Angolagate
Pasqua va devoir rendre des comptes
L'étau se resserre autour de Charles Pasqua. Le parquet de Paris a ouvert jeudi deux informations judiciaires distinctes, l'une visant le Rassemblement pour la France (RPF) et l'autre Charles Pasqua lui-même. Ces procédures vont permettre aux juges d'instruction de rechercher plus aisément les liens éventuels entre le trafic d'armes vers l'Angola et le financement du parti de l'ancien ministre de l'Intérieur.
Pour la première fois, Charles Pasqua fait nominativement l'objet d'une information judiciaire dans le cadre du financement de son parti politique, le RPF. Depuis quelques jours déjà, le Parquet de Paris étudiait avec beaucoup d'attention l'opportunité d'autoriser Philippe Courroye et Isabelle Prévost-Desprez, les juges chargés de l'enquête sur le trafic des ventes d'armes vers l'Angola, d'enquêter plus avant sur d'éventuelles irrégularités dans le financement du Rassemblement pour la France.
En décidant d'ouvrir deux informations judiciaires distinctes, l'une ouverte contre X pour «financement illégal de parti politique» et l'autre pour «financement illégal de campagne électorale par acceptation de dons non conformes au code électoral et complicité» et visant directement «Charles Pasqua et tous autres», dans le cadre des élections européennes de 1999, le Parquet permet donc aux magistrats de mener de plus sérieuses investigations sur la personne et l'environnement de l'ancien ministre de l'Intérieur. En effet, les enquêteurs s'intéressent, notamment, à l'Association France Afrique Orient (AFAO), dont Charles Pasqua fut quelque temps vice-président et Bernard Guillet secrétaire général.
Pris de cours par cette annonce, Charles Pasqua a improvisé une conférence de presse, jeudi soir. «Les comptes du RPF sont parfaitement clairs, les comptes de la campagne européenne de 1999 également. Ils ont été certifiés par les commissaires au compte» a-t-il déclaré. Avant d'ajouter : «J'assumerai mes responsabilités dans tous les domaines. Ma seule satisfaction, c'est qu'on arrête de s'en prendre à mes collaborateurs et qu'on s'en prenne à moi. Le juge, je m'en fous». La pression judiciaire s'était effectivement accentuée ces derniers jours avec la mise en examen de Bernard Guillet, conseiller diplomatique du président du RPF, le 12 avril dernier pour «recel et abus de biens sociaux» mais aussi avec la nouvelle audition de l'ancien préfet du Var, Jean-Charles Marchiani, autre proche de Pasqua.
Une valise remplie de billets
Jeudi matin, encore, une ancienne collaboratrice de l'ancien ministre de l'Intérieur, affirmait dans les colonnes du Figaro, être allée chercher en Suisse une mallette pour le compte de Bernard Guillet. Sabine de la Laurencie avait déjà évoqué ce fait devant le juge d'instruction Philippe Courroye, lors de son audition comme témoin assisté, il y na quelques semaines.
Le RPF, déjà politiquement affaibli par les médiocres résultats des dernières élections françaises, risque bien d'être achevé par les affaires qui entourent son financement. Aussi, cette pression judiciaire pourrait sérieusement entraver la candidature de Charles Pasqua à la présidentielle de 2002. Cependant, il a assuré, jeudi, que «rien ne saurait l'empêcher de continuer» son action politique, car il «ne se sent en rien menacé ni concerné par ces développements judiciaires».
Le président du conseil général des Hauts-de-Seine qui a demandé la saisine du Conseil de la Magistrature, le 23 mars dernier, à la Garde des Sceaux, Marylise Lebranchu, dans cette affaire, risque gros. Le justice a désormais les coudées franches pour enquêter sur le financement présumé occulte du RPF. Une information que Philippe de Villiers, co-fondateur du RPF, avait lui-même révélé au début de l'année, à Philippe Courroye, se présentant spontanément à la justice comme «témoin à charge».
En décidant d'ouvrir deux informations judiciaires distinctes, l'une ouverte contre X pour «financement illégal de parti politique» et l'autre pour «financement illégal de campagne électorale par acceptation de dons non conformes au code électoral et complicité» et visant directement «Charles Pasqua et tous autres», dans le cadre des élections européennes de 1999, le Parquet permet donc aux magistrats de mener de plus sérieuses investigations sur la personne et l'environnement de l'ancien ministre de l'Intérieur. En effet, les enquêteurs s'intéressent, notamment, à l'Association France Afrique Orient (AFAO), dont Charles Pasqua fut quelque temps vice-président et Bernard Guillet secrétaire général.
Pris de cours par cette annonce, Charles Pasqua a improvisé une conférence de presse, jeudi soir. «Les comptes du RPF sont parfaitement clairs, les comptes de la campagne européenne de 1999 également. Ils ont été certifiés par les commissaires au compte» a-t-il déclaré. Avant d'ajouter : «J'assumerai mes responsabilités dans tous les domaines. Ma seule satisfaction, c'est qu'on arrête de s'en prendre à mes collaborateurs et qu'on s'en prenne à moi. Le juge, je m'en fous». La pression judiciaire s'était effectivement accentuée ces derniers jours avec la mise en examen de Bernard Guillet, conseiller diplomatique du président du RPF, le 12 avril dernier pour «recel et abus de biens sociaux» mais aussi avec la nouvelle audition de l'ancien préfet du Var, Jean-Charles Marchiani, autre proche de Pasqua.
Une valise remplie de billets
Jeudi matin, encore, une ancienne collaboratrice de l'ancien ministre de l'Intérieur, affirmait dans les colonnes du Figaro, être allée chercher en Suisse une mallette pour le compte de Bernard Guillet. Sabine de la Laurencie avait déjà évoqué ce fait devant le juge d'instruction Philippe Courroye, lors de son audition comme témoin assisté, il y na quelques semaines.
Le RPF, déjà politiquement affaibli par les médiocres résultats des dernières élections françaises, risque bien d'être achevé par les affaires qui entourent son financement. Aussi, cette pression judiciaire pourrait sérieusement entraver la candidature de Charles Pasqua à la présidentielle de 2002. Cependant, il a assuré, jeudi, que «rien ne saurait l'empêcher de continuer» son action politique, car il «ne se sent en rien menacé ni concerné par ces développements judiciaires».
Le président du conseil général des Hauts-de-Seine qui a demandé la saisine du Conseil de la Magistrature, le 23 mars dernier, à la Garde des Sceaux, Marylise Lebranchu, dans cette affaire, risque gros. Le justice a désormais les coudées franches pour enquêter sur le financement présumé occulte du RPF. Une information que Philippe de Villiers, co-fondateur du RPF, avait lui-même révélé au début de l'année, à Philippe Courroye, se présentant spontanément à la justice comme «témoin à charge».
par Clarisse Vernhes
Article publié le 20/04/2001