Italie
Deux grandes coalitions et trois partis-charnières
Plus de 49 millions d'Italiens arbitrent ce dimanche un duel droite-gauche entre Silvio Berlusconi et Francesco Rutelli, dont l'issue apparait de plus en plus serrée et qui pourrait bien aboutir à un blocage de la situation politique en Italie. Voici la revue des forces en présence.
Un total de 630 députés, 315 sénateurs et près de 1300 maires (sur 8000). Les Italiens se rendent aux urnes, ce dimanche 13 mai, pour renouveler entièrement la Chambre des députés et le Sénat, mais aussi pour élire de nombreux maires, et notamment ceux de quatre villes importantes: Rome, Milan, Turin et Naples. Mais c'est surtout la confrontation entre deux coalitions qui retient l'attention: la Maison des Libertés dirigée par Silvio Berlusconi (centre-droite) et L'Olivier dirigé par Francesco Rutelli (centre-gauche). L'un comme l'autre aspirent à devenir président du Conseil des ministres, mais si l'on croit les derniers sondages publiés la semaine dernière, Berlusconi devrait diriger le 58e gouvernement italien depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et représenter l'Italie pour cinq ans, notamment au sein du G7-G8 (qui se réunit à Gênes, en juillet prochain), de l'Union européenne et de l'Otan, dont le commandement sud à son siège à Naples.
Les Italiens élisent leurs parlementaires selon un système qui allie vote majoritaire uninominal à un tour (pour 75% des sièges) et vote proportionnel pour les 25% restants. Pour éviter un fractionnement excessif, chaque parti ou coalition doit dépasser le seuil des 4% pour obtenir des élus.
La Maison des Libertés
Dirigée par le magnat de la communication Silvio Berlusconi, cette coalition comprend cinq partis:
1. Forza Italia, un parti libéral fondé par Berlusconi en 1994 (117 députés, 45 sénateurs et 20,6% des voix en 1996).
2. Alliance nationale, un parti conservateur autrefois néo-fasciste dirigé par Gianfranco Fini (89 députés, 42 sénateurs et 15,7% en 1996).
3. Ligue du nord, mouvement régionaliste, populiste et parfois xénophobe, implanté uniquement dans le nord de l'Italie (la « Padanie ») et dirigé par Umberto Bossi (46 députés, 18 sénateurs et 10,1% en 1996).
4. Deux partis issus de l'ex-Démocratie chrétienne: le CCD de Pierferdinando Casini et le CDU de Rocco Buttiglione (18 députés, 13 sénateurs et 5,8% en 1996).
5. Deux petits partis autrefois classés au centre-gauche: le Parti socialiste, dirigé par Bobo Craxi (fils de l'ancien président du conseil, Bettino Craxi) et le Parti républicain dirigé par Giorgio La Malfa.
L'Olivier
Au pouvoir depuis 1996, cette coalition de centre-gauche était dirigée par Romano Prodi, actuellement président de la Commission européenne, mais a choisi cette fois-ci comme chef de file l'ancien maire de Rome Francesco Rutelli. Elle comprend quatre partis ou groupes de partis:
1. Les Démocrates de gauche, un parti social-démocrate issu du Parti communiste italien (PCI), dirigé par Massimo D'Alema, président et Walter Veltroni, secrétaire national (162 députés, 102 sénateurs et 21,1% des voix en 1996).
2. La Marguerite, une coalition électorale de quatre partis de centre-gauche dirigée par Francesco Rutelli. Elle comprend le Parti populaire italien, issu de la Démocratie chrétienne (DC) et dirigé par Pierluigi Castagnetti (56 députés, 25 sénateurs et 6,8% en 1996); les Démocrates, un mouvement créé par Romano Prodi et dirigé aujourd'hui par Arturo Parisi (20 députés et 5 sénateurs); le Renouveau italien dirigé par Lamberto Dini (6 députés et 6 sénateurs); l'Union des démocrates pour l'Europe, issu de la Démocratie chrétienne et dirigé par Clemente Mastella (20 députés et 12 sénateurs).
3. Le Tournesol, une coalition électorale qui regroupe les Verts, dirigés par Maria-Grazia Francescato (14 députés et 14 sénateurs), et les Socialistes démocrates italiens, issus de l'ancien parti socialiste et dirigés par Enrico Boselli (8 députés et 3 sénateurs).
4. Le Parti des communistes italiens (PDCI), né d'une scission du Parti de la Refondation communiste et dirigé actuellement par Oliviero Diliberto (20 députés et 6 sénateurs).
Les autres listes
A côté de ces deux coalitions, plusieurs partis, de droite comme de gauche, ont décidé de se compter. Trois d'entre eux risquent de jouer un rôle important, au cas où aucune des deux coalitions ne parvenait à obtenir la majorité absolue, notamment à la Chambre des députés.
1. Le parti de Refondation communiste, d'inspiration marxiste, qui regroupe l'extrême-gauche et est dirigé par Fausto Bertinotti (14 députés, 3 sénateurs et 8,6% des voix en 1996, avant la scission du PDCI). Il se veut d'opposition aux deux coalitions, mais pourrait passer des accords ponctuels avec l'Olivier.
2. La liste Emma Bonino (ex-Parti radical de Marco Pannella), qui avait obtenu un surprenant 8,5% en 1999, lors des européennes. En 1996 les Radicaux, alliés de Berlusconi, avaient obtenu 1,9% des suffrages.
3. Démocratie européenne, un parti d'inspiration chrétienne créé tout récemment par le syndicaliste Sergio D'Antoni et qui compte une dizaine de sénateurs, dont l'ancien président du Conseil Giulio Andreotti (dit «l'inoxydable»). Ce parti devrait facilement rallier la Maison des Libertés de Berlusconi.
Enfin, deux autres listes seront présentes: l'Italie des valeurs de l'ancien magistrat de l'opération «mains propres» Antonio Di Pietro (centriste et anti-berlusconien), et le Mouvement social italien-Flamme tricolore (MSI-FT), qui revendique toujours l'héritage du fascisme et est dirigé par Pino Rauti, qui, pour conserver sa place de sénateur, a conclu un accord avec la Maison des Libertés de Berlusconi.
Les Italiens élisent leurs parlementaires selon un système qui allie vote majoritaire uninominal à un tour (pour 75% des sièges) et vote proportionnel pour les 25% restants. Pour éviter un fractionnement excessif, chaque parti ou coalition doit dépasser le seuil des 4% pour obtenir des élus.
La Maison des Libertés
Dirigée par le magnat de la communication Silvio Berlusconi, cette coalition comprend cinq partis:
1. Forza Italia, un parti libéral fondé par Berlusconi en 1994 (117 députés, 45 sénateurs et 20,6% des voix en 1996).
2. Alliance nationale, un parti conservateur autrefois néo-fasciste dirigé par Gianfranco Fini (89 députés, 42 sénateurs et 15,7% en 1996).
3. Ligue du nord, mouvement régionaliste, populiste et parfois xénophobe, implanté uniquement dans le nord de l'Italie (la « Padanie ») et dirigé par Umberto Bossi (46 députés, 18 sénateurs et 10,1% en 1996).
4. Deux partis issus de l'ex-Démocratie chrétienne: le CCD de Pierferdinando Casini et le CDU de Rocco Buttiglione (18 députés, 13 sénateurs et 5,8% en 1996).
5. Deux petits partis autrefois classés au centre-gauche: le Parti socialiste, dirigé par Bobo Craxi (fils de l'ancien président du conseil, Bettino Craxi) et le Parti républicain dirigé par Giorgio La Malfa.
L'Olivier
Au pouvoir depuis 1996, cette coalition de centre-gauche était dirigée par Romano Prodi, actuellement président de la Commission européenne, mais a choisi cette fois-ci comme chef de file l'ancien maire de Rome Francesco Rutelli. Elle comprend quatre partis ou groupes de partis:
1. Les Démocrates de gauche, un parti social-démocrate issu du Parti communiste italien (PCI), dirigé par Massimo D'Alema, président et Walter Veltroni, secrétaire national (162 députés, 102 sénateurs et 21,1% des voix en 1996).
2. La Marguerite, une coalition électorale de quatre partis de centre-gauche dirigée par Francesco Rutelli. Elle comprend le Parti populaire italien, issu de la Démocratie chrétienne (DC) et dirigé par Pierluigi Castagnetti (56 députés, 25 sénateurs et 6,8% en 1996); les Démocrates, un mouvement créé par Romano Prodi et dirigé aujourd'hui par Arturo Parisi (20 députés et 5 sénateurs); le Renouveau italien dirigé par Lamberto Dini (6 députés et 6 sénateurs); l'Union des démocrates pour l'Europe, issu de la Démocratie chrétienne et dirigé par Clemente Mastella (20 députés et 12 sénateurs).
3. Le Tournesol, une coalition électorale qui regroupe les Verts, dirigés par Maria-Grazia Francescato (14 députés et 14 sénateurs), et les Socialistes démocrates italiens, issus de l'ancien parti socialiste et dirigés par Enrico Boselli (8 députés et 3 sénateurs).
4. Le Parti des communistes italiens (PDCI), né d'une scission du Parti de la Refondation communiste et dirigé actuellement par Oliviero Diliberto (20 députés et 6 sénateurs).
Les autres listes
A côté de ces deux coalitions, plusieurs partis, de droite comme de gauche, ont décidé de se compter. Trois d'entre eux risquent de jouer un rôle important, au cas où aucune des deux coalitions ne parvenait à obtenir la majorité absolue, notamment à la Chambre des députés.
1. Le parti de Refondation communiste, d'inspiration marxiste, qui regroupe l'extrême-gauche et est dirigé par Fausto Bertinotti (14 députés, 3 sénateurs et 8,6% des voix en 1996, avant la scission du PDCI). Il se veut d'opposition aux deux coalitions, mais pourrait passer des accords ponctuels avec l'Olivier.
2. La liste Emma Bonino (ex-Parti radical de Marco Pannella), qui avait obtenu un surprenant 8,5% en 1999, lors des européennes. En 1996 les Radicaux, alliés de Berlusconi, avaient obtenu 1,9% des suffrages.
3. Démocratie européenne, un parti d'inspiration chrétienne créé tout récemment par le syndicaliste Sergio D'Antoni et qui compte une dizaine de sénateurs, dont l'ancien président du Conseil Giulio Andreotti (dit «l'inoxydable»). Ce parti devrait facilement rallier la Maison des Libertés de Berlusconi.
Enfin, deux autres listes seront présentes: l'Italie des valeurs de l'ancien magistrat de l'opération «mains propres» Antonio Di Pietro (centriste et anti-berlusconien), et le Mouvement social italien-Flamme tricolore (MSI-FT), qui revendique toujours l'héritage du fascisme et est dirigé par Pino Rauti, qui, pour conserver sa place de sénateur, a conclu un accord avec la Maison des Libertés de Berlusconi.
par Elio Comarin
Article publié le 10/05/2001