Etats-Unis
Projet Bush : les Africains dubitatifs
L'annonce par le Président américain George W. Bush de la création d'un forum de coopération commerciale et économique avec l'Afrique sub-saharienne et de la tenue en octobre prochain à Washington d'un réunion ministérielle avec 35 pays de la région a été diversement accueillie à la conférence de l'ONU sur les PMA à Bruxelles.
de notre envoyée spéciale à Bruxelles
Prenant connaissance de l'initiative américaine, certains ministres africains ont exprimé leur satisfaction alors que d'autres se sont montrés plus dubitatifs, dans l'attente de résultats concrets, la grande majorité étant plus préoccupée par les négociations en cours à Bruxelles que par la déclaration américaine. «C'est une bonne chose qui va dans le sens de la mobilisation internationale en faveur de l'Afrique, estime le ministre tanzanien de l'industrie et du commerce Iddi Simba. Cette mobilisation est en train de monter en intensité après la tournée africaine des dirigeants du FMI et de la Banque mondiale et la conférence des PMA ».
Pour un ministre burundais, en revanche, il s'agit tout simplement de l'application des mesures décidées par l'ancien président Bill Clinton qui avait présenté au Congrès un projet de loi sur la croissance et les opportunités africaines : «J'étais présent quand Clinton nous a réuni pour expliquer son projet et il a fallu attendre bien longtemps pour qu'il se matérialise». D'autres délégués africains soulignent qu'il faut d'abord voir les résultats de la réunion de Washington avant de se réjouir.
Bilatéral ou multilatéral
Des experts internationaux comme certains délégués européens se sont de leur côté demandé s'il s'agissait d'une véritable volonté d'aider l'Afrique ou tout simplement d'une nouvelle tentative américaine de favoriser des relations bilatérales au détriment du multilatéral et surtout de gagner des marchés pour les entreprises américaines dans le cadre de la doctrine «plus de commerce et moins d'aide».
L'administration Bush a annoncé de nouveaux engagements financiers pour la lutte contre le sida et les responsables de l'USaid ont fait état, au cours de la conférence sur les PMA, d'une contribution supplémentaire dans le cadre de la réduction de la dette des pays pauvres endettés (PPTE). «Il s'agit en fait de la concrétisation des engagements pris par les Etats-Unis et non pas de nouveaux financements», souligne un expert européen. «Nous ne pouvons pas aller au-delà des fonds alloués par le Congrès», a admis, en privé, un participant américain à la conférence.
Les pays asiatiques appartenant à la catégorie des PMA présents à Bruxelles n'ont pas caché, pour leur part, leur déception qu'un tel forum ne concerne que l'Afrique subsaharienne. «Tout sauf le Bangladesh», a ironisé l'un d'eux, faisant allusion à la concurrence que représentent, aux yeux des Américains, les exportations de textile en provenance de ce pays.
Prenant connaissance de l'initiative américaine, certains ministres africains ont exprimé leur satisfaction alors que d'autres se sont montrés plus dubitatifs, dans l'attente de résultats concrets, la grande majorité étant plus préoccupée par les négociations en cours à Bruxelles que par la déclaration américaine. «C'est une bonne chose qui va dans le sens de la mobilisation internationale en faveur de l'Afrique, estime le ministre tanzanien de l'industrie et du commerce Iddi Simba. Cette mobilisation est en train de monter en intensité après la tournée africaine des dirigeants du FMI et de la Banque mondiale et la conférence des PMA ».
Pour un ministre burundais, en revanche, il s'agit tout simplement de l'application des mesures décidées par l'ancien président Bill Clinton qui avait présenté au Congrès un projet de loi sur la croissance et les opportunités africaines : «J'étais présent quand Clinton nous a réuni pour expliquer son projet et il a fallu attendre bien longtemps pour qu'il se matérialise». D'autres délégués africains soulignent qu'il faut d'abord voir les résultats de la réunion de Washington avant de se réjouir.
Bilatéral ou multilatéral
Des experts internationaux comme certains délégués européens se sont de leur côté demandé s'il s'agissait d'une véritable volonté d'aider l'Afrique ou tout simplement d'une nouvelle tentative américaine de favoriser des relations bilatérales au détriment du multilatéral et surtout de gagner des marchés pour les entreprises américaines dans le cadre de la doctrine «plus de commerce et moins d'aide».
L'administration Bush a annoncé de nouveaux engagements financiers pour la lutte contre le sida et les responsables de l'USaid ont fait état, au cours de la conférence sur les PMA, d'une contribution supplémentaire dans le cadre de la réduction de la dette des pays pauvres endettés (PPTE). «Il s'agit en fait de la concrétisation des engagements pris par les Etats-Unis et non pas de nouveaux financements», souligne un expert européen. «Nous ne pouvons pas aller au-delà des fonds alloués par le Congrès», a admis, en privé, un participant américain à la conférence.
Les pays asiatiques appartenant à la catégorie des PMA présents à Bruxelles n'ont pas caché, pour leur part, leur déception qu'un tel forum ne concerne que l'Afrique subsaharienne. «Tout sauf le Bangladesh», a ironisé l'un d'eux, faisant allusion à la concurrence que représentent, aux yeux des Américains, les exportations de textile en provenance de ce pays.
par Marie Joannidis
Article publié le 18/05/2001