tendance des responsables du FMI et de la Banque mondiale «à ériger leurs actions en modèles et leurs fonctions en mission universelle». Pour cela, une limitation de leurs missions et une démocratisation de leur fonctionnement s'imposent. Notamment améliorer la représentativité des administrateurs, «politiser» les décisions stratégiques, renforcer la transparence des flux financiers.
L'Europe se doit de lutter contre l' «hégémonie intellectuelle» qui règne au FMI et à la Banque mondiale car elle a, selon le rapporteur, ses propres valeurs et sa conception des rapports entre le politique, l'économique et le social. Dans ce contexte, la France doit rappeler que leurs politiques ne «constituent pas le seul modèle de développement et que leur champ d'intervention n'est pas sans limite».
Que reproche-t-on à ces institutions financières internationales? Leur légitimité étant entamée par leur relative incapacité à lutter contre les crises financières des dernières années, les institutions dites de Bretton-Woods ont défini, à l'intention des pays en développement, les notions de bonne gouvernance et de lutte contre la pauvreté, «censées prouver une prise de conscience des erreurs passées», afin de justifier leurs interventions présentes. Pour le rapporteur cette «rhétorique» masque une absence de réflexion sur le développement économique et social et l'accroissement des inégalités dans le monde.
Hégémonie intellectuelle
D'ailleurs, les résultats obtenus ne sont guère à la hauteur des espérances. Une commission présidée par un universitaire américain, Allan Meltzer, évalue à 73% l'échec des programmes de la Banque mondiale dans les pays africains. Quant aux activités du FMI, elles auraient eu pour conséquences la fuite de l'épargne, la perturbation des marchés naissants, la hausse du chômage et auraient encouragé des pratiques dangereuses de financement.
L'initiative d'allégement de la dette des pays pauvres lourdement endettés recèle des «incohérences, voire des contradictions» affirme le député. Alléger la dette relève du consensus, certes, mais la procédure est jugée extrêmement contraignante et inadaptée à la situation des pays concernés. En outre, «ce sont les institutions financières internationales qui décident si tel ou tel pays peut prétendre à une aide, à quel moment et à quelles conditions».
En résumé, Yves Tavernier invite à combattre la tendance des responsables du FMI et de la Banque mondiale «à ériger leurs actions en modèles et leurs fonctions en mission universelle». Pour cela, une limitation de leurs missions et une démocratisation de leur fonctionnement s'imposent. Notamment améliorer la représentativité des administrateurs, «politiser» les décisions stratégiques, renforcer la transparence des flux financiers.
L'Europe se doit de lutter contre l' «hégémonie intellectuelle» qui règne au FMI et à la Banque mondiale car elle a, selon le rapporteur, ses propres valeurs et sa conception des rapports entre le politique, l'économique et le social. Dans ce contexte, la France doit rappeler que leurs politiques ne «constituent pas le seul modèle de développement et que leur champ d'intervention n'est pas sans limite».
par Francine Quentin
Article publié le 06/01/2001