Ghana
<i>«Les coupables seront sanctionnés»</i>
«Les responsables seront identifiés et punis» a annoncé le Président John Kufuor, au lendemain du drame qui a coûté la vie à cent-vingt six spectateurs venus suivre la rencontre de championnat Hearts of OakûAshanti Kotoko. Le Chef de l'Etat ghanéen, intervenant devant les caméras de la télévision, a également décrété un deuil national de trois jours pour les victimes de la bousculade.
La population ghanéenne au lendemain du drame était partagée entre désolation et colère. Désolation devant l'ampleur de la catastrophe qui a endeuillé l'Accra Stadium. Colère contre les forces de police, censées assurer la sécurité du stade. Des incidents ont d'ailleurs éclaté aux abords d'un des commissariats de la capitale, une centaine de manifestants scandant des «policiers assassins, policiers assassins, nous allons vous rendre la monnaie de votre pièce» ont été dispersés après que les policiers ont dû faire appel à des renforts qui n'ont pas hésité à tirer quelques coups de feu en l'air.
C'est dans ce contexte que le Président de la République a prononcé une allocution radio-télévisée dans laquelle, tout en comprenant la colère de la population, il l'a exortée «à faire preuve de mesure et de calme». Dans le même temps, John Kufuor a assuré que «toute personne reconnue coupable d'excès délibéré ou de mauvaise conduite, pendant les événements, sera punie avec toute la rigueur de la loi». Première mesure: le responsable de la sécurité au stade a été suspendu de ses fonctions jusqu'à nouvel ordre.
Un mois pour faire la lumière
Une commission d'enquête, composée de cinq membres, a désormais un mois pour faire toute la lumière sur l'origine de la tragédie et désigner d'éventuels responsables. Ce que l'on sait c'est qu'à la fin de la rencontre des spectateurs assis dans la tribune qui fait face à la tribune officielle, mécontents de la défaite de l'Ashanti Kotoko, ont cassé des sièges pour les jeter, soit dans la gradins d'en bas, soit sur le terrain. Ce qui a entraîné de la part des policiers qui se trouvaient au pied de la tribune officielle le tir d'une dizaine, environ, de gaz lacrymogènes. Les spectateurs, pris de panique, se sont rué vers la sortie. Certains témoins affirment que les accès étaient encore fermés. Plus sûrement, les issues étant très étroites, elles ont opéré comme un goulot d'étranglement. Il est également probable que les policiers chargés de la sécurité, mais davantage spectateurs du match qui se déroulait sous leurs yeux, ont tiré dans une sorte de geste-réflexe dès que les jets de projectiles ont commencé dans la tribune. L'enquête le dira.
Réagissant à la série de drames qui a fait près de deux cents victimes ces quatre dernières semaines en Afrique (Johannesbourg, Lubumbashi, Abidjan et Accra), le Président de la FIFA, Joseph Blatter, a déploré que les leçons du passé n'aient pas été tirées partout. «Construire des stades sûrs et modernes ûsans barrières dangereusesû est une chose. Les gérer correctement en est une autre». Il est nécessaire, souligne Joseph Blatter, d'assurer un contrôle efficace de la foule: émettre autant de billets que de places, établir un cordon de contrôle de billets, retarder le coup d'envoi jusqu'à ce que la situation générale en matière de sécurité soit sous contrôle». Le Président de la FIFA fait, ici, davantage référence au drame de Johannesbourg qu'à celui d'Accra, les circonstances n'étant pas les mêmes. En revanche, il a raison de dire qu'«il est trop facile ûet souvent erronéû de pointer du doigt les supporteurs comme étant les fauteurs de troubles» constatant que «leur enthousiasme fait partie intégrante du football».
La Confédération Africaine de football a, de son côté, adressé un message de «condoléances sincères» au Ghana, lui recommandant d'éviter à l'avenir «l'usage incontrôlé de gaz lacrymogènes» (dont ses membres avaient eux-mêmes été la cible, lors de la finale retour de la Ligue des champions, le 17 décembre dernier, à l'Accra Stadium).
C'est dans ce contexte que le Président de la République a prononcé une allocution radio-télévisée dans laquelle, tout en comprenant la colère de la population, il l'a exortée «à faire preuve de mesure et de calme». Dans le même temps, John Kufuor a assuré que «toute personne reconnue coupable d'excès délibéré ou de mauvaise conduite, pendant les événements, sera punie avec toute la rigueur de la loi». Première mesure: le responsable de la sécurité au stade a été suspendu de ses fonctions jusqu'à nouvel ordre.
Un mois pour faire la lumière
Une commission d'enquête, composée de cinq membres, a désormais un mois pour faire toute la lumière sur l'origine de la tragédie et désigner d'éventuels responsables. Ce que l'on sait c'est qu'à la fin de la rencontre des spectateurs assis dans la tribune qui fait face à la tribune officielle, mécontents de la défaite de l'Ashanti Kotoko, ont cassé des sièges pour les jeter, soit dans la gradins d'en bas, soit sur le terrain. Ce qui a entraîné de la part des policiers qui se trouvaient au pied de la tribune officielle le tir d'une dizaine, environ, de gaz lacrymogènes. Les spectateurs, pris de panique, se sont rué vers la sortie. Certains témoins affirment que les accès étaient encore fermés. Plus sûrement, les issues étant très étroites, elles ont opéré comme un goulot d'étranglement. Il est également probable que les policiers chargés de la sécurité, mais davantage spectateurs du match qui se déroulait sous leurs yeux, ont tiré dans une sorte de geste-réflexe dès que les jets de projectiles ont commencé dans la tribune. L'enquête le dira.
Réagissant à la série de drames qui a fait près de deux cents victimes ces quatre dernières semaines en Afrique (Johannesbourg, Lubumbashi, Abidjan et Accra), le Président de la FIFA, Joseph Blatter, a déploré que les leçons du passé n'aient pas été tirées partout. «Construire des stades sûrs et modernes ûsans barrières dangereusesû est une chose. Les gérer correctement en est une autre». Il est nécessaire, souligne Joseph Blatter, d'assurer un contrôle efficace de la foule: émettre autant de billets que de places, établir un cordon de contrôle de billets, retarder le coup d'envoi jusqu'à ce que la situation générale en matière de sécurité soit sous contrôle». Le Président de la FIFA fait, ici, davantage référence au drame de Johannesbourg qu'à celui d'Accra, les circonstances n'étant pas les mêmes. En revanche, il a raison de dire qu'«il est trop facile ûet souvent erronéû de pointer du doigt les supporteurs comme étant les fauteurs de troubles» constatant que «leur enthousiasme fait partie intégrante du football».
La Confédération Africaine de football a, de son côté, adressé un message de «condoléances sincères» au Ghana, lui recommandant d'éviter à l'avenir «l'usage incontrôlé de gaz lacrymogènes» (dont ses membres avaient eux-mêmes été la cible, lors de la finale retour de la Ligue des champions, le 17 décembre dernier, à l'Accra Stadium).
par Gérard Dreyfus
Article publié le 11/05/2001