Afghanistan
Scènes de vie quotidienne à Kaboul
Reportage au pays des Talibans. Notre envoyée spéciale a passé plusieurs semaines en Afghanistan. Deuxième volet de son reportage: la vie quotidienne des habitants de Kaboul. Une vie, ou plutôt une survie qui se résume en trois mots: peur (des Talibans), misère (dans une cité ravagée par la guerre) et danger (que représentent les mines anti-personnel).
Ecouter l'émission Reporteurs de Imogène Lamb
(01/05/2001, durée 15 minutes)
De notre envoyée spéciale en Afghanistan
Depuis cinq ans maintenant, Kaboul vit à l'heure des Talibans. Les «étudiants en religion» sont entrés de force dans la capitale afghane en 1996. Avec eux, ils ont apporté une certaine sécurité dans une ville jusque là secouée par une guerre fratricide. Mais pour les Kaboulis, le prix à payer est très lourd: un chômage record, des prix qui s'envolent, et une longue liste d'interdits qui terrorisent la population, comme l'explique cet habitant: «Il faut avoir la barbe longue, mettre le turban, ne pas s'habiller en costume, ne pas mettre de cravate, il faut se présenter cinq fois par jour à la mosquée. Les écoles sont fermées, il n'y a pas de salaires, l'économie en Afghanistan est détruite, il n'y a pas d'usines, et il n'y a même pas à manger pour les Afghans».
Hommes licenciés, femmes interdites de travail
Les filles, elles, n'ont pas le droit d'aller à l'école. Alors les parents s'organisent, et envoient leurs filles dans des écoles cachées et secrètes, les «écoles à domiciles». Elles reçoivent une éducation de base mais cela ne suffira pas à leur assurer un avenir. C'est ce que craint une enseignante: «Je ne pense pas qu'elles auront un bon avenir. Je prie dieu pour que nous puissions apprendre quelque chose à ces filles qui sont obligées de rester à la maison, pour que ces mères qui ont beaucoup de problèmes et qui n'arrivent même pas à subvenir aux besoins de leurs familles puissent s'en sortir».
Les problèmes économiques que rencontrent la plupart des Kaboulis poussent des milliers de parents à envoyer leurs enfants dans la rue à la recherche de bois, de nourriture ou d'argent. Ils arpentent la ville au péril de leur vie. L'année dernière, plus de 300 personnes, dont beaucoup d'enfants, ont été blessées par l'explosion de mines à Kaboul et dans ses environs. «Le problème des mines, c'est que ça menace vraiment les gosses, les petits enfants parce qu'ils ignorent tout ça, ils sont en train de chercher des choses dans les ordures, dans les rues, et ils marchent pieds nus. C'est toujours le problème économique. Lorsqu'ils cherchent même dans les ordures, lorsqu'ils ne pensent plus à leur vie ça veut dire qu'ils voient que les problèmes sont gravesà».
(01/05/2001, durée 15 minutes)
De notre envoyée spéciale en Afghanistan
Depuis cinq ans maintenant, Kaboul vit à l'heure des Talibans. Les «étudiants en religion» sont entrés de force dans la capitale afghane en 1996. Avec eux, ils ont apporté une certaine sécurité dans une ville jusque là secouée par une guerre fratricide. Mais pour les Kaboulis, le prix à payer est très lourd: un chômage record, des prix qui s'envolent, et une longue liste d'interdits qui terrorisent la population, comme l'explique cet habitant: «Il faut avoir la barbe longue, mettre le turban, ne pas s'habiller en costume, ne pas mettre de cravate, il faut se présenter cinq fois par jour à la mosquée. Les écoles sont fermées, il n'y a pas de salaires, l'économie en Afghanistan est détruite, il n'y a pas d'usines, et il n'y a même pas à manger pour les Afghans».
Hommes licenciés, femmes interdites de travail
Les filles, elles, n'ont pas le droit d'aller à l'école. Alors les parents s'organisent, et envoient leurs filles dans des écoles cachées et secrètes, les «écoles à domiciles». Elles reçoivent une éducation de base mais cela ne suffira pas à leur assurer un avenir. C'est ce que craint une enseignante: «Je ne pense pas qu'elles auront un bon avenir. Je prie dieu pour que nous puissions apprendre quelque chose à ces filles qui sont obligées de rester à la maison, pour que ces mères qui ont beaucoup de problèmes et qui n'arrivent même pas à subvenir aux besoins de leurs familles puissent s'en sortir».
Les problèmes économiques que rencontrent la plupart des Kaboulis poussent des milliers de parents à envoyer leurs enfants dans la rue à la recherche de bois, de nourriture ou d'argent. Ils arpentent la ville au péril de leur vie. L'année dernière, plus de 300 personnes, dont beaucoup d'enfants, ont été blessées par l'explosion de mines à Kaboul et dans ses environs. «Le problème des mines, c'est que ça menace vraiment les gosses, les petits enfants parce qu'ils ignorent tout ça, ils sont en train de chercher des choses dans les ordures, dans les rues, et ils marchent pieds nus. C'est toujours le problème économique. Lorsqu'ils cherchent même dans les ordures, lorsqu'ils ne pensent plus à leur vie ça veut dire qu'ils voient que les problèmes sont gravesà».
par Imogène Lamb
Article publié le 02/05/2001